12h45. Dimanche.
Je me réveille et les « boums » de cette musique de sauvage résonnent encore dans ma tête. Mes yeux sont petits et le soleil me gêne. Tout me revient. Le Starbuck, le shopping, la terrasse et le « 23 ». Puis Jarvis qui a débarqué et jeté un seau en claquant la porte. Cette fois il n'a pas voulu dormir avec moi.
Mais l'alcool a du bon. Je sais que ce n'est pas une parole à prêcher mais je me suis endormie si vite que je n'ai pas entendu les gémissements des deux dépravés.
Je file à la douche et m'habille simplement. Je ne me maquille pas, je laisse mes cheveux sécher naturellement, au risque qu'ils se transforment en une crinière de lion indomptable, mais j'ai vraiment la flemme.
Mon ventre gargouille et m'ordonne de descendre dans la cuisine pour me préparer un encas. Une fois en bas, j'entends les petits rires niais de la blondasse aux lunettes et les vois, tous les deux assis l'un à côté de l'autre. Jarvis a le sourire aux lèvres et se comporte comme un ado de quatorze ans qui sortirait avec une dernière année. Il est fier comme un pape et ne daigne pas même poser un regard sur moi.
Je les fixe et fais exprès de faire beaucoup de bruit avec la casserole puis avec l'assiette que je claque sur le plan de travail. Apparemment ça ne fonctionne pas non plus. Je me racle la gorge, juste au cas où mais, croyez-le si vous voulez, ils ne me remarquent toujours pas. Je décide de me faire vraiment à manger et me résigne de ne pas pouvoir attirer son attention.
Mais un gloussement de dinde bien plus poussé que d'habitude attire la mienne. Je me retourne vers eux une nouvelle fois et vois la main de mon mari entre les cuisses bien épilées de Miss USA.
Sérieusement ? Il n'y a pas un moment où ça s'arrête ?
Je ne sais pas si c'est ma gueule de bois ou ma raison qui refait surface mais cette fois-ci c'est trop.
— Vous avez une chambre pour ça, lâché-je excédée. Ma chambre qui plus est.
On dirait bien que je suis parvenue à attirer l'attention de mon cher et tendre mari qui me fusille du regard.
— Ta chambre est là où je te le dis.
Charmant.
— Vraiment ? insisté-je sentant mon côté obscur frapper à la porte.
Pardonnez-moi l'expression mais il est vraiment con comme un ballon, il n'y a plus à en douter. Il ignore absolument tout du concept de « seuil de tolérance » et ne se rend pas compte qu'il est à la limite.
— Cette maison nous abrite parce que je travaille pour ça. Cette casserole est dans ta main parce que j'ai aussi travaillé pour ça. J'estime donc que je fais ce que je veux dans chaque pièce de cette foutue baraque.
Je souris en sentant les palpitations de mon cœur s'accélérer. Je t'aime Jarvis Kant. Je t'aime à en mourir mais ce qu'on dit est bien réel. Entre l'amour et la haine il n'y a qu'un pas. Ne me fais pas avancer du mauvais côté.
Là encore, vous vous doutez-bien, que c'est une phrase que je me suis dite dans la tête avec une voix ferme et un regard assuré. Dans la réalité, rien n'est sortie de ma satanée bouche.
Mais ce n'est pas rentré dans l'oreille d'une sourde. Je lâche la casserole et éteins le feu que je viens d'allumer. Je laisse l'huile dans le fond à côté de tout mon petit bordel et passe juste à côté de Miss USA.
— Tu nettoieras la cuisine Samantha, dis-je en lui faisant un petit clin d'œil.
— Où tu vas ? s'énerve Jarvis.
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Journal d'une Rébellion (extraits disponibles avant publication, début 2025)
Romance⚠️ Certaines scènes comportent des scènes de sexes, violences psychologiques et alcool ⚠️ Nikki est une belle trentenaire, un peu spéciale. Ses super-pouvoirs ? Un seuil de tolérance hors norme et un manque cruel d'amour propre. Elle n'a toujours co...