entre la vie et la mort

6 1 0
                                    

PDV JACE

je me suis toujours demandé pourquoi la maman d'Alison était toujours aussi calme et pourquoi elle ne s'était jamais énervée, même contre sa fille. je décidai alors de lui envoyer un texto pour avoir quelques informations :

J : je voudrais vous demander quelque chose ?

M.A. : oui bien sûr as-tu appris quelque chose sur l'état de santé de ma fille ? dois-je m'inquiéter ? 

J : je voudrais d'abord savoir quelque chose avant de vous en dire plus sur Alison

M.A. : Jace tu me fais peur alors vas droit au but, je veux savoir comment va ma fille.

J : ne vous en faites pas... avez-vous une maladie héréditaire ? répondez-moi franchement

M.A. : je ne vois pas quel est le rapport avec ma fille Jason ? 

J : eh bien je voudrais surtout savoir pourquoi vous êtes toujours aussi calme, je ne vous ai jamais vue énervée depuis que je vous connais et j'aimerais savoir si c'est parce que vous êtes malade et que vous vous efforciez de rester calme pour ne pas que votre fille s'inquiète sur vôtre état de santé n'est-ce pas ? 

M.A. : comment as-tu fait pour deviner cela ? 

J : excusez-moi de vous manquer de respect mais je pense que la phrase "maladie héréditaire" veut dire. vôtre fille a attrapé la même chose que vous. voilà pourquoi aujourd'hui elle se trouve sur un lit d'hôpital. et je pense que vous serez la seule à pouvoir la conseiller, je ne pourrais plus m'occuper d'elle. c'est à votre tour maintenant. 

M.A. : je voudrais que tu le fasses. 

J : pourquoi me demandez-vous cela ? 

M.A. : parce que je sais que tu l'aimes et je sais qu'elle t'aime aussi. je voudrais que t'occupes de ma fille comme tu me l'a promis. je suis trop fatiguée aujourd'hui pour continuer. je suis trop faible. le travail me puise beaucoup de mon temps et j'essaie de rester calme face à ma fille mais je ne veux pas qu'elle se doute de quoi que ce soit. ce serait trop dangereux pour nous deux. si une de nous fait une crise, qui sait si l'autre saura le supporter et que nous nous retrouvions toutes les deux sur un lit d'hôpital ? je ne veux pas ça. Alors s'il te plaît Jason, je souhaiterais que tu honores la promesse que tu nous a faite. 

J : d'accord, vous pouvez compter sur moi.

M.A. : merci beaucoup pour tout ce que tu fais pour elle. je viendrais la voir aujourd'hui même si je sais qu'elle ne nous entend pas. j'arrive dans dix minutes.

J : d'accord je vous attends.

je remis mon portable sur la table de nuit à côté de moi. je restai perplexe. elle me semblait fatiguée et très soulagée en même temps de l'état de sa fille. elles ont toutes les deux la même maladie et ça devenait de plus en plus compliqué. je ne voulais pas qu'elle souffre autant et j'allais faire en sorte qu'elle ne se laisse pas dépasser par ses émotions. 

je restai installé à côté de ma meilleure amie, et je passai ma main dans ses cheveux et les caressai. c'est alors que je sentis une vague de nostalgie envahir tout mon corps. je me sentis tellement mal de la voir endormie dans ce lit d'hôpital, de me dire qu'elle est peut-être entre la vie et la mort et je ne veux pas qu'elle quitte ce monde. je tiens trop à elle et à sa mère aussi, parce que je m'entends très bien avec elle, et je sens que c'est une maman poule. elle s'occupe très bien de nous, et je sens bien que dans cette famille, il manque d'une présence masculine... alors je serais là pour elles, pour le meilleur et pour le pire, et je ne les laisserai jamais tomber, jusqu'à ce qu'Alison ne veuille plus de moi. 

soudain, la porte s'ouvrit et je vis la mère d'Alison entrer dans la pièce. les traits de son visage étaient crispés et ses yeux étaient remplis de fatigue et d'inquiétude. je me levai alors, et la pris dans mes bras. je ne voulais pas qu'elle s'inquiète ou qu'elle quel que sentiment déplaisant que ce soit. 

elle s'installa auprès de sa fille et je sortis de la pièce pour aller chercher du café. mes paupières pesaient lourd, et mes jambes allaient se dérober sous moi, mais je gardai le coup pour elle, parce que c'est elle que je veux, et c'est elle la femme de ma vie, je le sens. je suis raide dingue d'elle. je viens tout simplement de le comprendre. en la voyant dans ce lit, entre la vie et la mort, je viens de comprendre que c'était elle et pas une autre et que j'avais beaucoup de chance de l'avoir dans ma vie.

je m'arrêtai devant le distributeur de café et en mettant les pièces dans la machine, j'appuyai sur le nombre qui était inscrit sur les tasses de café que je voulais, et j'en demandai deux. en attendant que les cafés se fassent, je m'assis sur les chaises qui se trouvaient en face de la machine. je me plongeai ensuite dans mes pensées les plus profondes. je me demandai alors ce que je vais faire si elle n'était plus là, ce que je ferais sans elle. personne ne peut me dire quoi faire sauf elle, personne ne nous séparera sauf elle. le destin de notre vie est entre ses mains, il ne dépend que d'elle si elle veut se réveiller, et continuer à se battre pour nous et continuer à vivre, heureuse avec moi. soit, elle s'endort à tout jamais et elle abandonne. elle m'Abandonne. 

la dernière goutte de café tomba dans le verre en plastique, et je me levai pour tout récupérer, et repartis en direction de la chambre de ma meilleure amie. plus je me rapprochai de sa chambre, plus j'entendais du bruit, des machines, des médecins discuter, alors que nous étions deux heures du matin. je continuai à marcher et là, je vis une troupe de médecins dans la chambre d'Alison. je remarquai alors que ses pulsions cardiaques diminuaient à une vitesse spectaculaire. je pris peur, mon coeur se serra et ma respiration fut de plus en plus saccadée. je m'avançai vers la maman d'Alison, et vis une expression d'inquiétude sur son visage. 

- qu'est-ce qui se passe ? pourquoi tout d'un coup les médecins se sont précipités vers elle ? 

- son coeur a commencé à ralentir et sa respiration s'est arrêtée d'un coup.

- vous pensez qu'elle va s'en sortir ? 

- je n'en ai aucune idée. les médecins disent que oui mais franchement il faut se rendre à l'évidence... très peu de médecins réussissent à réanimer une personne qui fait un arrêt cardiaque.

- je vous trouve dure sur ce coup-ci avec votre fille.

- je sais, mais je préfère ne pas garder espoir pour ne pas être déçue. si je garde toujours espoir et que je suis déçue, je serais anéantie. je me suis toujours préparée à sa mort. je sais que c'est cruel parce que c'est ma fille, mais jamais je n'ai gardé espoir, et jusque-là, il ne lui est rien arrivé.

- je comprends.

nous sommes restés là, devant la vitre de sa chambre, à regarder l'écran du rythme cardiaque d'Alison, mais plus le temps passait, plus le cardiaque descendait. il s'est arrêté d'un coup, et plus rien. 

45 minutes, et toujours aucune nouvelle du coeur d'Alison. elle s'est endormie.

Amour ou amitiéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant