Journal d'une Rébellion (extraits disponibles avant publication, début 2025)

Partie 11 - Vous êtes parfaite

Je rejoins Jenny au rez-de-chaussée et je la vois derrière son bar d'accueil, debout en train de tournicoter ses cheveux en flirtant avec un homme d'âge mûr en costar trois pièces. Je me rapproche et attends patiemment devant avant de tousser pour les prévenir de ma présence.

Il semblerait que je n'ai pas été si patiente que ça. Jenny se retourne et congédie mielleusement sa proie avant de contourner le bar et de me rejoindre comme si nous nous connaissions depuis toujours.

— Alors ?

— Je suis embauchée ! hurlé-je avec entrain.

Nous sautillons toutes les deux comme deux adolescentes avant qu'elle ne m'attrape par le bras et m'accompagne dehors. Elle sort un paquet de cigarettes et m'en propose une.

— Je ne fume pas.

Elle ne relève pas et allume une cigarette avant de la porter à ma bouche.

— Aujourd'hui, tu fumes. Tu travailles pour Charles Monrefred. Ce n'est pas n'importe qui.

Je confirme ses dires par un soulèvement de sourcils et aspire une première latte avant de m'étouffer et de tousser jusqu'à ce qu'un de mes poumons s'échappe par ma bouche.

Elle reste avec moi un bon bout de temps et je m'interroge sur les conseils qu'elle m'a donné juste avant. Peut-être qu'elle a raison. Feinté l'ignorante et la femme soumise et introvertie lui permet d'avoir plus d'espace.

Je devrais y arriver. C'est dans mes cordes.

On continue de bavasser. On se présente et échange quelques informations importantes qu'il nous faut savoir étant de futures collègues.

Je sais donc que Jenny est jeune. Très jeune. Elle a vingt-deux ans et semble en connaitre un rayon sur la vie et les astuces pour réussir. Elle est tout aussi spontanée que moi mais beaucoup moins délicate. Elle m'explique la procédure à suivre pour demain et tandis que je suis parvenue à la fin de ma cigarette sans vomir, je l'écrase à la Pretty Woman et la suis pour récupérer mon badge de parking et ma carte d'accès aux étages.

Dans ma voiture, j'envoie un message à Izzy, ma mère et Kevin pour leur annoncer la bonne nouvelle.

Izzy:

Oh my god ! Mon fond de

Veau a trouvé un travail ! Je suis

Si fière de toi !

Je pleure bordel, j'ai une larme qui coule

Kevin :

C'est pas vrai, elle

Pleure pas, je suis juste à

Côté d'elle

Je vous passe les détails et les innombrables messages de ma mère qui ont commencé par des félicitations classiques pour finir en une série d'insultes plus choquantes les unes que les autres à propos de mon mari.

Je pars alors faire des courses pour préparer un diner digne de ma bonne nouvelle.

Je mets les petits plats dans les grands. Je cuisine avec la jupe et le chemisier blanc de Miss USA et essuie mes mains grasses dessus sans même me formaliser.

19h00, la porte s'ouvre et je suis déjà assise à table, les plats et les couverts en place. Je regarde mon mari sourire, avec cet air enjôleur qui ne lui va que trop bien, à Samantha qui retire ses talons au ralentit, sa chevelure blonde qui retombe en cascade devant ses lèvres charnues et ses lunettes noires.