Tandis que Louis restait dans le couloir sans bouger, en fixant la porte blanche de sa salle de bain qui venait de se fermer devant lui, Harry se regardait face au miroir tout en ouvrant le circuit du robinet. Les creux bleutés sous ses yeux semblaient si profonds que même le coma ne pourrait effacer ces marques douloureuses. Ses joues se creusaient un peu plus à chaque seconde, illustrant parfaitement le vide de son âme, un vide qui l'aspirait de l'intérieur et qui finirait par le faire disparaître de la civilisation, pour autant, Harry était déjà éteint, absent depuis bien longtemps, bien avant que Liam ne l'enlève ou que Louis ne décide d'accepter la vente, non, Harry a été à l'origine de sa propre extinction, de sa propre douleur mais cette douleur, il préfère la garder pour lui, dans l'ombre, là où ses démons se cachent. Harry a un passé, tout comme Louis, un passé inavouable, douloureux, un passé qui fait malheureusement toujours parti de son présent mais sans celui-ci, Harry ne serait pas le Harry d'aujourd'hui, un Harry qui analyse tout le monde, un Harry qui doit se retrouver seul pour ressentir le paroxysme de sa douleur. Un Harry fort, admiré par un Louis complètement faible. Un Harry qui ne s'enfuit pas devant les évènements. Parce que les évènements nous forgent, ils nous décrivent. Sans eux, nous n'aurions pas d'identité. On trouve notre existence à travers la douleur, le changement ou encore le chagrin. Mais ce n'est rien, juste de petits picotements dans notre ventre. Oui, ce n'est rien. C'est ce que tout le monde répète mais c'est simplement parce qu'ils n'ont pas été confrontés à l'un de ces évènements, ils ne les ont pas rencontré avec force et violence comme Harry et Louis ont pu le faire dans le passé, au point de les marquer sur leurs peaux à travers leurs tatouages pour exprimer leur histoire.
Harry saisit la poignet du robinet pour permettre à l'eau de s'échapper avec plus de puissance. Le bruit qui s'en écoule transperce le silence du logement tandis que l'égouttement de l'eau commence à bercer le bouclé dont l'envie d'uriner a finit par disparaître. Louis en profite pour aller dans sa chambre afin de récupérer sa dose de nicotine ainsi que son briquet et son téléphone portable avant de retourner s'appuyer contre la porte de la chambre prêtée à Harry, ayant une vue parfaite sur la porte de la salle de bain.
Dans cette dernière, l'eau ne cesse de couler dans le vide, observée par un jeune garçon âgé de dix-huit ans complètement déboussolé qui se demande si des gens le recherchent où s'inquiètent de sa disparu soudaine mais vieille de trois jours quand la vision de l'eau se déversant dans le lavabo lui rappela cette série qu'il avait regardé regardé avec Elliott, 3%, une série dystopique qu'il avait adoré, et, sans réellement savoir pourquoi, Harry boucha le lavabo et laissa le vasque se remplir. Une fois fait, il ne coupa pas le circuit, au contraire, il laissa l'eau couler pendant qu'il y enfonçait son visage, agrippant ses mains sur le rebord de l'évier, retenant sa respiration, fermant les yeux, ressentant le manque d'air qui prend place dans ses poumons, le sang lui monter à la tête, ses jambes trembler, ses larmes glisser le long de ses joues dans une eau abondante, les battements de son cœur cogner dans sa poitrine. C'est seulement au bout de quelques secondes que Harry ressorti sa tête et coupa le robinet. Passant une main dans ses cheveux dans le but de les diriger vers l'arrière, envoyant quelques goûtes dans les airs puis il se dirigea vers la porte de la salle de bain, l'ouvrant à la volée sans prendre la peine de s'essuyer le visage, surprenant Louis, sa cigarette à la bouche, pour la seconde fois depuis son réveil.
—Qu'est-ce que tu faisais ? Demanda Louis après s'être relevé du sol tout en recrachant une fumée blanche
—Je vivais. Répondit Harry en se dirigeant dans sa chambre
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My Recovery [Larry]
FanfictionDans le trafic d'être humains, il existe trois règles. Si l'une d'entre elles n'est pas respectée, les autres ne le sont pas non plus. Ce n'est alors plus une question de survie, c'est une question d'humanité. Quand Louis a ouvert le fourgon un mati...