"Le cœur le plus sensible à la beauté des fleurs est toujours le premier blessé par les épines."
Thomas MooreCette nuit là, un épais brouillard s'étendait dans les rues sombres de la capitale. Les hurlements des chiens errants ainsi que le couinement de roue des vieilles voitures donnaient à Paris un aspect lugubre,sombre et triste.
Gentilshommes et prostituées se rencontraient sous les arcades du Palais royale. Leurs éclats de rire réchauffaient l'ambiance trop funeste de cette soirée hivernale.Couché sur son banc situé près du parc des Tuileries, le jeune Ronan peinait à s'endormir. Le froid, la faim et la peur pouvaient se lire sur le visage de cet homme. Mais, cela n'était rien comparé au manque qu'il ressentait. Pourtant, quelques semaines plutôt, il était heureux, il aurait pu rire comme ces bourgeois qui traînaient au Palais royale . Il habitait sur ses terres de Bretagne, il aidait son père à cultiver le blé. Il ne vivait qu'avec le strict minimum mais sans ne jamais manquer de rien. Seulement, en cette année 1787, les récoltes avaient été bien maigres tandis que le roi exigeait de plus en plus d'impôts pour renflouer les caisses de l'état. Pour pouvoir nourrir sa famille, le père de Ronan avait décidé de faire l'impasse sur les impôts. Cette décision avait creusé sa tombe. En effet, un commandant de l'armée du roi l'avait fait exécuter en place publique pour l'exemple. Ses terres avaient été confisquées et sa famille démembrée.
Ronan avait fui sa Bretagne natale pour trouver refuge au centre de la capitale. Il mendiait pour survivre et essayait de trouver de la besogne à droite à gauche. Mais l'argent qu'il gagnait ne lui suffisait pas pour vivre. Il ne lui permettait de s'acheter qu'un petit morceau de pain de temps en temps. Malheureusement, depuis quelques jours, le froid avait fait son apparition et la vie dans la rue devenait de plus en plus pénible. Les agressions se multipliaient. Certains mendiants étaient prêts à tout pour obtenir de quoi se réchauffer ne serait-ce qu'un peu. Paris devenait dangereuse pour lui.
Alors que le sommeil le guettait, Ronan entendit des bruits de pas ainsi que des voix se rapprocher dangereusement de lui. Le jeune homme craignait pour sa vie ainsi que pour la petite bourse dans laquelle il cachait ses maigres économies. Il avait raison. Quelques instants plus tard, trois hommes le menacèrent avec leurs lames. Le pauvre garçon n'avait aucun moyens de se défendre face à ses agresseurs. Il ne possédait qu'un petit poignard qu'il avait pu récupérer dans les affaires de son père.
« Laissez-moi ! » Hurlait-il « Je n'ai rien pour vous ! »
Alors que tout semblait finit pour lui, un homme mit en joue avec son arme à feu les agresseurs du malheureux. Les trois malfrats prirent la poudre d'escampette sans se retourner. Le jeune homme ne réalisait pas encore ce qui venait de se passer. L'homme au pistolet prit alors la parole.
« Allons gamin, tout va bien, ils sont partis !
- Merci Monsieur, comment pourrais-je vous remercier ?
- Ne t'en fais pas, cela me fait plaisir ! Mais dis moi, pourquoi un jeune homme comme toi dort dans la rue lorsque la température avoisine les cinq degrés ? Ne devrais-tu pas courtiser de belles demoiselles et travailler !
- Je ne possède rien Monsieur et les emplois que je trouve ne suffisent pas à ma survie !
- Où sont tes parents ?
- Mon père s'est fait assassiner cet été !
- Viens avec moi, j'ai besoin de quelqu'un pour m'aider quotidiennement et toi tu as besoin d'un toit, d'un vrai matelas ainsi que d'un bon repas !
- Vous m'offrez un poste de laquais Monsieur ?
- Tout à fait.
- Je l'accepte Monsieur, sans hésiter. Je vous dois la vie. Je vous promet de vous être fidèle !
VOUS LISEZ
Le caveau d'une rose
Ficción históricaIls sont jeunes, ils sont beaux, ils ont toute la vie devant eux ! Pourtant, ils n'ont rien en commun. Lui est paysan, un orphelin, un mendiant méprisé par la noblesse. Elle est une jeune noble, ravissante et pleine d'espoir. Mais, lorsqu'elle va...