« Tu veux quoi ? » me lance-t-elle en cachant maladroitement sa peur.
« (je sors mon couteau) tu m'as pris mon travail : (je lèche mon couteau) je te prend ta vie, fair-trade comme on dit. Commerce équitable ». J'ai pris l'habitude de cacher ma folie derrière un peu d'humour.
« Il t'arrive quoi ? Tu débloques mec, pose ce couteau » !
Elle nie ? Pourtant elle sait que je sais ...
« Ah, mais oui mais bien-sûr, elle ne peux pas savoir ! Comment le pourrait-elle? C'est vrai, peu de gens connaissent notre petit secret.
Vois tu, mon travail à moi consistait à supprimer discrètement monsieur Dédessin. TA VICTIME. Sale monstre, comment ose tu prendre une vie de manière si brutale, artificielle...
Discrètement, tu comprends ça ? Maintenant cette histoire va faire la une des journaux pendant des semaines. Le boss n'est pas content, c'est trop tard. Adieu mes 50 000. Je pourrais simplement te dénoncer mais ... non, question de principes. Pourquoi t'as fait ça ? »
J'aurais bien voulu parler longtemps encore, elle aussi. Mais on manquait de temps. Dommage.
Je reçois un appel. Sans la quitter des yeux je décroche : c'était le boss. Il répond enfin. Depuis mon appel qui a suivi la découverte de notre cher Dédessin -mort-, je n'ai pas eu de nouvelles. Je lui fais un bref résumé de la situation. Il reste silencieux -encore moins bavard que d'ordinaire-, mais à ce simple son : « IFS2I », il se réveille. Je dois tuer madame Hanetz. C'est bien ce que je comptais faire. J'aurais au moins appris quelque chose aujourd'hui, j'avais déjà des doutes mais maintenant j'en suis sûr, mes cibles sont liées. Alexander avait engagé cette société et désormais je me retrouve à en supprimer 2 membres.
Je me remet à penser. Pas besoin de la fixer, elle n'osera pas sauter, elle ne peut plus fuir... Je sors mon couteau, fin de la discussion.
Je m'élance vers elle...arrêté par le personnel qui nous rejoignait déjà.
Soit. Chanceuse ! Je m'avance vers un des agents, et lui tend mon téléphone portable.
« Dame h4 » lui dis-je. C'est mon coup préféré aux échecs, et également le mot de passe de mon téléphone. Avec le petit dossier que j'ai rédigé elle ira en prison ça c'est sûr !
Puis je saute, sans lui laisser le temps de réagir. Oui, je saute du train.
Inutile d'évoquer la douloureuse chute.
Entre temps j'ai sorti mon téléphone jetable que j'avais heureusement pris avec moi, sur lequel j'ai reçu un sms du 06 63 75 ... j'ai pas le droit de vous le dire en fait. J'avais un objectif.
Après plusieurs heures de marche, je me suis retrouvé dans un petit village de Rhénanie. J'ai cherché une maison pendant quelques minutes... trouvée!
Toc-toc-toc. Je voudrais y dormir. Je lui concocte une petite phrase allemande et... il me regarde : «
t'es pas allemand toi ! ». En effet, mon accent est encore à travailler. Heureusement il parle français.
Il m'a offert un bon repas chaud, et m'a demandé d'où je venais. Alors je finis ma soupe, me sers un verre d'eau, et demande : « Que savez-vous à propos de IFS2I ? Et de messieurs Kasnov et Dédessin, ... »
Plutôt que sa soupe -ma foi très bonne- il m'a servi un regard de terreur -comme celui de la femme dans les toilettes. Alors je me suis permis d'insister « Répondez moi, Herr Hegelein »
VOUS LISEZ
Tous après Dédessin
Short StoryUne très courte histoire au cours de laquelle un brave inconnu vengera la mort d'un certain Dédessin, résolvant par la même occasion des problèmes plus personnels ...