Scène 2 - L'adoption n'est point une solution

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Frisk était restée ébahie un temps, bien après que sa gouvernante ne fut passée.

Une tache de soleil lui chauffa la joue et ce soleil, haut dans le ciel, lui rappela qu'il était temps d'aller rejoindre les orphelins. En s'aventurant dans le couloir des dortoirs, elle eut la surprise de trouver Asriel, ses cheveux argentins mal coiffés, adossé à un mur et qui, patiemment, attendait.

- Ah Frisk, tu es réveillée. Je voulais venir te voir mais j'avais peur de te réveiller.

Elle fit non de la tête et, d'un signe de main, lui rappela qu'elle ne dormait jamais très longtemps.

La voix enfantine de son meilleur ami balaya en un instant les terreurs et angoisses qui rongeaient la jeune fille. Ses yeux brûlaient dû au manque de repos, ses membres tiraient comme si elle avait couru une journée entière, sans s'arrêter et ses os craquaient sur les escaliers de bois debout.

En arrivant à la grande salle de réception sur laquelle un apetissant petit-déjeuner était disposé, elle profita du silence que lui accordait l'horaire matinal. Elle ne savait pas lire l'heure, mais savait qu'elle se réveillait toujours avant tout le monde. Parfois même avant les gouvernantes elles-mêmes, qui pourtant, usaient d'une alarme pour préparer le refuge.

Sans s'arrêter devant les petits plats encore chauds et sortis du four, Frisk alla droit vers les cuisines, où Toriel, aidée d'Eagin, s'affairaient à la confection d'une tarte à la cannelle et au caramel au beurre salé. Dans l'entrefaite, Asriel arriva quelques temps plus tard, une part de tarte dans la main, à moitié dévorée. Il tendit un bout à la jeune demoiselle qui ne put s'empêcher de refuser. Le goût sucré et réconfortant, mêlé à une pointe salée fit le même effet que toujours; La chaleur d'une mère aimante enveloppait ses maigres épaules, la force d'un père protecteur se constituait tel un bouclier recouvrant son torse. Elle constituait sa propre armure, prête à combattre. L'ennemi était pourtant plus fort que jamais.

Accrochant une poigne douce à la longe robe de son duègne, Toriel se retourna par surprise.

- Oh, Frisk, Asriel. Comment allez-vous?

La jeune fille eut un vague sentiment d'incompréhension. Toriel n'était-elle pas venue elle-même réveiller la jeune fille?

Et si c'était bien le cas, pourquoi l'avoir pressée alors que personne n'était debout?

Frisk fronça les sourcils, mimique qui échappa à la gouvernante, trop affairée à cuisiner sa spécialité.

Eagin, la plus jeune recrue, souffla un bruit strident dans le dos des jeunes enfants. Ils se retournèrent pour constater la peau rougie de la jeune gouvernante, accroupie près du four.

Sentant tous les regards tournés vers elle, elle ne put que murmurer, d'une voix mal assurée:

- C-Ce n'est rien... Une petite brûlure.

Toriel, en bonne maman qu'elle était, sortit quelques glaçons du réfrigérateur et les déposa délicatement sur paume meurtrie de la petite.

- Eagin... Je t'avais dit de mettre des gants.

Son visage vira au cramoisi.

- J-Je... ne savais pas où ils étaient.

Asriel la regardait, un sourire moqueur aux lèvres. Frisk s'en aperçut et offrit un magistral coup de coude dans les côtes de son pauvre ami.

Schyzophrenia Syndrome [HORRORTALE Fanfiction] (FR)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant