Affreusement normale ...

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Pour en être bien sûr je suis madame Spark, sans pour autant quitter des yeux le compartiment de mon suspect numéro 1. Arrivé devant sa porte, je dois trouver un moyen -rapide et efficace- de m'assurer de son innocence, avant de me lancer après Hanetz. Je n'ai pas beaucoup de temps. La plus si jeune mais bien innocente madame Spark vient d'ouvrir sa porte, alors je la bloque, me faufile à l'intérieur, puis la referme sur nous. J'affiche alors un grand et généreux sourire... qui s'efface aussitôt : « Je sais que c'est vous, avouez donc ! » dis-je en criant. Aucun doute possible elle est innocente, mais curieusement elle n'a pas eu peur. En fait, elle semble étonnée. Sans lui laisser le temps de comprendre je présente mes excuses, à ma manière : « Ah, au temps pour moi. Vous n'êtes pas coupable. » A ces mots je me saisit de la clé USB présente sur son bureau et m'en vais. Elle a remarqué mon vol, mais bien-sûr elle ne peut rien dire.
Très bien, à nous deux chère suspecte.

Le temps d'aller effrayer madame Spark, j'ai perdu l'autre de vue. Alors plutôt que d'aller la chercher, il vaudrait mieux « visiter » sa chambre. Reste à espérer qu'elle est -comme je le pense- partie ailleurs et non dans la pièce que j'ouvre en ce moment même.

A peu de choses près, toutes les serrures ont le même modèle dans ce train, finalement c'est une bonne chose. M'étant entraîné au début du voyage, je peux plus ou moins crocheter n'importe quelle serrure. Seul ennui : je n'ai pas le matériel qu'il me faut.

Alors j'ai du en trouver au meilleur endroit du monde, le bar. J'y vais en courant, commande une bouteille de champagne et la boit au goulot en revenant, c'est honteux de boire une telle boisson d'une telle manière. Bref je vous la fait court : avec le peu de métal à disposition je me suis concocté un kit de crochetage et l'ai employé avec succès sur la serrure, aux yeux heureusement muets de tous.

Une fois dans la chambre, je remarque... qu'il n'y a rien de remarquable, si ce n'est justement la décevante pauvreté des lieux, comparée au prix de la pièce. Cette chambre est affreusement normale. Cela me rappelle avec espoir que les tueurs ont été et sont toujours des être humains, même si on l'oublie parfois. J'en ai presque envie de laisser tomber la chasse ! Mais non, et puis tout sera bientôt terminé.

Voyons voir... de splendides fenêtres, qui n'éclairent malheureusement plus depuis que la nuit est tombée ; un ordinateur portable que je ne reconnaissait pas ; une fenêtre qui donne sur le ciel sur laquelle elle avait collé un dessin -de son enfant ?- : bizarre mais mignon ; et... oh une valise !

bien cachée sous le lit évidemment. Et ... oh un cadenas à code. Pas le temps : je tente de le briser. Finalement c'est la valise qui a cédé, offrant une vue sur un magnifique badge. « George Dedessin, IFS2I »

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