Panique à bord

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Et bien je sais de qui il s'agit. La proie est marquée. Prenons notre temps.

Je m'accorde une pause. Retour dans ma chambre. J'ai traversé à nouveau le train, cette fois je n'ai prêté attention à rien, rien de plus que ce à quoi un homme lambda penserait. Peut être était-ce la fatigue -croyez-le ou non, ce travail m'épuise-, ou ma concentration... quoi qu'il en soit c'est étonnant et rare... et plaisant. Oui, c'est agréable de pouvoir apprécier non pas chaque détails mais le monde comme un tout.

Enfin! J'arrive face à ma chambre, et malgré ma volonté de rester admirer un monde pourtant aussi laid qu'un train trans-européen, j'y rentre avec détermination.

À peine entré je m'assoie, je réfléchi... non c'est trop dur, je ne veux plus. Plus besoin de réfléchir je sais déjà tout. Alors j'offre à ma tête le repos qu'elle mérite.

Quand je suis immobile elle travaille je n'y peux rien, alors je fais les cents pas en me concentrant sur ma marche.

Au bout d'un moment, 30 minutes je pense, j'étais différent. Ma tête n'était pas en forme: elle dormait.

Je crois que c'était ce que je souhaitais : pouvoir vivre, enfin. J'en ai marre de seulement voir la vie au travers de ce filtre terne que sont mes pensées, même si cela implique de ne plus voir que la mienne.

Et puis j'avais une tâche à accomplir et ce n'était pas en observant qu'elle allait s'effectuer.

Toute cette histoire avec ma tête, je dirais que c'est le risque du métier, il faut savoir quand abandonner sa tête.

Je suis sorti, je suis allé voir celle qui sera à l'origine de l'article sur « l'assassinat le plus audacieux des 10 dernières années ». J'en suis presque jaloux, le voici:

« panique à bord : nos passagers prennent peur, ce mois-ci un homme au sein de sa cabine a été assassiné. Tueur bien connu, la police a reçu une piste d'un passager mystérieusement disparu. «Nous l'avons appréhendé mais ceci ne change rien à cette lourde perte que fut la mort de monsieur Des Deusins» déclare le policier -français- chargé de l'enquête. Appel au calme. [...] Ce 11 octobre 2017 marquera son mois comme l'un des plus inquiétant pour les compagnies ferroviaires qui redoutent la perte de nombreux clients ; on déclare «En vu du coût de certains billets, il suffit de savoir se renseigner pour avoir un avion au même prix : un transport beaucoup plus sûr. Natalka Poskal».

Tous après DédessinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant