Amitié Destructrice. ks

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Appel entrant : Ken

- Hm?
- Ca fait trois fois que j't'appelle, t'aurais pas pu décrocher avant?
- Dit celui qui ne m'a pas donné signe de vie depuis pratiquement deux semaines.
- Le studio me prend beaucoup de temps.
- Arrête d'essayer de te justifier parce que ça va plus m'énerver qu'autre chose.
- T'es vénère?
- Bien évidemment que j'suis énervée Ken! Après la conversation qu'on a eu avant que tu partes j'pensais vraiment pas que t'allais m'ignorer.
- Tu dis que j't'ignore mais j'ai pas eu de message de ta part non plus Anthéa, alors ne m'reproche pas quelque chose que toi même tu fais.
- C'était à toi de m'envoyer un message.
- Et en quel honneur? Rit-il amèrement, visiblement irité.
- En général quand quelqu'un se casse à l'autre bout du monde il envoie au minimum un "j'ai bien attérit", j'vais pas t'apprendre la vie non plus Ken.
- Bah comme tu peux l'constater j'suis bien arrivé alors arrête ta crise à deux balles.
- Je t'emmerde, ton billet t'as qu'à l'donner à Olivia et me foutre la paix. Tu m'demandes de réfléchir par rapport à nous deux mais t'as vu comment tu t'comporte sérieusement?
- Mais tu t'entends? A croire que toi tout c'que tu fais c'est bien. Va t'faire draguer par Elyo et me casse pas les couilles.
- Elyo n'a rien à faire dans cette conversation.
- Moi j'pense que si, parce qu'aux dernières nouvelles il t'a invité à sortir et t'as pas dis non.
- T'ose me reprocher ça alors que toi tu te tape Olivia? Sérieusement Ken? J'pense pas que tu sois en position de me faire la morale là. Puis qui te l'as dis?
- C'est Elyo qui me l'a dit parce que tu lui as dis qu'on était meilleurs potes donc il s'est dit que j'pouvais le conseiller pour séduire la meuf que j'aime, tu trouves ça normal?
- La meuf que t'aime? Arrête ton cinéma Ken.
- Pourquoi même à distance t'arrive à me casser les couilles?
- C'est toi le gros connard qui ne comprend jamais rien.
- Bah le gros connard il te demande gentiment d'aller t'faire foutre.
- Ke-

Les trois bip m'annonçant la fin de la conversation téléphonique me font soupirer fortement, tandis que je me pince l'arrête du nez, à bout de nerfs. Je passe une main dans mes cheveux et file dans ma chambre, claquant fortement la porte derrière moi avant de me mettre à faire les cent pas. Si je récapitule bien la situation, on a merdé et on rejette la faute sur l'autre. Jusqu'ici rien de surprenant, mais j'en ai marre que ça se passe tout le temps comme ça. Sauf que je ne sais pas comment faire pour tout arranger. J'aimerais juste que tout redevienne comme avant, avant que Ken ne m'embrasse pour la première fois, avant que je rencontre Naïm, avant qu'il ne déménage. Sauf que ça fait loin et qu'on a bien évolués depuis, tout comme nos sentiments.

Je suis censée partir pour Tokyo le vingt-cinq octobre, et on est déjà le dix-neuf. Je sais que si je ne me décide pas avant mardi prochain je peux toujours partir le seize novembre avec Mohamed et S-pri noir, mais je pense que Ken m'en voudra. Le soucis, c'est qu'après notre récente engueulade, je ne suis plus trop sûr qu'il va vouloir de moi au Japon maintenant. Je me laisse finalement tomber sur mon lit et soupire longuement, composant le numéro du grec avant d'apporter l'appareil contre mon oreille droite. Il mit trois sonneries à décrcocher.

- Je viens au Japon Ken, soupirais-je.
- Pourquoi?
- Eh bien pour te voir, je pense que c'est évident.
- Non mais je voulais dire est-ce que t'as choisi de venir juste pour me voir ou parce que t'as réfléchi?
- J'ai réfléchi.
- Et?
- Et tu verras quand je serai à Tokyo, soupirais-je légèrement.
- OK. Alpha sera avec un pote à lui jusqu'au premier novembre, donc jusqu'au premier on sera solo. J'ai fais en sorte de pas trop devoir aller au stud' pendant ces cinq jours comme ça on pourra rester ensemble et profiter du pays.
- D'accord, souriais-je doucement. Je suis désolée pour tout à l'heure. Je ne vais pas aller voir Elyo, je ne sais pas ce qui m'a prit d'accepter.
- Anthéa qui s'excuse? C'est une grande première, rit-il.
- J'suis sérieuse Ken.
- Oui, désolé. J'm'excuse aussi, j't'ai parlé comme un gros con.
- Ah ça pour être un gros con.
- J'pense qu'on est quitte. Clara m'appelle, j'dois te laisser.
- Clara?
- Une chanteuse qui pose sur l'un de mes sons, t'as pas à t'inquiéter.
- OK. Bisous, bosse bien et me laisse pas sans nouvelles.
- Promis, bisous.

Il raccroche et je m'étale en étoile de mer sur mon matelas, un sourire niais sur le visage. C'est dingue à quel point je peux être incompréhensive lorsque ça touche à Ken.

- Prends des trucs chauds, me conseille Thaïs en croquant dans son pain au chocolat. Genre vraiment, des gros pulls et des collants pour mettre sous tes jeans.
- C'est le Japon pas le Pôle Nord la portos, ricane Eva. Puis c'est du côté de l'Australie.
- N'importe quoi, c'est peut-être à droite du planisphère mais c'est en haut à droite et pas en bas à droite. C'est à côté de la Russie débile.
- Mais le Japon c'est en Asie alors que la Russie c'est en Europe, tente de se justifier mon amie.
- La Russie c'est en Eurasie Eva, soupirais-je en secouant ma tête. Thaïs a raison, il me faut des fringues chaudes. Quand tu disais être nulle en géo j'pensais pas que c'était à ce point.
- J'vous emmerde de toute façon, j'ai pas besoin de connaître l'emplacement des pays pour réussir dans la vie.

Je laisse Thaïs et Eva dans leur mini débat et me contente de continuer à faire ma valise, attrapant des vêtements chauds en majorité.

- Ton vol est à quel heure demain?
- Six heure quarante-cinq, donc j'dois y être pour minimum quatre heure trente.
- T'es malade, vas-y pour cinq heures au moins.
- Je déteste ne pas avoir une marge d'avance quand je vais prendre l'avion, ça me stress sinon.
- Bah destresse un peu parce que tu vas pas le rater ton vol, t'inquiète.
- C'est ton t'inquiète qui m'inquiète Thaïs.

Elle lève ses yeux au ciel et se remet à manger, augmentant le son de son enceinte qui diffuse une chanson de Zayn. Je termine ma valise mais la laisse ouverte, ayant malgré tout des trucs de dernière minute à y mettre demain matin comme mes produits de beauté, mon chargeur, etc.

- J'compte sur toi pour me ramener un Iphone pas cher.
- J'vais au Japon, pas en Chine Thomas. C'est le pays du manga là-bas.
- Du pareil au même.

Je souffle et les rejoinds sur mon lit, m'asseyant en tailleur avant de sortir mon téléphone.

- Bon, commençais-je en regardant mes notes. Thaïs, toi tu veux une tenue traditionnelle et des sushis de là-bas. J'ai bien peur de te décevoir mais ils ne supporteront pas le voyage Tokyo-Paris, alors des sushis t'iras en manger au restau' du 13e. Eva toi tu veux des figurines de Naruto et Thomas, outre ton Iphone, tu veux le bandeau de Konoha et un shuriken. Ce sera tout mes michtos préférés?
- J'veux bien un sachet de nouilles chinoises s'teu plait, pour voir la différence avec celles de France, sourit largement Thaïs.

J'hoche ma tête et le note, avant de vérouiller mon téléphone et de ramener mes jambes contre ma poitrine. J'ai hâte de partir.