Chapitre 4

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Cette histoire n'est pas la mienne.

Ils mangeaient en silence. Encore une fois. Seuls, face à face, dans leur petit salon. Elle ne savait pas pourquoi elle restait avec lui quand il refusait de descendre dîner dans la Grande Salle. Quelque chose en elle répugnait à l'idée de le laisser seul, sans trop savoir ce qu'elle craignait. Il n'avait pas besoin d'elle.

Mais quand elle le regardait se passer la main dans les cheveux, ruinant sa coiffure impeccable sans s'en soucier, quand elle l'entendait soupirer en se tenant la tête sur un devoir, quand elle voyait les marques encore rouges de ses cicatrices sur ses bras ou ses mains, quand elle croisait l'argent en fusion de son regard, une étonnante vague de compassion la saisissait, et elle restait. Parce qu'elle le savait seul, parce qu'elle essayait de se convaincre que dans sa situation, elle aurait aimé que quelqu'un soit là pour lui tenir compagnie, même sans rien dire, même sans aucun geste de réconfort.

Et Draco ne parlait pas, mangeait en silence sans lever les yeux, lui adressait dans ses bons jours un vague signe de la main avant de claquer la porte de sa chambre.

Et Hermione respectait son silence, débarrassait la table pour faciliter le travail des elfes de maison, lui souhaitait une bonne nuit et passait la sienne à l'écouter gémir dans son sommeil.

Elle aurait pu apposer un sort de silence à sa chambre pour oublier ses cris et dormir en paix, mais elle ne parvenait pas à s'y résoudre. Elle se sentait coupable de ne pouvoir rien faire, et aurait culpabilisé davantage de se couper volontairement de ses manifestations d'angoisse, dans le but égoïste de passer des nuits tranquilles.

Elle dormait mal.

Elle pensait à lui. A comment il devait se sentir, seul au milieu de la vie, seul dans l'ombre des nuits. Elle essayait de trouver des mots à lui adresser, mais elle savait que tout serait inutile. Alors elle écrivait des lettres à Ron et Harry pour leur dire que tout allait bien, que Malefoy était le même crétin arrogant que les années précédentes et qu'ils lui manquaient tous les deux.

Ces matins là. | Dramione | Où les histoires vivent. Découvrez maintenant