quelques mois plus tôt

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Une semaine après le sourire de Liz à la cafétéria, on se déplaçait Aiden, Liz et moi, dans les couloirs du lycée, bras dessus, bras dessous.

Mais rien de plus.


Je ne sentais plus le regard amoureux de Liz peser sur moi.

Je ne la voyait plus détourner le regard au moment ou je l'a regardait. 

Elle ne me taquinais plus.

Ne m'embrassais plus.

Et ne passait plus ses doigts pleins d'encre dans mes cheveux.

Elle était devenue mon amie et je ne savais décidément pas comment agir avec cette nouvelle fonction.

On n'était jamais passés par la case « amis ».


Chaque soir, après notre longue journée de cours, on se retrouvait devant l'entrée du lycée et Aiden nous faisait écouter un tas de musiques qu'on écoutait à moitié, trop occupés à discuter.

-         Vous irez où dans quatre mois ? demandait Aiden.

Et oui, quatre mois et nous étions libres.

Mais libres pour combien de temps ?

-         J'aimerais retourner à Santa Cruz, avouait Liz. Ou rejoindre mon frère à New York.

Elle avait totalement zappé sa promesse « Après le lycée, j'aimerais aller dans une université loin d'ici. Le plus loin possible. Avec toi. »

Au fond, je n'étais pas déçu, je savais qu'elle finirait par retirer ses paroles, qu'elle les reprendraient. J'étais préparé à ça.

Ce moment au lac était trop magique pour être réel et éternel.

-         Et toi, mec ? me brusquais Aiden.

-         J'voudrais seulement me casser de cet endroit. J'ai besoin de respirer un autre air. De bouger. Voir de nouvelles choses. Ça fait seize ans maintenant... et je commence à m'ennuyer ici.


Maintenant que je prend le temps d'y penser, Aiden nous posait beaucoup de questions sur notre avenir.

Mais lui, il n'avait pas d'avenir.

Il ne prenait jamais la parole, ne disait jamais rien de sa vie future.

Quand on y pense, je ne savais rien de lui.

Personne ne savait quoi que ce soit sur sa vie.

Tout ce qui m'avais était donné de savoir était la mort de sa mère, cinq ans auparavant.

Je l'imaginais vivre aux côtés de son père, l'aidant à finir les fins de mois en faisant des petits boulots à droite et à gauche.

Et je me disais que c'était ça son avenir, sa maison : une personne et non un lieu.

Sa place serait à jamais aux côtés de son père et il se sentir ainsi chez lui.


La musique avait coupée et Aiden n'avait plus cherché à la rallumer.

Il s'était allongé dans l'herbe et nous faisait signe de l'imiter.

Liz s'était appuyée contre nos deux épaules, elle nous confiait :

-         Je suis désolé de vous avoir laissé pour compte ces derniers mois. Mon intention n'était pas de vous blesser... Mais tout ce bouquant autour de ma vie...

- Tu es bien plus forte que tout ces bruits de fond, l'avait coupé Aiden.

Et puis j'ai souriOù les histoires vivent. Découvrez maintenant