Chapitre n° 3

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Ça fait déjà 20 Minutes que je suis en cours, j'ai de plus en plus de mal à les contrôler, j'entends seulement quelques bribes du cours. La porte de la salle s'ouvre, ça m'interpelle et toutes les voix se taisent. Un gars plutôt beau entre dans la pièce. Je ne m'y attarde pas, les hurlements de mon esprit torturé reviennent. La personne qui était rentrée quelques minutes plus tôt vient s'asseoir à côté de moi, il me parle, mais j'ai énormément de mal à entendre ce qu'il me dit, j'ai beaucoup trop de mal à contrôler ces hurlements. J'aimerais tant hurler ma peine et pleurer ma douleur, ou peut-être l'inverse, qu'importe. Un jour je me déverserais et inonderais sûrement tout autour de moi. En attendant ce jour, j'inonde mon corps sous une pluie de malheur et je les laissent noyer mon âme dans cet océan de souffrances.
D'un coup silence total, du moins dans ma tête. J'ai complètement oublié la personne à côté de moi, je l'entend et je le comprend maintenant:
-Oh, tu m'écoutes?
-Mmmh ?
-J'aurais dû me mettre à côté du mur, je suis sûr que lui m'écouterais plus que toi.

Un petit rire m'échappa, c'est vrai, je ne suis plus bavarde, je me fatigue déjà trop à calmer le brouhaha dans ma tête. Je me souviens à quel point j'étais bavarde et surtout, je parlais fort. J'étais heureuse et je voulais partager ce bonheur avec le plus de monde possible.

"-Excuse Moi, qu'est-ce que tu disais?
-T'es nouvelle?
-Non, je suis la depuis le début de l'année, enfin j'étais là en début d'année. Mais toi? Je ne t ai jamais vu.
-Je m'appelle Dylan. Je suis arrivé il y a deux mois. Je me suis fait viré de mon ancienne fac. Ils m'ont accepté ici par ce que mon père a mis l'argent qu'il fallait. Je l'aime, c'est mon père, mais il ne comprend pas que j'en ai vraiment rien à faire de tout ça, ce qui m'intéresse vraiment c'est le cinéma. En fait ça a des avantages de parler avec toi, je peux te raconter ma vie tu n'écoutes rien.
-C'est raté, cette fois je t'écoutais."

On part l'un comme l'autre dans un fou rire, la prof nous regarde si étonnée qu'elle ne dit rien. Cette fois je prend le temps de le regarder, il est plutôt beau, blond, les yeux bleus. Dans ses yeux, on voit le bonheur avec une légère touche de tristesse. Ce qui me perturbe c'est le fragment de peur que l'on retient. Mais pourquoi? Ce serais moi? Non ça n'a pas l'air. Ce n'est rien, je dois sûrement me tromper.
Je repense à Maël, on a parlé toute la nuit et je ne sais même plus la couleur de ses cheveux.
A l'extérieur de la salle de cours, un bruit se distingue des autres, quelqu'un pleur, il n y a personne avec lui.

C'est insupportable, je me replonge alors dans mes souvenirs.
Je ne pouvais pas laisser leurs corps, pas là-bas, pas avec lui, et surtout, j'avais peur pour mon frère jumeau.
J'avais donc décidée de rentrer chez moi.
J'entends encore le grincement de cette porte.
J'avais ouvert cette porte les yeux fermés, j'espérais encore que tout ça n'étais qu'un cauchemar. J'entendais des pleurs, j'ai d'abord pensé que c'était mon frère, puis j'ai ouvert. Mon père se trouvait là, agenouillé, pleurant sur le corps de mon grand frère.
J'eu un mouvement de recul. Non, l'homme que j'avais vu auparavant n'existait plus, c'était à nouveau le père que je connaissais.
Je m'étais approchée de lui et je me suis agenouillée, il leva la tête, les yeux pleins d'incompréhension, et de peur.
"-Dreams? C'est...c'est toi? Qu'est-ce qu'il s'est passé. Je ne comprend pas elles devaient partir, elles devaient disparaître si je le faisais, pour elles sont encore là. Ton frère il est ou? J'ai prévenu la police."

La police c'est vrais, je n'y avais pas pensé. Comment un homme portant tant d'amour envers ces personnes pourrait-il être responsable de leur morts.
Mon frère, lui aussi était censé rentrer. Que lui était-il arrivée? Malheureusement je n'ai toujours pas la réponse à cette question.

Je reviens soudain à la réalité, j'ai le même sentiment que la veille, l'ambiance est glacé, j ai peur.
Je vois mes mains, elles sont pleines de sang, qu'est ce que j'ai fait? Aurais-je fait du mal à quelqu'un?
Mes jambes lâches mais je ne tombe pas, quelqu'un me retient.

Je lève la tête, c'est Dylan. Cette fois je n'avais pas le choix, je devais poser la question.
"-Que c'est-il passé?
-Tu ne sais pas? Je te parlais et d'un seul coup tu as changé d'expression, tu t'es levé et tu es sortie 5minutes avant la sonnerie. Quand je suis sortit, je t'ai vu au bout du couloir. Je te cherchais pour comprendre ce qui c'était passé et puis je ne connais toujours pas ton prénom.
-Ensuite?
- Ensuite tu es venue directement ici et tu as brisé tout les miroirs. Ne t'en fait pas pour ces pauvres miroirs ils sont cassés toute les semaines. Mais toi tu m'as foutu une de ces peurs, on aurait dit que t'étais possédée, j'allais partir mais tu as arrêté de bouger je voulais savoir si ça allait. "

J'avais tellement peur de Moi que je me suis rincé les mains et que je suis partie sans dire un mot. L'essentiel c'est que je n avais fait de mal à personne. Quelqu'un m'attrape le bras.

"-Dylan, qu'est-ce que tu veux ? Je dois rentrer.
- Je ne connais toujours pas ton prénom.
- Dreams. Tu peux me lâcher maintenant? "

Il me lâche directement et repars en cour. Je sors de la fac, quand une voix familière m'interpelle, je m'arrête, et me retourne. C'est Levanah, une de mes amies les plus proches.

"- J'ai crue que tu ne t'arrêterais pas. Ca fait plaisir de te voir ici. Ca vas mieux?
Tu peux répondre hein, c'est pas interdit.
-Je suis désolée, c'est vrais que je n'ai pas beaucoup donnée de nouvelles.
-Pas beaucoup? Pas du tout oui. Je sais qu'avec ce qui c'est passé c'est très compliqué autant sur le plan moral que sur le plan financier, donc on s'est dit que tu devais travailler. D'ailleurs si tu as besoin de quoi que se soit, pour les courses et autres on est là pour t'aider. J'espérais te voir au moins à l'enterrement mais tu n'es pas venu et comme je ne sais pas où tu habites.
-Merci, c'est vraiment adorable, mais tout va bien. "

Heureusement que ma mère avait fait son testament et qu'elle a légué la majeur partie de ses biens à ses enfants. Heureusement qu'on avait déjà une maison et qu'on ne manquait pas d'argent. Sans tout ça, si j'avais dû travailler, je ne sais pas comment je m'en serais sortie.

"- Maintenant je suis là et on passe l'après-midi ensemble au skatepark. Ce n'est pas une question.
-Ok."

Je la suis sans trop savoir pourquoi. Je me suis calmée et les voix se taisent alors autant la suivre, elle me manquait.

L'histoire d'une âme maladeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant