-Allez ma chérie, essaye de passer une bonne journée."Essaye"
Elle savait que ces derniers temps c'était compliqué à l'école. Ça l'avait toujours été, mais plus encore ces derniers jours.
Je lui faisais de la peine, tant de peine, ses yeux étaient plein de cette compassion. Pourtant, elle devait savoir que me regarder ainsi ne changeait rien.
Je lui fis un grand sourire.
-À ce soir maman!
J'entrepris alors le chemin vers l'école, le même depuis huit ans maintenant. Des années qui se ressemblaient tellement; même lieu de travail, même enseignant, même camarades, et j'en étais lassée, tellement lassée. J'avais envie de changer cette vie si monotone, je voulais sortir, découvrir le monde, marcher toujours de plus en plus loin! Mais non... Personne n'avait le droit de sortir du village.
Fichues anomalies...
J'arrivais bientôt à l'école et moi qui rêvais de liberté, j'allais encore une fois me retrouver enfermée dans une salle de classe.
Mon pas était lent. Inconsciemment, je crois que je faisais en sorte de gagner du temps. Le froid glissait le long de ma gorge puis ressortait de ma bouche en une légère brume poussait par le vent. Elle montait dans le ciel, jusqu'à se fondre dans l'air et disparaître.
J'aimais bien prendre le temps de regarder autour de moi. Il y avait d'innombrables mains pour transformer ce monde et si peu de regard pour l'admirer... Mon village était petit et éloigné de tout. Les montagnes qui l'entourées offraient un paysage splendide, ces formes si imposantes, naturelles... Imprenables.
Me voilà arrivée. Vite que cette journée se termine.
***
Encore une fois, les larmes lui vinrent dès qu'Arria eut quitté la maison. Une torture de voir son enfant dans cet état. elle revoyait les traits de son visage triste et fatigué. Elle aimerait tant lui expliquer, mais Arria n'était pas prête à assumer cette lourde vérité. Sa mère était donc obligée de lui mentir.
Maria éprouvait une admiration folle envers sa fille par son comportement qu'elle avait toujours trouvé courageux et adorable. Au quotidien, elle supportait un poids que ne devrait pas porter une jeune fille de son âge. Et pourtant, Arria faisait tout pour garder le sourire. C'est cette force qui la qualifiait qui inspirait sa mère à rester digne et téméraire.
Maria se dirigea vers la commode de sa chambre et ouvrit le tiroir du fond, bien caché derrière ses vêtements. Elle attrapa les courtes mèches que contenait ce petit rangement.
"Ce bleu tellement pur, tellement beau... Pourtant il n'est pas innocent et nous cause bien des problèmes."
elle se dirigea ensuite vers la cuisine pour vérifier si sa fille avait bien pris ses cachets.
"Oui, elle en a pris deux" pensa-t-elle après les avoir compté.
Ce serait tellement dramatique qu'elle oublie de les prendre. Une sueur froide glissait le long de son visage. Elle vivait dans l'angoisse permanente de savoir sa fille en danger. Elle devait garder toute sa crainte pour elle, personne ne devait savoir ou découvrir le secret d'Arria, même elle n'étant pas au courant. Si cela venait à se savoir, elle n'oserait imaginer ce qui leur arriverait. Elle se souvenait encore avec horreur du meurtre de Madame Jovasse et sa fille, quelques jours seulement après que certaines rumeurs furent dévoilées.
Des anomalies...
"L'angoisse, n'est rien d'autre que cette sensation étouffante d'impuissante. Cette absence d'espoir, cette absence de future. Rien à faire, rien devant, rien derrière."
Mais cette après midi, Maria trouvera cette ultime solution... Celle qui sauvera sa fille.
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La Légende D'Arria
FantasyArria, une jeune fille aussi douce et affectueuse que rusée et audacieuse, vie dans un petit village isolé. Elle voit son quotidien changer lorsqu'elle est contrainte de quitter sa maison, laissant sa mère derrière elle. Dès qu'elle met un pied hors...