Cette histoire n'est pas la mienne.Le hurlement déchire le silence avec la violence d'un orage.
C'est un hurlement de terreur pure. Do majeur, clé d'ut. Lancinant, douloureux.
Hermione s'arrache au sommeil en sursaut. Son cœur bat la chamade. Un instant, dans ses propres rêves, elle a senti s'infiltrer le tentacule de la peur, de l'horreur pure. Tout lui paraît flou.
Et soudain, le cri, les cordes vocales qui se tordent avec violence, la gorge qui s'épuise et le goût du sang sur les lèvres.
Elle a envie de vomir.
Encore cette plainte qui broie les entrailles dans les ténèbres. Rauque, cassée, la voix explosée d'avoir trop crié.
Elle se rue dans la chambre voisine, sa baguette en main. Elle fait sauter les sorts de protection, lutte un peu tandis que l'autre se débat avec ses hurlements, ses draps et sa respiration sifflante.
Le spectacle noie ses larmes dans la panique.
Malefoy hurle, ses yeux sont ouverts sur un point invisible, prisonnier de son propre cerveau. Il est nu et ses cicatrices luisent dans le clair de lune. Elle ne sait pas quoi faire. Elle n'a jamais eu de frère ou de sœur à consoler...
Son premier réflexe est un sort de silence. Elle ne veut plus de ce cri qui lui défonce les tympans. Elle s'avance vers le lit, Malefoy est couvert de sueur et ses draps sont trempés. Sa bouche est crispée dans des hurlements désormais inaudibles. Il est tellement tendu qu'il tremble de partout.
Alors, tout doucement, elle pose ses doigts sur son avant-bras, attrape sa main, la serre très fort en espérant que ça le réveillera. Elle s'assoit sur le bord du lit, lui caresse le front.
- Malefoy, réveille-toi... Je t'en prie, réveille-toi, ce n'est qu'un cauchemar.
Elle sent la main de Malefoy presser la sienne.
- Draco, je suis là, murmure-t-elle.
C'est la première fois qu'elle prononce son prénom. Elle ne pensait pas qu'il serait si doux à dire , même en pareilles circonstances.
L'autre bras de Malefoy se tend, il l'attrape et la serre. Elle le sent trembler contre elle. Il serre si fort que ça lui fait mal. Elle lui caresse maladroitement le front, en répétant les mêmes mots vides de sens qu'on répète aux enfants qui font des cauchemars. Que tout va bien, qu'on est là maintenant.
Il se détend. Doucement, elle pose sa tête sur ses genoux et joue avec ses mèches de cheveux blonds, presque blancs dans la nuit. Le drap est emmêlé autour de ses jambes. Ses yeux se referment, il s'apaise, se rendort. Elle lutte contre le sommeil, lui caresse le visage. Pourquoi n'a-t-elle jamais remarqué la finesse de ses traits, avant ? Il a le nez droit, le menton fier, les pommettes aristocratiques, les sourcils bien dessinés et la moue boudeuse. Quand il fait tomber le masque, quand la peine ne lui tient plus lieu de linceul, Hermione découvre encore un autre Lui, si doux, si fragile, et si beau. Elle se sent partir, s'assoupir. Elle ne peut pas retourner sans son propre lit : il lui tient toujours la main. C'est pourquoi elle s'endort comme ça, assise avec la tête chaude de Draco Malefoy sur les genoux.
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Ces matins là. | Dramione |
FanfictionCe matin-là, il n'avait pas fermé la porte de sa salle de bain. Ce matin-là, elle n'avait pas fait attention, en retard qu'elle était, et avait oublié de frapper. Ce matin-là, l'équilibre s'écroula. Cette histoire n'est pas la mienne je ne fais que...