8 mars, Première année

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8 mars

Dortoir de Gryffondor, 17h13


Je débarque, fière et sûre de moi. Les portes s'ouvrent à l'entente de mon nom. Rien ne m'arrête. J'arrive vers Charles gracieusement et lui souris. Les battements de mon cœur s'emballent et le son engourdit mon esprit qui vagabonde sur la piste de danse au même rythme que mon corps et que la musique. Mon reflet est multiplié par les glaces qui m'entourent. 1000 Charlotte me font face. Et à côté de moi, ce n'est plus Charles qui danse. Il a changé de visage. Mon père vient d'apparaitre. Je me regarde dans un miroir. Je ne suis plus moi. Mon visage est devenu plus doux, plus fin. J'ai grandi et mes cheveux ont pris une teinte noire qui mange la lumière. Je suis ma mère. Charles est mon père. Je cris.

Je me réveille.

Cher journal,


Je fais de plus en plus de cauchemars en ce moment. Même si j'essaie de me persuader le contraire, je pense que le bal me torture l'esprit. Cette vision d'horreur n'est qu'une parmi tant d'autre pourtant j'ai vu le visage de ma mère. Pire, je suis devenue ma mère. Comme je hais ce pensées sordides sortant de mon sommeil ! Elles sont troublantes de réalisme et me pétrifient sur place. A chaque fois. Je n'ose cependant pas avouer qu'elles me laissent heureuse lorsque je me réveille. Ensuite mes idées reprennent leur place dans mon esprit et ne reste que la colère. Je ne me comprends pas forcément, parfois, j'imagine deux personnes vivant à l'intérieur de moi. J'ai l'air d'une folle en me relisant ! Est-ce si loin de la vérité ? Pour l'instant, le rouge régit ma vie. L'amour pour mes rêves, et la vengeance dans ma vie de tous les jours. Le pourpre de l'attaque assouvirait bien plus facilement mes envies.


Je suis assise dans mon dortoir pendant que toutes les filles qui le partagent avec moi sont parties dans une salle plus haut dans le château où la lumière traversait mieux les fenêtres. Elles se préparent pour le bal. C'est sûr que les sous-sols, dont les ouvertures donnaient seulement sur l'eau du lac, n'étaient pas parfaites pour des essayages.

Pour une fois j'avais l'espace pour moi toute seule. Et même si je n'aime pas cette pièce, je dois quand même avouer qu'elle est plus confortable que le hangar à bateaux et que s'étaler de tout mon long sur le lit est plus que confortable. Ce serait même merveilleux si je pouvais faire disparaitre cette robe rouge imposante de ma vue. Symbole de mon épouvante, stigmate d'une vie que je refuse, elle m'attendait patiemment sur une chaise. Elle me rebutait. J'avais entendu les filles de mon dortoir s'exclamer sur la beauté de ses soieries et la valeur du tissu mais rien n'avait d'importance pour moi. Si elles pouvaient savoir à quel point je l'aurai jeté cette robe !


Un elfe de maison popa à côté de moi, me faisant sursauter. Eux aussi je les détestais pour avoir des pouvoirs que je ne connaissais pas, que je ne pouvais pas posséder. Il m'aida alors que, amorphe, je me laissais totalement faire, les yeux dans le vide. Un pantin aux habits d'or, montrée telle un trésor passant de main en main ; c'était moi.  J'avais envie de déchirer tout le tissu qui me recouvrait, ces menottes soyeuses mais je me retiens. Je devais me contrôler. Souffler et reprendre mes esprits. Ce que je fis, avant de partir en vrille en entendant des voix remontant dans le dortoir. Mes camarades remontaient déjà, accompagnés de leur propre elfe. Je regardai le mien, totalement affolée et cette fois-ci, bien réveillée. Invasion ennemie dans trois, deux, un. Elles étaient entrées, j'avais entendu la porte s'ouvrir et maintenant, leurs pas faisaient craquer le parquet comme si il allait s'effondrer. A l'instar de mon esprit. J'étais déjà exaspérée par leur pépiements heureux à propos du bal. Elles se figèrent lorsqu'elles remarquèrent que j'étais aussi dans la pièce. Bravo, vous avez mis une bonne minute à vous en apercevoir. C'est ce que j'appelle l'observation. En attendant, de mon côté, je m'étais empressée de rassembler mes affaires. Des plumes, des parchemins et une étole qui finit froissée dans un sac. Elle aurait dû aller avec la robe mais elle me servirait surtout d'écharpe. Les rubans posés devant mon  miroir restèrent à domicile. Je ne ressemblerais pas à une tête empaillée pleine de rubans, comme c'est dommage.

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 22, 2017 ⏰

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