La Contrée des Brumes

Chapitre 7

Lorsque tout le monde se réveille, ils sont allongés à l'entrée du village.

Leur mémoire est complète, les moindres détails de la soirée d'hier sont imprégnés dans leur tête. Ils se souviennent même de leur pensées à des moments précis de la journée, leur peur et leur joie leur colère et leur panique.

Mais le plus frappant, c'est que le discours du Démon qui possédait Robert est présent mot pour mot dans leurs esprits, comme si on l'avait agrafé. Ils pourraient le réciter à voix haute et sans aucune gêne.

Parlons-en de la gêne : je crois que c'est la seule chose qui soit sortie de leur cerveau. Si le froid n'était pas aussi accentué, ils pourraient se mettre nus, sans avoir honte.

Les Lumières Blanches marchaient bien.

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POST-IT

Quand on court, on finit toujours par se heurter aux murailles de la réalité. Mais ça vaut mieux que de tourner un rond tel un lion en cage, poursuivant un but d'éternité.

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Les villageois reprennent leurs esprits, se lèvent et d'un pas morne, rentrent chez eux, comme si tout ce qui s'était passé était normal.

Mais bon, tout éprouvés qu'ils sont, autant se reposer et laisser leurs réflexions à demain.

Ce n'est pas pour autant qu'ils se couchent le cœur léger. Ils ont beau affronté la réalité en face, ils n'ont pas tout compris et ces événements surnaturels leur mangent la conscience comme un rat affamé.

Et là, ils se souviennent. Ce n'est pas un rongeur qui leur grignote le cerveau, mais un feu follet de malheurs. Prenant conscience de la chose, une multitude de questions se reforment à nouveau : qui est ce mystérieux personnage qui embête tant les Démons ? Pourquoi veulent-ils tant l'anéantir ? Quels sont leurs buts secrets ?

La nuit portera conseil.

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PRISE DE TÊTE

Qui sommes-nous vraiment ?

Des humains dotés de conscience ?

Certes, mais en y réfléchissant bien, nous ne sommes que des pâtés gélatineux, que nous appelons cerveau, assez complexes pour mouvoir un corps, réfléchir, emmagasiner des informations et se poser des questions sur notre existence.

C'est cette dernière faculté que les philosophes qualifient de conscience.

Mais nous posons-nous vraiment les bonnes questions ?