« Tu n'es qu'une épave. »
La conversation tournait en boucle dans la tête de Louis. Depuis que le bouclé était apparu, tout ce qu'on lui disait prenait sens et il détestait ça. Il détestait perdre le contrôle, il détestait le changement. Il avait l'impression de changer et de devenir une personne faible. Il voulait tellement rester fort et porter son masque, mais c'était toujours le même discours qui revenait, qu'il avait détruit sa vie et que son but était de détruire les autres pour se sentir un minimum vivant. Il pensait pourtant que Harry s'était calmé en réalisant que les prochains jours seraient les meilleures avant un moment. La vérité était différente. Harry avait simplement décidé de garder sa haine pour lui en se disant que s'il agissait correctement, que Liam et Louis finiraient par le relâcher avant la vente. Le temps l'effrayait. Vivre avec Louis le rendait fou. Il avait se besoin d'en savoir plus, d'observer tout ses faits et gestes. Il voulait l'analyser, le comprendre.
La tension des premières heures était revenue depuis leur conversation. Louis avait enfermé Harry dans la chambre et le brun s'était laissé tomber sur le canapé, les mains derrières la tête. Il réfléchissait. Ses pensées se choquaient les unes aux autres. Il imaginait des scénarios. Il avait pensé à libérer Harry, mais il ne voulait pas créer de problèmes à Liam. Il avait pensé à payer une chambre d'hôtel pour pouvoir être seul jusqu'à la vente. Il avait imaginé tout et n'importe quoi mais le n'importe quoi ressortait toujours.
« Il y a quelque chose en toi qui ne cesse de te blesser c'est pour ça que tu as besoin de d'alcool. »
Louis posa ses mains sur ses oreilles. S'en était assez. Chaque mot raisonnait dans sa tête comme une chanson au rythme insupportable. Il détestait ce bruit strident. L'idée que quelqu'un puisse comprendre était impossible. Il voulait seulement être en paix avec lui-même.
« Ce n'est pas plutôt toi qui est sur le point de détruire ta propre vie ? »
Louis serra la mâchoire. Tant de vérité, de mots, d'analyses en si peu de jours. Il aurait dû le laisser pour mort dans son putain de fourgon. Il aurait dû dire non à Liam. Il aurait dû le laisser dans la nature. Il appréciait pourtant sa présence et les histoires que Harry pouvait lui raconter. Non, il les détestait. Il détestait Harry. Il aimait son dialecte et la résonance de ses mots. Il détestait ses analyses. Il aimait être son centre d'attention. Il allait détester son absence.
« Merde ! » Louis se redressa et donna un coup sur la table basse. « Putain de merde ! » Hurla-t-il. Il passa ses mains dans ses cheveux et tira sur les racines. Il voulait les arracher, se faire mal, ne plus ressentir toute cette confusion. Il jeta un verre contre le sol. Il éclata en mille morceau. Il ouvrit le premier tiroir qu'il trouva et balança tout ce qu'il contenait. « Je le déteste ! Je le déteste ! Je le déteste ! » Louis essayait de se convaincre et de ne pas écouter sa conscience qui hurlait aussi fort que lui. C'était impensable pour lui de s'attacher et de donner autant d'importance à quelqu'un en si peu de temps. Il n'avait pas le droit. Il se l'interdisait. Son règlement le lui interdisait.
Harry entendait les bruits de fracas depuis la chambre. Il s'était allongé sur le lit et essayé de réduire les jérémiades de Louis mélangeaient au bruit sourd des objets qui s'écrasaient sur le sol. Il avait posé ses mains sur ses oreilles et regardait le plafond. Les larmes aux yeux, il avait l'impression que chaque bruit le ramenait dans le passé. Les souvenirs passaient devant lui et il ne pouvait pas les stopper. Il était seul, dans cette chambre, dans cette cage avec ses démons. Il se battait en silence pendant que Louis se battait en hurlant. Ils étaient différents mais si similaires.
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My Recovery [Larry]
FanfictionDans le trafic d'être humains, il existe trois règles. Si l'une d'entre elles n'est pas respectée, les autres ne le sont pas non plus. Ce n'est alors plus une question de survie, c'est une question d'humanité. Quand Louis a ouvert le fourgon un mati...