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Je n'avais pas mal, j'étais bien. Je ne ressentais pas la moindre douleur, la moindre gêne. Je me sentais légère. Seule la fatigue persévérait. Mes yeux prirent le temps de s'ouvrir, ma vision était encore trouble. Le ciel lumineux qui me faisait face était dégagé et clair. Il laissé place à la chaleur du jour et quand mon ouïe fut revenue, je pus entendre les oiseaux chanter entre les arbres qui m'entouraient. J'avais l'étrange impression de rêver, pourtant il me semblait que tout était réel; le vent qui soufflait sur mon visage, l'herbe tendre sur laquelle j'étais allongé, ce paysage naturel qui m'était inconnu et d'un vert étonnement brillant.

Soudainement, une tête apparue au-dessus de la mienne, me scrutant dans les moindres détails. Mes yeux commencèrent à s'habituer à ce visage et je pus distinguer les différents traits qui le formaient. Son visage était surprenant et si effrayant. Il était comme divisé en deux! Comme si... comme si... deux corps étaient réunis dans un seul, séparaient seulement par une ligne qui offrait une délimitation quasiment parfaite entre les deux bouts. Je me réveillai instinctivement dans la seconde qui suivit horrifiée de cette vision aussi folle qu'impossible.

Je me redressai sur mes jambes fragiles manquant de m'écrouler. Les douleurs insupportables me rejoignirent avec violence. Je tournai sur moi-même. Cette chose avait disparu. C'était seulement le fruit de mon imagination perturbée.

-Tout va bien Arria? Me demanda Joé.

Je me contentai d'acquiescer trop occuper à regarder les entourages. Le jour s'était levé...

C'était la première fois que je sortais de mon village. L'extérieur était vaste et silencieux, aucune barrière ne venait gâcher ce paysage désert dont seule la nature en avait le contrôle. Je distinguais les lignes des montagnes, les mêmes que j'observais depuis des années dans mon village.

J'étais dehors! Cette sensation de libération était incroyable! Je sentais le vent sur ma peau et L'odeur de la nature qui nous entourait avait une saveur que je découvrais. J'étais libre... Enfin.

Je me retournai encore et encore, aucune trace de mon village. Nous devions en être loin.

-Il faut revenir, dis-je promptement. Il faut aller chercher ma mère!

Ici, avec maman, nous serions tellement heureuses. La solitude ne sera pas un problème pour nous! Nous pourrions nous installer où nous le voudrons, faire l'ascension de ces montagnes, marcher de plus en plus haut, de plus en plus loin! Car notre liberté n'aura pas de limite!

Je portai alors un grand sourire, plein d'espoir et de positivité.

Nous serons heureuses, j'en suis certaine!

-Arria... C'est ce dont je voulais te parler lorsque tu as perdu connaissance...

Logan, les yeux rougis, me tourna le dos.

Je regardai alors Benza, le sourire éteint.

-Où est ma mère?

-Elle n'a pas voulu nous suivre. Je suis désolé, mais il va falloir continuer sans elle Arria.

moi aussi je n'avais pas réussit à la convaincre avec mes mots... Mais à ma différence, eux avaient la force, ils auraient pu l'emmener de force, alors Il mentait, ils n'avaient sûrement même pas essayé de la sauver, ils ne récupéraient que les anomalies. Ils voulaient juste m'éloigner de ma mère.

-Vous pensez que je vais vous suivre calmement sachant que ma mère va potentiellement être exécutée par les bourreaux de mon village? Vous allez me ramener chez moi repris-je, je ne vous suivrai pas sans ma mère.

Aucune négociation n'était possible, j'avais besoin d'elle et elle ne pouvait pas rester au village sans courir d'énormes risques. Dieu sait ce qui avait pu lui arriver depuis hier soir...

La Légende D'ArriaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant