6h00 et comme d'habitude mon réveil sonne. Seulement, aujourd'hui je refuse de préparer le petit-déjeuner pour les deux dépravés d'à côté... Mais ce n'est pas en me mettant contre lui que j'arriverai à le récupérer.
Pourquoi tout est toujours si compliqué ? Tout va bien se passer. J'ai une mission et je dois la mener à bien.
Objectif : Récupérer Jarvis.
La robe d'hier était bien trop vulgaire et c'était un vrai flop. Passons. J'ai perdu une bataille, je n'ai pas perdu la guerre. Je vais évincer cette pétasse à lunettes en un rien de temps. Je suis Nikki Kant-Delfino, bordel.
Dans ma penderie il s'avère que mes affaires ont quand même beaucoup moins de style que ceux de Miss USA. Il faut dire que lorsque j'achète un vêtement je veille à ce qu'il y ait assez de tissu pour recouvrir toutes les parties de mon corps. Mais l'heure n'est pas au jugement. Non. Il faut que je sois plus maligne. Je n'ai rien de très sophistiqué à enfiler, tant pis, je vais rester sur un classique. Jean moulant - il ne faudrait pas qu'il oubli ses hanches de déesses et ce fessier rebondi- petite blouse blanche qui laisse mes épaules dénudées, un joli maquillage, un carré flou et le tour est joué.
Je me décide malgré tout de préparer le petit-déjeuner. Ce matin ce sera donc tartine grillée, confiture et café. Mon cher et tendre descend en premier mais contrairement à d'habitude, il est déjà habillé.
— Bonjour Monsieur Kant, vous êtes très élégant ce matin, le salué-je avec entrain.
Un peu trop il me semble lorsque je vois ses sourcils froncer et devine un petit hochement de tête. A cela on ajoute son petit grognement matinal. Je ne m'en lasserai jamais.
C'était ironique, vous l'aurez compris.
— Et voici tes tartines mon amour, insisté-je en voulant lui voler un baiser.
Là-aussi, c'est un échec. Il me repousse et gigote la tête pour continuer de regarder son fichu téléphone.
Mais rien de tout ça n'est grave. Il est encore très tôt et Jarvis n'est pas très matinal. Puis des bruits de talons happent mon attention. Sam. Elle descend mes escaliers toujours avec cette allure de pimbêche. Je la regarde, les cheveux retombant sur son visage, d'un blond doré et brillant. Un brushing maitrisé à la perfection et un tailleur-jupe gris qui lui fait ressortir un fessier divin. Putain, j'essaie de lui trouver ne serait-ce qu'un seul défaut, mais rien ne me vient. Je regarde mon mari, je regarde Sam et tout est limpide. Ils sont beaux à tomber ces enfoirés.
Il ne me reste plus que les prières ou les superstitions.
Je croise les doigts très fort, derrière mon dos, dans l'espoir qu'un de ses talons s'accroche dans une lame de parquet, ce qui la ferait trébucher et dévaler les escaliers pour finir une jambe derrière sa tête et un bras derrière son dos. Je ne lui souhaite pas la mort, grand dieu, non, je veux qu'elle reste vivante et qu'elle puisse souffrir. La mort lui serait bien trop douce.
Mais les superstitions ne fonctionnent pas non plus. Elle parvient à la dernière marche sans encombre et se déhanche en direction de Jarvis. En revanche, le karma est toujours à l'affut. Je me retourne, tentant de m'offrir une démarche plus féminine, un air sûr de moi et je glisse sur quelques gouttes d'eau et parviens à me rattraper vulgairement sur le plan de travail. Mes jambes sont écartées, mes fesses sont en arrière et mes bras plaqués contre la plaque de cuisson.
— Essuie par terre, l'eau va laisser des traces, me dit mon mari en venant me baiser la tempe.
Je prends une grande inspiration et me retourne pour lui dégainer mon majeur tandis qu'il a le dos tourné. Mais cette fouine de Miss de-mes-deux, a les yeux partout. Elle me voit et je lis sur ses lèvres ce que je devine être le mot « p-a-t-h-é-t-i-q-u-e ».
VOUS LISEZ
Journal d'une Rébellion (extraits disponibles avant publication, début 2025)
Romance⚠️ Certaines scènes comportent des scènes de sexes, violences psychologiques et alcool ⚠️ Nikki est une belle trentenaire, un peu spéciale. Ses super-pouvoirs ? Un seuil de tolérance hors norme et un manque cruel d'amour propre. Elle n'a toujours co...