J'aurais voulu des toilettes persos, même turques
On m'avait promis que tout se passerait bien, que c'était le mieux qu'on pouvait me trouver.
Mais en guise de confort ultime, on m'avait filé la vue sur un palmier qui chatouillait les roues des trains.
Deux mois comme un clando à vider un seau plein de ma merde tous les jours et la honte qu'on me démasque...
A coté, dans la douche, des relents de monoï bon marché mêlés à la sueur semblaient s'exhaler des poils collés au carrelage.
Impossible d'y poser les pieds sans choper des saloperies.
Deux petits mecs venaient souvent me taxer une clope vers 23 heures.
Ils étaient maigres et leurs sourires dissimulaient mal leurs chicots de toxs.
Dix fois ils m'avaient invité à venir passer la soirée dans leur chambre et dix fois j'avais refusé.
J'avais une trouille ridicule.
J'avais tout aussi peur, quand je passais devant la porte toujours grande ouverte de la reubeu aux yeux bouffis...
On pouvait mater sa télé les soirs de foot...
Sauf le dimanche...
Quand le bruit du train de 22h était à son comble et que son mec baraque, big-mac, lui gravait son nouveau maquillage de la semaine...
Je n'ai jamais vu la tête des autres pensionnaires, ou sans doute les ai-je évité, les yeux baissés, comme un snob de petite envergure.
VOUS LISEZ
Impressions d'un SDF
Poetry20 piges, un peu asocial, très peureux et SDF dans une ville inconnue. Comment faire quand on a été viré de chez soi par son vieux et que l'on est quelque peu agoraphobe... ? Heureusement une fille était là mais il a fallut apprendre à se débrouille...