Chapitre I : Destination Glamchtugna

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Cela faisait bientôt huit heures que le vaisseau filait à travers le cosmos. La garnison de navettes était repartie à destination de Gargaoro, afin d'y avertir le roi Galistène et son peuple des événements qui s'étaient déroulés un peu plus tôt sur Forclide. La défaite des Alliés avait été très rapidement ébruitée, et il fallait démasquer le traître qui avait saboté le programme au plus vite.

Le croiseur Darklidian avait quant à lui permis de récupérer les blessés durant la courte bataille, et il se dirigeait à présent en direction de Glamchtugna, afin que ceux-ci soient soignés dans les meilleures conditions. Les Alliés profiteraient également de cette escale pour réviser leur stratégie et éventuellement élaborer de nouveaux plans. Mais surtout, après une semaine d'activité intense et ininterrompue, tout le monde était exténué et comptait prendre un minimum de repos. Et l'astre qui les accueillerait était justement un petit coin de paradis où il était bon d'y séjourner et de s'y relaxer.

Un climat tropical régnait en permanence de l'équateur aux pôles et une épaisse végétation recouvrait toute la surface de forêts, de marais et de jungles luxuriantes. La planète possédait même un satellite naturel, dénommé Phillis dans le langage des Ancêtres, et tout aussi verdoyant et hospitalier.

Et surtout, ce lieu inspirait la paix et la sécurité grâce aux croyances dont il faisait l'objet. D'après ce que racontaient les légendes locales, ce monde était protégé par de nombreux sortilèges très anciens dont les plantes, les animaux et tous les autres résidents étaient censés être les gardiens. Toujours d'après ces mêmes contes, une très puissante magie émanerait de l'Arbre Roi, un lieu hautement sacré et symbolique de cette patrie. Ainsi, même l'Empire Darklide ne cautionnerait pas une attaque directe, du moins était-ce l'hypothèse la plus plausible et la plus optimiste à laquelle voulaient croire les Alliés en fuite.

Le vaisseau continuait ainsi sa route à travers l'espace. Un calme agréable et serein s'était instauré à son bord et chacun vaquait à ses occupations sans la moindre pression ; des instants de détente certes mérités, mais qui détonnaient beaucoup avec ce qu'ils avaient vécu quelques heures auparavant. Les soldats patrouillaient dans les couloirs méandriformes, les pilotes maintenaient le cap dans le poste de pilotage et les mécaniciens étaient chargés de déceler et réparer toutes les détériorations occasionnées durant le conflit sur Forclide.

Et, parmi cette assemblée de professionnels œuvrant tranquillement, Ayga errait sans but dans le bâtiment, littéralement perdue dans ses pensées. Sa balade hasardeuse finit par l'amener jusque dans le secteur résidentiel, totalement dépeuplé.

Mais alors qu'elle allait engager un demi-tour, la lumière d'une chambrette éclairée l'extirpa de ses rêveries et attira toute son attention. Elle se dirigea à pas prudents vers la loge et, lorsqu'elle fut parvenue au niveau de la porte à moitié close, elle l'entrebâilla davantage, y glissa le haut de son corps et jeta un coup d'œil curieux à l'intérieur. Elle aperçut dans la pièce Firo, recroquevillé sur son lit, les jambes enlacées entre ses bras et sa tête posée lourdement sur ses genoux.

Ayga s'approcha sans un bruit et s'assit délicatement aux côtés du jeune dragonnier. Elle avait cru entendre de discrets sanglots, mais ceux-ci s'étaient estompés lorsqu'elle avait pénétré dans la chambre, laissant place à un silence embarrassant.

Firo releva lentement la tête et croisa le regard intrigué de la princesse, les propres yeux du jeune homme lui révélant son apparente fatigue. Ils restèrent longuement à se dévisager ainsi, avant qu'Ayga ne se décide à prendre la parole :

« Quelque chose ne va pas, Firo ? J'ai cru que... Enfin, que tu étais en train de... Laisse tomber en fait.

— Ça va Ayga, merci. Je repensais juste à mes parents, c'est tout.

13 Dragon Riders (1.05) : Le ComplotOù les histoires vivent. Découvrez maintenant