chapitre 15

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On n'eut pas à chercher bien longtemps l'enveloppe, elle nous attendait sur un de nos deux lits à l'hôtel.

-         Comment... ? Comment pouvait-elle savoir qu'on serait ici ? je souffle.

-         Le mec à l'accueil vient de me confier qu'elle l'a payé pour qu'il réserve cette chambre en notre honneur. Il nous attendait, m'apprend Aiden en entrant dans la chambre.

-         C'est du délire, je murmure.

-         Ouvre-la !

Je lis de nouveau la lettre à voix haute.

« Salut Andrew. Tu as fais bon voyage ? Tu te souviens de cette semaine après notre séparation ? Cette semaine où je n'étais pas au lycée ? J'étais ici le premier jour. J'ai rencontré Rob et lui ait confié cette seconde enveloppe, pas mal pour une fille, n'est-ce pas Aiden ? Je sais que tu es là aussi, Andrew est un peureux, il ne serait jamais partit seul. Bref, vous voulez certainement savoir pourquoi je suis au ciel hein ? Allez, je vous donne un petit indice : Becca a certainement un petit quelque chose à vous dire....

-         Bon sang...Becca. Je l'aie envoyé bouler. Elle avait quelque chose à me dire...

-         Continu de lire Drew, me chuchote Aiden.

... Le truc, c'est qu'au début, je me fichais pas mal de ce qu'elle me faisait. C'était seulement des mots, des actes enfantins. Et puis c'est devenu plus fréquent, plus... sérieux. J'aimerais pouvoir dire que j'ai été courageuse, que je ne l'aie pas laissé gagner. Mais si c'était le cas, je ne serais pas là-haut à l'heure qu'il est, n'est-ce pas ? Vous savez, ce genre de sentiment : que rien ne va plus ? Ce vide intérieur ? Ce moment ou tu ne ressens plus rien et que ça dur infiniment...tu finis par avoir besoin de ressentir quelque chose... C'est ce que j'ai fais. Pour ressentir de nouveau un petit quelque chose, je suis partie. Je suis retournée au point de départ : Santa Cruz. Et j'y aie fais tout ce que j'aimais : balade au parc San Lorenzo et glace à la vanille chez Marianne's. Elizabeth Clark Manson. »


-         Maintenant on sait où est-ce qu'on ira demain, murmure Aiden en partant vers la salle de bain.

Je lui bloque la porte afin qu'il pose le regard sur moi.

-         C'est tout ce que ça te fais ? T'imaginer Elizabeth se tuer ne te poses aucun problème ? Et quand elle dit qu'elle n'a pas été assez courageuse, tu n'as pas envie de gueuler ?! Parce que c'est ça le suicide : le dernier courage d'une personne qui n'en a plus, la dernière force, la dernière pensée, le dernier instant d'une personne qui ne vivra plus jamais un seul instant. Mais c'est du courage ! Il en faut du courage pour sauter, pour tirer sur la corde ou appuyer sur la détente. Il en faut du courage pour avaler des cachets et crever, seul, sur son lit. Il en faut du courage pour se suicider, sans être sure qu'il y aura quelque chose derrière, en se disant que, peut-être se sera le vide à jamais !

-         Mec...je crois que tu perds la tête, tu devrais dormir un peu.

Je me suis écarté rageusement en le détestant un peu plus encore.

Et puis j'ai souriOù les histoires vivent. Découvrez maintenant