Je me réveille, je suis seule dans le noir. Je regarde l'heure, mon téléphone affiche 23h 23. On dit qu'il faut faire un vœux . A quoi ça servirait, je ne crois pas aux miracles.
Durant ces derniers mois tout s'était écroulé autour de moi.
La destruction de ce monde si merveilleux avait commencé il y a quelques années, lorsque son corps sans vie a touché le sable chaud. Un sable agréablement chaud qui semblait pourtant me glacer.
Je me lève, enfin, je me prépare, j'enfile un pull, un short, et des baskets.
Il est tard, on est en décembre, dehors il fait peut-être 1 ou 2 degrés.
Le froid sur ma peau m'est agréable, comme si le gel qui caresse ma peau endormait la douleur de mon âme.Je sors, je les entends, elles ne me quittent plus, ou alors très rarement. Avant j'arrivais à me reposer, à réfléchir, à agir, à décider.
Maintenant c'est fini, c'est elles qui décident ce que je fais, où je vais, ce que je pense, ce que je dit, je ne lutte plus.
Je déambule dans les rues comme un pantin de bois au corps sans volonté, un corps contrôlé par un marionnettiste au coeur de glace.Comme tout les soirs, je me retrouve devant le cimetière.
Je rejoins leur tombe, m'assois à leurs pieds et replonge dans mes souvenirs.
Les souvenirs les plus horribles de mon existence, des cauchemars plus que des souvenirs.
Le premier, il y a deux ans, à Rio, au Brésil. Ces vacances étaient parfaites, jusque-là.
Nous étions tous réunis: ma petite soeur, mon frère jumeau, mon grand frère, et mes parents qui étaient amoureux comme au premier jour. Nous avions loué un appartement sur la plage. Mes frères voulaient me jeter à l'eau mais je m'accrochais pour ne pas tomber, ils ont fini par se jeter avec moi. J'entend encore nos rire résonner, une mélodie si agréable. Ma mère était partie faire des courses et mon père s'occupait de ma petite sœur de deux ans.
Soudain tout à chaviré, tout ce bonheur s'est transformé en horreur. Mon père est arrivé sur la plage en hurlant avec le corps ensanglanté de ma soeur dans les bras et le posa sur le sable.
Ce sable fait d'or devenait sang comme ce rêve qui devenait cauchemars. Elle n'avait que deux ans.
Mon père déclara qu'il s'était endormi et lorsqu'il s'est réveillé, il a trouvé ce petit corps, si jeune, dans son berceau, sans vie, sans âme.
Son nom est le premier gravé sur cette tombe: Eva Klerian.
Le nom de ma mère Amélie Klerian et celui de mon frère Mathieu Klerian étaient eux aussi inscrits sur cette pierre si froide.
Cela s'était produit il y a quelques mois seulement:
Je rentrais à la maison après les cours, mes parents n'étaient plus dans le salon. Pourtant ils étaient là et la porte était ouverte.
Je trouvais ça étrange, j'entendais du bruit. C'est là que j'ai décidé de monter, je l'ai regretté dés la première marche passée, mais elles me disaient de continuer. C'était la première fois que je les entendais. J'entrais dans la chambre. Il était sur ma mère. Je pensais les avoir surpris lors d'un moment intime, j'allais sortir. Mais j'ai vu cette lame s'enfoncer dans son corps.
Je ne pouvais pas laisser son corps comme ça. Pas ici, pas dans les mains de cet homme, cet homme devenu fou, cet homme qui est censé l'aimer, cet homme qui était mon père.
Je me mis à hurler,cet homme c'est retourné vers moi, je me suis mise à courir, j'avais peur, comment je pouvais m'en sortir, j'ai trébuché, il était juste derrière moi, il s'est jeté sur moi, ses poings cognaient mon visage d'enfant avec violence, il sortit sa lame, c'était fini.
Puis plus rien. Tout c'était arrêté. Quand j'ai ouvert les yeux, j'étais dans les bras de mon grand frère qui essayait de me sauver la vie. On pensait pouvoir s'en sortir tout les deux.
C'était jusqu'au bruit de détente suivi du premier coup de feu. Mon frère était touché à la jambe, le démon avait tiré avec son fusil de chasse. Mon frère me répétait de courir, je ne voulais pas l'abandonner, mais ces voix, ces voix me hurlaient de fuir, alors je suis partie, j'ai couru longtemps, quand je me suis arrêté, épuisé, j'ai réalisé.
J'avais tué mon frère pour sauver un corps sans vie, une simple carapace vide.Sur mon épaule une main se pose et me ramène à la réalité.
...-Salut!
Je ne répond pas, encore dans mes souvenirs....-Je te dérange sûrement, je suis désolé. Comme ça n'avait pas l'air d'aller, je me suis dit que tu avais besoin de quelqu'un pour parler. Apres-tout, qui est-ce-qui vient dans un cimetière en allant bien. Je te laisse, excuse.
C'est étrange, les voix se taisent. C'est tellement agréable.
-Non, attend!
-Oui?
-Excuse moi, j'étais encore dans mes pensées. Je m'appelle Dreams.
-Moi c'est Maël.
-Qu'est ce que tu fais ici? Enfin, je veux dire aussi tard?
-Oh! Une histoire compliquée. Tu n'as pas froid assise par terre en short?
Ça te dis, on va dans un endroit plus chaud et moins sinistre?Il me tendit la main. Ça faisait longtemps que je n'avais pas pensais par moi même. De toute façon, je n'ai plus rien à perdre. Je décide donc de le suivre.
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L'histoire d'une âme malade
AléatoireLa folie fait peur. Lorsque la folie arrive l'ange devient démon et le démon devient ange. Le jours arrive ou la folie devient l'être et l'être devient folie. Ce récit raconte l'histoire de Dreams. Les horreurs de son passé la rattrapent, il se peut...