Chapitre n° 2

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On arrive devant un pub. Tout est si chaleureux, des rires éclatent autour de nous. La neige commence à tomber, j'ai froid, c'est bon signe, non?
Je m'arrête pour regarder ce paysage.
Derrière le coeur de ce monde fantastique se dresse une forêt semblable à celle dans laquelle je m'étais réfugiée lors de ce jour fatal.

Je les entends. Elles reviennent. Mes souvenirs aussi. Elles hurlent encore plus fort. Non! Je ne veux pas. Je veux oublier, juste oublier. J'ai peur.

Je me revois il y a quelques mois. J'étais assise par terre, dans cette forêt, juste devant une petite rivière, si jolie, si calme et pourtant si effrayante. Je me revois pleine de boue, de sang, et de bleus, les vêtements aussi déchirés que mon âme.

Je ne pleurais pas. Pourtant mon coeur, mon esprit, et mon âme étaient noyés dans l'ouragan de la tristesse. J'étais comme une poupée russe. La première a l'air heureuse mais lorsque l'on enlève quelques couche on arrive à voir la tristesse. Je me retrouvais prisonnière de mon corps de pierre.
Peut-être était-ce à cause de cet ouragan de sentiments. Peut être que mon âme à seulement pris froid. Pouvait-elle guérir? Si seulement, si seulement il existait une gélule pour les âmes endolories, si seulement j'arrivais à mettre des mots sur mes maux, si j'arrivais à en parler.
Mais tout cela est impossible.

D'un coup je reviens à la réalité.
Je suis déjà à l'intérieur du pub, l'ambiance est glacée, je regarde en face de moi, un homme très en colère se trouvait là, je sens mon poing prêt à frapper. Comment j'en étais arrivée là,  je ne m'étais jamais battue, j'ai toujours étais contre la violence.
Je sors immédiatement, j'ai peur, peur de moi. Comment j'ai pu m'en prendre à quelqu'un, je ne sais même pas ce qu'il s'est passé.
Ça doit faire un moment que je suis dans ce bar, la neige au sol a déjà de l'épaisseur, assez pour que je tombe en trébuchant.
Maël sort à son tour, il s'avance vers moi. Il va sûrement me demander des explications. Qu'est ce que je pourrais lui répondre, il en sait plus que moi.
-Tu peux m'expliquer?
-Je...
-Tu ne veux pas en parler? Je comprends. Mais où est-ce-que tu as appris à te battre?
-Je n'ai jamais appris, je suis contre la violence, et je ne suis pas fière de ce qu'il vient de ce passer je penses qu'il vaudrait mieux que je rentre.
-Ok. Mais au lieu de rentrer, tu ne veux pas qu'on aille ailleurs et qu'on fasse comme si il ne s'était rien passé?
-Je te suis.

On est allé dans un endroit sympa, on a passé la nuit à parler, à ne rien dire aussi, mais surtout à s'amuser.
On est rentré à quatre heures du matin, je me suis endormie immédiatement. Cette nuit était si agréable. Je ne les avais presque pas entendues, ça faisait du bien. J'allais un peu mieux, serais-ce la fin du cauchemar, le destin aurait-il pitié de moi? Non c'est trop facile, ce qui c'était passé en début de soirée tournait encore dans ma tête, cette nuit c'était peut-être le calme avant la tempête, si il faut, tout ce que j'ai vécu jusqu'à maintenant n'était que le début, non je ne pourrais pas supporter plus. Stop je dois arrêter d'y penser.
Peux importe, même si ce n'est qu'une simple trêve dans cette guerre qui oppose mon esprit et mon âme, je dois en profiter.
Je veux essayer de retourner en cours. Avec les mois que j'ai manqué, je n'aurais sûrement pas la validation de mon année, ça ne fais rien. Je veux y aller, oui JE veux y aller. Je vais me préparer.
Il est 9h10, je suis en retard.
Je les entends encore, mais ce ne sont que des murmures.
J'arrive devant la salle de TD. Un léger sentiment de peur m'envahit, j'ai peur de leurs réactions.
Mais qu'est ce que je dit, rien ne peut être pire que ces voix. Je rentre.
Lorsqu'elle me voit, ma prof reste là sans dire un mot la bouche grande ouverte, comme si elle avait vu un fantôme. Je m'excuse du retard et demande si je peux rentrer.
-Oui, oui bien sur mademoiselle Klerian, heureuse de vous revoir, et de voir que vous allez mieux.
Je la remercie et regarde autour de moi pour trouver une place, il y en a une au fond de la classe, je vois aussi mes amis, enfin je ne sais pas si ils me considèrent encore comme ça. Ça fait des mois que je me suis coupée de tout contact social et que mon téléphone est en mode avion. Ils doivent m'en vouloir. Si ils savaient, si je pouvais leur expliquer.
Je m'assieds au fond de la salle. Je les entends mais j'arrive encore à les contrôler tout en écoutant le cours ou du moins j'essaye.

L'histoire d'une âme maladeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant