3 décembre, Première Année

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3 décembre

Toilettes du Premier Etage, 16h36

Cher journal,


Depuis cette fameuse gifle, rentrée dans l'histoire de Poudlard ainsi que plus récemment, cette réunion dans le bureau de Gryffondor, les rumeurs s'enchainent à un rythme fou. Je n'irais pas jusqu'à dire qu'elles ne m'atteignent plus mais certaines étaient tellement irréalistes que j'en riais presque !


Alors que je t'écris, adossée contre un mur, mes jambes ramenées contre moi-même pour combattre le froid qui s'infiltre de partout en ce mois de décembre. Un petit groupe d'élèves passent devant moi en ricanant. Parlaient-ils de moi ? Je m'épuise toute seule avec ma paranoïa. Noël approche... Je me demande ce que je vais faire lors de cette merveilleuse soirée qu'est la naissance de Jésus, sensé guider les humains. Pourquoi ne me guide-t-il pas ? J'imagine que je resterai à Poudlard, hors de question de toute façon que je rentre à la maison seule, alors que mon père resterait à l'école ! Les vacances d'hiver me paraissent par contre bien longues alors qu'elles n'ont commencé qu'il y a quelques jours. Le château est tout vide, j'ai vraiment l'impression d'être la reine de l'école lorsque je marche dans les couloirs et que je croise personne, pas le moindre être humain. C'est très relaxant de ne pas entendre de chuchotements sur son passage ! Bien sûr, il reste quelques rares élèves mais je ne les croise pas, j'arrive à les éviter. Les étalages de la bibliothèque ne m'ont jamais parue aussi vides et silencieux. J'attrappe quelques livres à propos de magie intermédiaires oubliées - la réserve m'est accessible, merci Papa - puis retourne vers ma salle commune. Sauf que j'entends des voix, inhabituel dans l'espace froid où les ouvrages règnent en maîtres.


" Il prépare quelque chose. C'est l'accomplissement de sa quête je le sens. Et puis, maintenant, il l'a. "


Je ne puis saisir que ces quelques mots avant d'entendre des bruits de pas venir vers moi. Je m'enfuis à petit pas, tête baissée comme si je n'avais jamais été là. La bibliothécaire du me regarder assez bizarrement lorsque je passai devant elle en courant, sans un mot, ce qui ne m'était jamais arrivé ! Je sentais encore son regard sur moi alors que je passai la porte mais je ne m'en préoccupai pas car trop de questions résonnaient dans ma tête : qui était ce fameux "Il" ? Qu'est ce qu'il avait ? Que préparait-il ? Avec ses simples mots, de multiples nouveaux chemins s'ouvraient à moi. Mais je ne savais pas où j'allais. Après je m'imaginai surement des histoires rocambolesques. Peut-être que je n'avais simplement pas entendu le début et la fin de la conversation et qu'ils parlaient du chien de un tel.  Mon imagination avait eu le temps de se développer lors des longues heures de solitude de mon enfance. Alors je t'avoue que j'aurai oublié cet incident si je n'aurai pas du écrire pour me souvenir ce qui allait se passer après ! Jamais je n'aurai pensé le rencontrer comme ça, au beau milieu d'un couloir, complètement par hasard !


Je marchais au premier étage, en direction des toilettes. J'avais repris ma vitesse normale de marche mais je méditais toujours sur les évènements de la bibliothèque. La tête complètement dans les nuages, je ne regardais pas du tout où j'allais, me laissant simplement porter par mes pas. Mes réflexions m'accaparaient tellement que je ne compris pas tout de suite ce qui m'arrivât. Lorsque mes fesses rebondirent sur le sol, je me relevai complètement déboussolée par le choc. Mon regard croisa la silhouette longiligne qui me faisait face et je reculai précipitamment, assez effrayée. Salazar Serpentard me fixait froidement, avec un regard calculateur, qui semblait me jauger et lire en moi. Il était effrayant ! Son visage hâve et décharné ne rendait pas justice à sa barbe noire luisante ni à ses lèvres fines et sèches. Il n'y avait que ses yeux, deux trous noirs aspirants la lumière, qui étaient rehaussés par sa peau cireuse. Ses orifices oculaires me paralysaient, alors je baissa la tête en vitesse et mon regard atterrit sur son corps, drapé de tissus verts foncés, riches et soyeux. Il était maigre, filiforme mais pourtant, rien ni personne n'aurait pu le briser. Tout son corps était impérial et respirait la grandeur. A ma grande surprise, il commença à me parler d'une voix que tout le monde aurait qualifiée de glaciale mais que pour lui, était chaleureuse - si c'était possible :


" Lady Gryffondor, je ne pensais pas vous rencontrez dans ces conditions. " Il me tendit sa main que je saisis, me relevant moins gracieusement que ce que j'aurai espéré. Sa paume, contrairement à ce que j'aurai pu penser, était chaude et douce. Une fois debout, je remarquai vraiment sa taille haute et élancée car je paraissais vraiment minuscule à côté de lui. C'était u vrai homme de l'ombre, alors qu'il me parle au lieu de disparaitre mystérieusement au plus vite me surprenait grandement. Il m'observait curieusement mais malgré tout, je n'arrivai pas à déterminer ce à quoi il pensait.


" J'ai appris pour la gifle. Apparemment, elle a bien atteint sa cible. " souffla-t-il d'un ton satisfait.

Ce ton joyeux me surprit plus que tout ! Avais-je enfin un ami dans mon camp ? Je haussai les sourcils mais ne fit aucun bruit. Je voulais garder mon masque froid, comme lui, même s'il venait de dévoiler une part de sa satisfaction. C'était d'ailleurs assez étrange de voir un professeur féliciter un élève d'un geste violent. J'allais lui répondre mais il fronça les sourcils et son visage reprit ses traits habituels durs avant d'ajouter, d'un ton sans réplique :


" Même si la magie aurait été plus efficace. N'oubliez pas que vous êtes une sorcière, jeune fille. Maintenant, veuillez m'excuser, j'ai des affaires urgentes à régler. "



Et il repartit ainsi, à toute vitesse vers ses cachots. Je n'eus même pas le temps de le saluer que je voyais déjà sa cape flotter au coin du couloir. Cette rencontre fortuite importante était inespérée et tellement loin de mon monde. Je ne le voyais que pour les cours et quelque fois au détour d'un couloir, il n'était pas mon ami, ni mon père, ni même une personne proche de moi, pourtant je sentais que je pouvais lui faire confiance. C'était peut-être la seule personne dans tout le château qui croyait en moi et m'appréciait pour ce que j'étais et non pas pour mes titres, étant donné qu'il en avait plus que moi. Maintenant, je vais te laisser cher journal, je dois aller étudier, je ne m'arrêterai jamais de vouloir faire grandir ma connaissance. Mon savoir ne cessera jamais de croître.


* * * * *


Je suis désolée pour ce retard ! J'avais promis de poster plusieurs chapitres, mais à vrai dire, je n'avais plus le temps d'écrire.

Maintenant, c'est les vacances pour moi, donc je vais essayer d'écrire, encore et encore ! Merci à lilyunicorn1706 car c'est grâce à elle que ce chapitre est sorti ! En même temps, vu son harcèlement...

N'hésitez pas à commenter, à me parler de l'histoire ou de si vous aimez Charlotte et si vous approuvez ses choix.

Sur le chemin de la gloire | HPOù les histoires vivent. Découvrez maintenant