chapitre 3

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Aiden me tend une clope.

Je la refuse.

Il hausse les épaules et me dis :

-         Li...

-         Ne dit pas son prénom.

Je m'en veux aussi tôt.

J'aurai aimé qu'il le dise.

Ce n'est pas moi qui me plaignais que Lucas n'osait pas dire son prénom ?

-         Elle me manque.

-         Tu penses qu'elle...

Je n'arrive pas à le dire, c'est au dessus de mes moyens.

-         Nan, mec. Ne les laissent pas te faire croire qu'elle s'est ôtée la vie. Liz voulait vivre.

-         Alors tu penses...

-         Je ne pense pas qu'elle se soit suicidée, non.


Une douce caresse vint s'emparer de moi.

Une voix au fond de moi me crie : « Tu n'es pas seul ! Tu n'es pas fou ! ».

Et j'ai envie de prendre Aiden dans mes bras, de lui dire combien il m'a manqué, que je suis désolé de l'avoir laissé seul dans sa souffrance, au point qu'il soit devenu accro à la coke.

Et j'ai envie de pleurer, juste pour sentir ses doigts sur mes joues sécher mes larmes.

Juste pour le sentir lui.

Juste pour qu'il puisse me rassurer.

Et j'ai envie de me rouler en boule.

Juste pour qu'il me relève et me dise que je ne suis pas seul.


J'ai envie de parler de Liz avec lui.

Parler de sa mort mais aussi de sa vie.

Pour la première fois depuis qu'elle n'est plus là, je me sens prêt.

Prêt à parler d'elle.

-         Elle... elle avait cette manie qui me rendais fou..., soufflai-je.

-         Oui, comprit Aiden. Elle nous reprenait, toujours. Quand on parlait mal, qu'on disait un gros mot ou qu'on conjuguait mal un verbe...

Je souris à ce souvenir.

Un autre m'assaille dans la seconde.

-         Et quand elle s'apprêtait à lire un livre... Elle nous disait, commença Aiden.

-         «  Je m'en vais. Je pars à la découverte d'un nouveau quart du monde. Je reviendrais peut-être avec les lèvres abîmées par le froid. Avec les cheveux emmêlés par le vent. Et peut-être que le soleil aura bronzé ma peau... Mais je reviendrais l'esprit empli de secrets sur l'univers. » citai-je.

Aiden sourit.

Il a l'air sur le point de partir, mais se met finalement à chantonner.

« Alors faut pas pleurer, faut pas pleurer, parce que ça va aller, j'te l'promets, ça va aller ».

Et puis j'ai souriOù les histoires vivent. Découvrez maintenant