Et puis j'ai souri

quelques mois plus tôt

Si seulement je savais à quel moment tout avait foiré.

A quel moment tout avait basculé entre elle et moi.

Il me semble que c'était bien après le bal.

Peut-être deux semaines après.

C'était un mardi ordinaire.

Enfin, c'était censé en être un.

Je l'aie observé entrer dans le lycée, son album sous le bras.

Elle avait regardé le sol en marchant vers la bibliothèque.

Quand j'étais entré à mon tour, elle souriait à Ewen tout en le dessinant.

Je ne sais pas si c'était de la jalousie que j'avais ressentis ensuite ou juste l'impression d'être une merde.

Mais j'avais haïs Liz tout autant qu'Ewen.

Parce qu'elle le dessinait lui.

Lui souriait.

Passait du temps avec lui.

Plutôt qu'avec moi.

J'en avais assez d'être laissé sur le banc de touche.

Je ne voulais pas être un second choix pour elle.

Notre histoire avait commencé tellement facilement et elle se terminait encore plus facilement.

Je ne voulais plus de ça.

Je ne voulais plus qu'elle fasse un grand détour pour m'éviter.

Je ne voulais plus qu'elle passe son temps dans les toilettes afin de fuir la conversation.

Je ne voulais plus être un calvaire pour elle, tout simplement.

Je l'avais regardé une dernière fois sourire à Ewen en me disant : « Au moins elle sourit ».

Puis j'avais tourné les talons.

- Andrew !!!

J'avais retrouvé comme à mon habitude Aiden devant l'entrée du lycée.

Il buvait une bière pour changer.

Sentant mon regard insistant, il avait demandé :

- Tu en veux ?

- Non. Merci.

Il avait rangé sa bouteille dans son sac tout en marchant vers sa voiture.

- On doit bouger. Prendre l'air quoi.

- Hum...pour aller où ? avais-je demandé un peu septique.

- N'importe. Loin d'ici. Tu n'as pas l'air en grande forme.

- J'ai vu Liz.

- Oh.

Je parlais pas mal d'elle avec Aiden.

J'étais à cent pour cent sure qu'elle lui manquait au moins autant qu'à moi.

Becca avait totalement transformé notre Liz.

Si seulement j'avais su aimer Liz assez fort pour l'empêcher de flancher.

Si seulement mon amour lui avait suffit.

Si seulement...

« J'avais tout et puis la plupart de toi, quelques fragments, et maintenant je n'ai plus rien de toi. »

La musique s'emparait de la voiture tandis qu'Aiden démarrait.

- Allons voir ce qu'est devenue notre bonne vieille cage d'escalier !

- Je suis sure que tu ne t'en souviens même pas. Tu étais bien trop éméché pour ça.

- Peut-être bien, avouait-il en accélérant.