L'air glissait contre mon corps le temps d'un souffle, d'un envol. La réception se fit en douceur. Mes chevilles amortirent la chute supportant mes kilos. J'étais devant la cuisine, là où se trouvaient ma mère et l'autre personne présente à ses côtés. Je me plaquai contre le mur pour ne pas être vu.
Quel était ce personnage? Quel rapport avait-il avec moi pour qu'elle m'ait enfermée ainsi dans le bureau à son arrivée?
Il fallait que je reste concentrée en empêchant mon esprit paniqué de me faire de tel peur. Ce ne sont sûrement pas des anomalies, Algalia n'a même pas encore reçu le message!
Rentrer dans la maison, récupérer mon sac, de quoi manger et je fiche l'camp d'ici!
Je fuirai quelques jours, au dernier moment, juste le temps que les prodiges viennent et repartent les mains vides et puis je reviendrais et ma vie reprendra son cours.
Son cours...
Si monotone... les supers heures passaient avec Mr Drust ainsi que mes chers camarades. Génial.
Je vivrai dans le secret.
J'étais ma propre peur. J'étais la peur de l'ensemble des personnes présentes dans mon village. Sauf celle de ma mère qui jusque-là, pendant presque quinze ans, a réussi à vivre avec une personne comme moi.
Ma vie ne me plaisait pas, du tout. Enfermée dans ce village comme à l'étroit dans une cellule, à l'écart du monde. Je rêve de liberté. On vivait dans la peur constante des prodiges et de leur nation. J'étais vraisemblablement une anomalie, étais-je pour autant dangereuse? Non, le moins du monde. Alors si l'on ne me craignait pas, pourquoi craindre les prodiges?
J'avais vraiment du mal à me concentrer, j'étais embrouillée de tous les côtés, mais il fallait que je me reprenne.
Je décalai doucement ma tête afin de découvrir l'identité de la personne présente dans ma cuisine. Un homme aussi large que grand. Son uniforme ne m'était pas inconnu, un officier de la mairie. Son visage blême et livide affichait un regard sérieux voir coléreux. Que voulait-il à ma mère? Elle était bouche bée et finit par baisser les yeux. Sa tête triste et perdue me forçait à croire qu'elle avait des ennuis. Que se passait-il?
Je ne pouvais pas passer par l'entrée sans risquer d'être vu par ma mère et l'homme à ses côtés. Je regardai autour de moi. Le mur était recouvert de lierre qui grimpait presque jusqu'à la fenêtre entrouverte de la salle de bain. C'était envisageable.
Je retirai ma veste que j'attachai ensuite autour de ma taille et commençai à m'accrocher aux branches que j'espérais solides tout en prenant appuis sur le mur avec mes pieds. Je pouvais m'appuyer et m'aider des pierres de la maison qui m'offraient de bonnes prises. L'ascension était périlleuse mais je pouvais me venter d'être physique. Malgré mon corps fébrile, j'étais la meilleure en sport dans n'importe quel domaine que ce soit en lutte, en course et autre.La maison étant vieille, une des pierres sur laquelle je pris appuie s'effrita et je me retrouvai pendu au mur avec une seule main accrochait au lierre. Heureusement l'édifice étant assez petite, si je devais tomber, mes blessures seraient moindres. Cependant ma mère et l'officier me verront à coup sûr après le plus ou moins grand fracas de ma chute. Je ne pouvais donc pas me permettre de tomber. Il fallait que je retrouve un appui. Mon bras supportait tout mon poids et il commençait à m'être douloureux, quant au lierre, lui n'allait plus tenir très longtemps également. Mon bras et mes jambes parcouraient le mur à la recherche d'une prise, il ne me restait qu'une trentaine de centimètres pour atteindre la fenêtre. Enfin ma main s'agrippa au creux d'une pierre. Je forçai sur mes deux bras pour le hisser jusqu'à la vitre. Le lierre lâcha juste après que j'eus atteins le rebord de la fenêtre. Je poussai une dernière fois sur mes bras endoloris et pénétra dans la salle de bain.
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La Légende D'Arria
FantasíaArria, une jeune fille aussi douce et affectueuse que rusée et audacieuse, vie dans un petit village isolé. Elle voit son quotidien changer lorsqu'elle est contrainte de quitter sa maison, laissant sa mère derrière elle. Dès qu'elle met un pied hors...