J'aurais bien aimé à ce moment là, pouvoir profiter d'une journée paisible à bord d'un train, dans un compartiment de luxe. J'avais le train, le compartiment... mais la paix ne va pas souvent de paire avec mon métier. Ainsi moins d'une heure plus tard j'entendais devant ma porte : « What should we do ? There is a murderer among us ! »
On demandait conseil sur ce léger problème : Il reste 24 heures de trajet à faire avec un tueur dans le train ! Oui, rien que ça !
L'homme a un accent russe, il parle anglais pour se faire comprendre, alors Frank doit être un français. Bonne nouvelle, il ne parle pas à moi ; mauvaise nouvelle, on va tous mourir.
La conversation a continué, apparemment un certain monsieur Dédessin a été tué. Tiens, ça me dit quelque chose... Mais oui ! C'est bon j'ai compris. Finis les vacances, je vais mener l'enquête. C'est vrai quoi, je manque d'action!! Je me lève, je sors de la cabine :
« Je sens que vous êtes inquiet, et bien laissez moi vous dire que je suis détective. Je vous ai entendu parler et n'irai pas par quatre chemins. Pour tout vous avouer j'étais à Moscou parce qu'on a fait appel à mes services et je suis là, maintenant, devant vous, et pas dans ma cabine, car vous allez avoir besoin de ces services. »
C'était long, mais il fallait bien que je m'impose comme leader de la situation, à travers les mots.
Alors j'ai du traverser le train.
J'y suis allé littéralement les mains dans les poches : les mains vide. J'avais les poches vides. Pas même mon portable ou bien mon portefeuille avec ma carte d'identité si durement acquise : seulement la clé de ma chambre que je gardais précieusement.
Je les suis, je souris, je croise Alfred. Alfred Volpain, Français d'Alsace, la trentaine, impliqué dans son travail. Il est le gentilhomme qui s'est présenté à moi à mon entrée dans le train ; sans doute voulait-il un compagnons de jeu à en juger par la boite « bataille navale » qu'il tient entre les mains.
Voiture suivante : le restaurant. Peu de choses à dire, je suis passé devant : c'était beaucoup trop bruyant pour moi.
Enfin, la dernière étape. Je voyais à l'allure des agents que la victime était dans cette voiture... petit jeu : deviner quel est le compartiment de la victime avant qu'ils ne me montrent.
Regard en arrière : ils accélèrent. Je peux éliminer les 4 premières chambres. La porte du fond à gauche est entrouverte et donne sur le couloir, impossible que personne n'ai vu le cadavre s'il s'y trouvait. Porte de droite : et bien quel hasard, quelqu'un en sort ! À ma gauche c'est discret certes, mais la porte est fermée à clé ; à droite... impossible de savoir, il reste celle-ci et les deux suivantes. J'ouvre la porte discrètement, et je passe, si c'est la bonne ils croirons que je savais puisque je l'ai moi-même ouverte. Reste les deux dernières, ils sont juste derrière moi, vite ! Je m'adosse à celle de ... droite tiens ! Si c'était l'autre, tant pis, je la regarde alors ils penserons que j'ai trouvé. Ah oui, quand j'ai dis deviner je voulais dire le faire croire. Pour moi c'est du pareil au même.
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Tous après Dédessin
Historia CortaUne très courte histoire au cours de laquelle un brave inconnu vengera la mort d'un certain Dédessin, résolvant par la même occasion des problèmes plus personnels ...