Il est 3 heures du matin lorsque je me réveille d'un sommeil sans rêves, je me rend compte que je me suis endormie sur le canapé.
Je sens la faim m'envahir alors je me lève pour aller dans la cuisine quand une douleur aux reins me surprend. Je me retourne et remarque qu'en plus de mettre endormie sur le canapé, j'étais allongée sur la télécommande de la télé. Je sourie, a quel point j'étais épuisée pour ne pas m'en rendre compte.
Une fois à la cuisine j'ouvre le frigo et les placards, ils sont presque vide, il faut vraiment que j'aille faire des courses. Je penses à me faire des pâtes, encore, lorsqu'une pensées me tétanise: je n'ai pas été au cimetière depuis deux jours. Il faut que j'y aille. Alors j'abandonne l'idée de faire cuire quelque chose et prend un yaourt avant de avant de prendre la route vers cette tombe.
Le dicton loin des yeux loin du coeur est faux. Je les aime encore tellement, je donnerais tout ce que j'ai pour les revoir ne serais-ce qu'une minutes, mais tout ce que j'avais c'était eux. J'aimerais tellement pouvoir leurs dire à quel point je les aimes, je n'ai pas eu assez de temps pour leurs montrer mon amour, nous n'avons jamais assez de temps avec les personnes que l'on aime.
Je m'assois auprès d'eux. Si seulement ils pouvaient être là et me dire que tout cela n'était qu'un cauchemars. Autant de malheurs sur une seule famille, comment c'est possible, le Karma s'acharne. J'aimerais tellement retrouver mon frère, le serrer dans mes bras et que toute cette histoire se termine.
La pire sensation est de ne pas savoir. Que c'est-il passé? Qu'est-il devenu? Oú est-il? A-t-il trouvé quelqu'un pour le recueillir? Est-il seul? A-t-il trouvé un abris? Est-il en sécurité? Toutes ces questions sans réponse me détruisent.
Ma tête tourne, je pousse un cri de douleur. Une douleur non pas physique mais psychique, mon esprit suffoque, je me sens oppressé à l'intérieur de mon propre corps.
Je respirent réussi à me calmer après quelques minutes. Je reste là, assise sans rien faire, à observer ces trois noms gravés dans la pierre gelée.
Des pleurs? J'entends des pleurs. C'est encore ces voix, sûrement, pourtant... Non, il faut que j'arrête de croire qu'elles sont réelles.
J'essaye de me reprendre, de les faire taire, sans succès. Il faut que je rentre, surtout qu'il commence à pleuvoir.
J'espère qu'il a un abris et qu'il peut dormir au chaud. Si seulement il pouvait rentrer à la maison. Qu'est-ce qu'il l'en empêche? La peur? Je ne sais pas, je n'ai plus la force de m'imaginer de nouvelles histoires, je vais me rendre encore plus folle que je ne le suis déjà.
Je soupire et me lève. Des sanglots résonnent toujours à mes oreilles où plutôt à l'intérieur de ma tête. C'est étrange, ce n'est pas comme d'habitude, c'est tellement réaliste, ça me donnerait presque envie de les consoler, je n'ai jamais pu écouter quelqu'un pleurer sans rien faire, mais dans ce cas là qu'est-ce que je pourrais bien faire? Je secoue la tête en espérant les faire partir, en vain, et me mets en route.
Sur le chemin je traîne des pieds. Vivre me manque. Aujourd'hui je ne fais que survivre. Je suis enterrée sous des hectares de malheur et sous des tonnes de souffrances.
Je me cogne a quelque chose, ou plutôt à quelqu'un, ce qui me fait reculer de quelques pas, je ne fais pas attention, m'excuse, et reprend ma route.-Dreams?
Je me retourne et réalise que je me suis cognée à une amie, Jade une fille blonde au yeux bleus. Nous parlons quelques instants durant lesquels elle m'explique qu'elle vient tout juste de quitter son copain et elle me raconte toutes les nouveautés. Elle a beaucoup trop bu. Demain, elle ne se souviendra même pas de m'avoir vue. Je ne peux pas la laisser rentrer seule dans cet état. Je décide donc de la raccompagner, ce n'est qu'un léger détour et les pleurs ce sont stoppés depuis un moment maintenant. Sur le trajet, elle trébuche deux ou trois fois, rien de grave, mais on ne sait jamais.
En dix minutes j'ai appris presque autant de choses qu'en deux ans d'amitié. Son débit de parole est impossible à suivre. J'esquisse un sourire en coin avant de la laisser, et de rentrer chez moi.
Lorsque j'arrive à destination je suis trempée, je monte donc me doucher.
Lorsque je sors il n'est pas loin de 6 heures du matin mais je ne suis plus fatiguée alors je décide d'avancer dans le ménage, surtout que Elena arrive à 10 heures.
Apres 1 heure je me retrouve devant une nouvelle porte que j'ouvre sans vraiment faire attention, et allume la lumière.
Des dessins éparpillés un peu partout, un lit défait, une guitare accrochée au mur entourée de photos.
Mes membres tremblent, mon coeur ralentis, mon souffle se coupe. C'est sa chambre, la chambre de Julien.
Les souvenirs des jours heureux me reviennent à l'esprit.
C'était cet été, un après-midi. Julien dessinait dans sa chambre, il venait d'être accepter aux Gobelins une grande école à Paris, il allait donc partir en octobre. Je m'étais donc rendu dans sa chambre pour profiter un maximum de mon frère jumeau. Nous n'avions jamais été séparé plus d'une semaine. J'étais allongée sur son lit, je l'observais dessiner en me perdant dans un monologue sans fin.
Pour m'arrêter il m'envoie une boulette de papier, puis se retourne pour voir ma réaction. Un rire roc s'échappe de sa gorge avant que je ne lui envoie un coussin dessus. Une bataille de coussin est lancée. Les rires et les cris se mélangent. Jusqu'à se qu'une chute n'arrête la bataille. Mon frère m'aide à me relever, avant que je le prenne dans mes bras pour lui dire à quel point il vas me manquer.
J'aurais tellement aimé qu'il soit déjà parti le jour de drame ou alors qu il reste une nuit de plus chez ses amis.
Je ressens un léger vertige avant de revenir à la réalité.
Je suis assise en tailleur en haut des escaliers avec un dessin inachevé dans les mains.
Je tremble encore légèrement, mais arrive à me relever pour me précipiter dans sa chambre. J'ai peur d'avoir abimé quelque chose.
Heureusement rien n'a bougé, mis à part une chaise, et le dessin que je tiens encore entre mes mains tremblantes. Je le repose délicatement sur le bureau avant de ressortir et de fermer la porte à clés.
Je m'appuie sur la porte close pour respirer enfin.
J'aimerais tant trouver un travail, faire quelque chose de mes journées.
Mais comment?
Si je continue a avoir des absences;
qui me dit que je ne ferais de mal à personne?
Qui me dit que je ne commettrais pas l'horreur qu'a commises mon père?
Pourtant je dois trouver une solution, d'accord de l'argent rentre grâce aux placements de mes parents, mais il faut quand même que je gagne mon argent par mes propres moyens.
En attendant il faut que j'aille faire des courses, si je veux manger autre chose que des pâtes à l'eau.
Avant, je m'allonge quelques instant sur mon lit regardant les anciennes photos sur mon téléphone en souriant. Peut-être que je devrais rendre visite à mon père, il doit se sentir si seul. Il reste mon pere, et comment lui en vouloir alors que je sais dans quel enfer il vit.
Je me relève et me prépare pour aller au supermarché.
Lorsque je reviens, il est presque l heure qu'Elena arrive à la maison. J'ai seulement le temps de ranger mes achats qu'elle sonne déjà.
Elle est si gentille, toujours un grand sourire aux lèvres, pourtant je sais que la vie n'a pas été de tout repos pour elle non plus.
Elle me prend dans ses bras. C'était elle qui s'occupait de moi lorsque ma mère était loin pour son travail. Lorsque j'avais besoin de parler de quelque chose que je ne pouvais pas confier à mes parents, elle était toujours là alors qu'elle n en été pas obligé. Sa présence est si rassurante.
Nous nous mettons rapidement au travail pour redonner de sa beauté à cette maison. Il faudrait aussi que je reprenne le jardin.Il est 12h, ça fait déjà deux heures que nous travaillons. Je me décide à faire quelque chose à manger. Je me lance dans la réalisation d'une tortilla, c'est elle qui m'a appris la recette. Après une quarantaine de minutes c'est enfin prêt, je mets la table et préviens Elena qui descend.
Durant le repas je sens que quelques chose ne vas pas, alors, même si c'est indiscret, je lui pose la question:
-Quelque chose ne vas pas?
-Non, enfin... Je sais que pour vous ce n'est pas facile, je comprendrais que vous refusiez, mais...
-Allez-y, dis-je en souriant pour l'encourager à me demander ce dont elle a besoin.
-Est-ce qu'il vous serrez possible de me faire une avance d'un mois de travail ?
-Oui normalement ça peux ce faire. Mais je sais que vous ne me demanderiez pas ça si vous n'en n'aviez pas vraiment besoin. Vous n'avez pas d'ennuis j espère.- Non, pas vraiment, on va s'en sortir ne vous en faites pas.
-Elena, vous savez si je peux vous aider je le ferais volontiers. Que vous arrive t-il? Dis-je sur un ton inquiet.
-Je ne veux pas vous embêter, vous avez assez de soucis ainsi. Ne vous préoccuper pas de moi.
Je me mis a observer son expression qui se voulait rassurante, mais je discerner dans ses yeux de l'inquiétude. Je n'ai pas le temps de lui poser une autre question qu'elle me répond:
-Dreams, vous avez toujours été très observatrice, personne n'a jamais pu rien vous cacher et pourtant vous restiez toujours discrète. C'est vrai, lorsque ces drames sont tombé sur votre famille vous avez tout perdu. Moi je n'ai perdu que mon travail et pourtant ma vie est devenue un enfer. Comme je n'avais plus de salaire je ne pouvais plus faire d'économie et le mois dernier j'ai dépensé la fin des économies que j'avais déjà fait pour payer mon loyer. Le problème est que je devais payer mon loyer en début de mois, pour l'instant, la trêve hivernale est toujours effective mais le problème est que à la fin de cette trêve je vais surement me retrouver a la rue avec ma fille.
A ces mots je ne pu rester insensible, comment je pourrais laisser cette femme qui a toujours été là pour moi finir à la rue avec cette petite fille.
-Vous savez Elena il reste la dépendance ici si vous voulez vous pouvez vous y installé avec votre fille, ça ne me dérangerai pas au contraire ça me ferais plaisir, et bien-sure le salaire resterait le même.
Elle s'effondre en larme et accepte sans dire un mot. Nous terminons le repas et nous remettons au travail.
Soudain je sursaute, mon téléphone se met a sonner, je ne suis vraiment plus habituer. Je répond, c'est Levanah, elle veut savoir pour se soir. J'ai oublié, j'accepte, si je me sortir de ce cauchemar il faut que je sorte.
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L'histoire d'une âme malade
De TodoLa folie fait peur. Lorsque la folie arrive l'ange devient démon et le démon devient ange. Le jours arrive ou la folie devient l'être et l'être devient folie. Ce récit raconte l'histoire de Dreams. Les horreurs de son passé la rattrapent, il se peut...