Subitement, la jeune fille ouvrit les yeux, son coeur battant la chamade, comme après une course folle. Ses yeux fixèrent un plafond gris, à la lumière étiolée qui filtraient par des voiles cendrés, étrangement familiers. Une brûme opaque embourbait l'esprit chétif de la jeune fille, dont les restes de quelques vagues nausées témoignaient qu'un évènement éprouvant venait de s'achever.
Soudain, quelques bribes mal enchaînées d'un rêve un peu trop lucide la bombardèrent de flash mentaux. Un horrible mal de crâne l'obligea à se cacher le visage dans ses mains, gémissant sourdement.
Quelques minutes passèrent. Un bourdonnement étrangement familier s'instigua dans son oreille droite, celle qui était face à une lourde porte. Une voix feutrait à travers les murs. Une voix tendre et sucrée. Elle la connaissait par coeur et pourtant ne pouvait pas mettre de visage sur ces sons discordants. Elle puisa dans le peu de forces qu'il lui restait, et s'assis sur le matelas mou et spongieux sur lequel elle avait vraisemblablement attérit.
Une incompréhension s'imisa alors en elle: n'était-elle pas en pleine chute? Comment aurait-elle survécu, au vu de la profondeur qui devait l'avoir engloutie?
Elle se tâta le bras afin de ressentir quelque chose. C'était bien elle, dans toute sa constitution. Il sembla alors qu'elle n'était pas morte. Pire encore, elle balaya la pièce du regard, et y reconnu sa chambre, à l'orphelinat. Elle avait la plus vieille de toutes, aux moisissures qui dessinaient des motifs celtiques sur les murs. Elle eut du mal à rassembler l'ensemble des informations qui lui parvenaient.
Avec ses dernières forces, elle se dirigea vers la porte, d'où émanaient les murmures rassurants et, ignorant ses maux de tête, et ses articulations grinçantes, en franchit le seuil pour trouver sa gouvernante Toriel face à face avec une figure filiforme noirâtre, dont le visage n'était qu'une superposition impropre de traits méconnaissables.
Les deux figures se turent et fixèrent la nouvelle arrivante. Frisk, elle, plissait les yeux, qui se réduirent à deux misérables fentes, tout en se concentrant autant qu'elle le put pour essayer de dégager une image apréciable de cette ombre brouillée qui s'affichait devant elle.
- Frisk! s'exclama la gouvernante. Mon dieu, mais... Que s'est-il passé? Tu as épouvanté les petits de l'orphelinat de par ton comportement... Qu'est-ce qu'il t'a pris?
La jeune fille eut un soubresaut et recula impersceptiblement. Elle s'interrogea sur ce ton dur qu'elle ne méritait pas. Elle ne comprenait pas de quoi elle était accusée.
La gouvernante haussa le ton, plus par déséspoir et terreur que par réelle réprimande:
- Plus jamais je ne veux avoir affaire à ce genre de comportement, tu m'entends?!
La figure noire, postée à côté de Toriel, leva une main en sa direction, lui demandant de se calmer. Dans un ballet organisé, il s'exprima dans la seule langue dont disposait Frisk.
Elle comprit qu'il se présentait comme étant le docteur Walter D. Gaster, grand connaisseur du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, ou DSM, et que lui aussi, il était muet. Pour Frisk, elle le mémorisa sous le nom de l'Homme qui Parlait avec les Mains.
Elle comprit alors qu'aussi familière lui soit son environnement, elle n'était pas "chez elle". Il s'agissait d'une parfaite représentation de sa réalité, mais pourtant, tout n'était que mirage. Elle comprit aussi que par sa chute, elle avait de nouveau attéri dans l'un de ses cauchemars, extension de la forêt de neige qu'elle avait quittée. Elle ne devait donc pas attirer l'attention des monstres en confirmant inopinément son discernement. Elle hocha alors la tête face à Toriel, s'excusant de son comportement dangereux, sans même réellement savoir de quoi il s'agissait.
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Schyzophrenia Syndrome [HORRORTALE Fanfiction] (FR)
FanfictionC'est bien connu, les gamins ont peur du noir. Ils voient des monstres plus affreux les uns que les autres, puis appellent leurs parents en hurlant. Ces derniers les rassurent d'un geste affectif et d'une histoire merveilleuse. Ils se sentent soulag...