Chapitre 7
Nous remontâmes la rue, déterminées à sauvez ce qui restait en termes de vie à l'école. Toujours sans croiser personne, nous parcourûmes deux kilomètres au pas de course. Bientôt, la bouteille d'eau de Jess était vide, tout comme notre réserve d'énergie. Nous commencâmes à parler des deux garçons pour se distraire et pour s'encourager, mais je voyais bien que ça ne servirait à rien de se motiver sur eux si, arrivés là, nous les retrouvions morts. Cette pensée me força à aller plus vite, aussi décourageante qu'elle puisse être. Finalement, nous arrivâmes dans stationnement de la rue en cul-de-sac. C'était moins pire que ce que nous croyions. La cour était remplie de gens! Surement des survivants qui ne savaient pas où aller. Jess et moi nous ruâmes vers eux. C'était des infectés. Mais pourquoi alors étaient-ils encore vivants? Pendant que nous étions parmis la foule, essayant de communiquer avec eux, qui étaient tous démembrés, suintants de liquides provenant des organes internes, une main m'agrippa par le bras. Une mais horrible, comme si elle était en décomposition. Le visage de la personne à qui elle appartenait s'approcha de moi. Je reconnus vaguement Alec, un garçon d'un an de moins que moi, qui faisait parti du comité organisateur de l'école. Un flash me revins en mémoire. C'est lui que j'avais vu mort, quelques heures plus tôt, dans une classe. Celui que j'avais classifié comme étant la première victime. Mais alors, comment était-il là, à approcher sa tête de mon bras? Je repris mes esprits. Que faisait-il avec mon bras? Il ouvrit la bouche, découvrant une série de dents jaunâtres et trouées. Il n'avait jamais eu la dentition de cette façon. Il se pencha un peu plus. Essayait-il de me mordre!? Je retirai vivement le bras, mais sa main resta agrippée à ce dernier. Je venais d'arracher la main à Alec Deschênes. Poussant un cri horrifié, je me débattit jusqu'à ce que la main lâche son emprise sur mon pauvre poignet meurtri. Je me retournai vers Jess pour chercher des explications. Elle était entourée d'une jeune fille et de deux garçons de secondaire cinq. Les trois essayaient de l'immobiliser, la mâchoire pendante, une lueur affamée dans les yeux. Des gouttes de sueurs perlaient sur son front, collant de ses mèches blondes à ses joues. Sans penser à ce que je faisais, je rammassai trois roches par terre et visai la tête de ses agresseurs. Je rata de peu un des grands garçon, mais eu la petite fille directement sur le crâne. Elle tituba et tomba à la renverse, mais semblait toujours en vie. J'étouffai une exclamation. Ce que je venais de faire était terrible. Je n'avais pas réfléchi du tout. Entre-temps, Jess avait donnée un coup de coude à son dernier adversaire et m'avait empoignée par la manche, me traînant à l'intérieur de l'école.
Cette-dernière était dans un état épouvantable. Des membres arrachés, des entrailles et du sang jonchaient le sol. Je remontai le collet de mon chandail à mon nez pour empêcher les odeurs nauséabondes qui s'échappaient des débris par terre. La scène était horrible. Les larmes me montèrent aux yeux et je fis un effort considérable pour les refouler au plus profond de moi-même. Nous descendîmes en bas, mais il n'y avait aucune trace de gens non-infectés. D'ailleurs, presque tout les atteints étaient sortis à l'extérieur, laissant que quelques uns d'entre eux rôder dans les corridors. Ils étaient horribles, leurs bouches béantes au bout de leur mâchoires, comme enfermés dans un cri d'effroi silencieux. Ils étaient presque tous rendus à des stades où on ne les reconnaissaient plus, mais sur certains on pouvaient voir quelques caractéristiques distinctives. Deux d'entres eux essayèrent de nous mordre, mais nous partîmes au pas de course et ils ne nous rattrapèrent pas. Nous croisâmes une fille de deuxième secondaire qui n'était pas encore devenue un des leurs. Elle affichait un air hébété, quelques plaques sanguinolentes sur les bras et au niveau du coup, mais n'essaya pas de nous attaquer. Malheureusement, nous savions très bien que ses 73 heures seraient bientôt achevées et qu'elle deviendrait une bête mordeuse. Arrivées au niveau des toilettes des garçons, nous entendîmes des chuchotements et des sanglots. Nous entrâmes et découvrirent avec soulagement un petit groupe de personnes se tenaient dans un coin de la salle. Jess se figea. L'attroupement entourait une fille de première secondaire, étendue sur le sol, une plaie ouverte, comme si quelqu'un aurait pris une bouchée d'elle, sur l'avant-bras. Sa grande soeur, Malyna, était en pleures penchée sur elle. Les autres les regardaient d'un air désolé. Lorsque passâmes le coin qui nous cachait, une paire d'yeux bleu perçants croisèrent les miens. Nous avions trouvés les deux princes du corridor, mais la situation auquel nous étions face à n'avait rien de charmant. Nous nous approchâmes et le garçon que Jess avait percuté nous accueillis, l'air soulagé.
- Des survivantes! Venez vous assoir, on ne doit pas attirer leur attention. chuchota-t-il.
- Qu'a-t-il? Demanda Jess.
- Il s'est fait mordre. On ne sait pas trop ce qui va lui arriver. Mais il ne va pas bien.
- Pour moi, il n'y a plus rien à faire. On vous expliqueras tout ca plus tard, mais on doit sortir d'ici. Venez, on a un plan. Finis-je par articuler, la mine sombre. Le fait de devoir la laisser derrière me fendait en deux, mais je savais bien que la maladie était déjà en lui si il s'était fait mordre. Jess me lança un regard de reproche. Je savais bien que j'avais été rude, mais ce que j'avais dit était totalement véridique. Si les infectés cherchaient à mordre, nous ne pouvions pas rester ici. J'eu une brève pensée pour mon père. Il devait s'inquiéter. Mais après tout, il ne m'avait pas répondue.
Malyna eu un étrange hoquet, ses larmes dégoulinants de son menton.
- Personne ici est infectée à par elle? Demandais-je, en lançant un faible regard au garçon aux cheveux blonds.
- Non, nous venons de vérifier tout le monde, me répondit Jérémy, un autre gars de notre année.
- Il n'y a personne d'autre de non-infecté?
- Non, on a fait le tour deux fois.
- Parfait. Alors on s'en va au dépanneur du village. Mon père nous attends là-bas.
La fille infecté par terre émit un faible gémissement. Sa grande soeur se pencha sur elle mais Jérémy la tira en arrière. «Elle a raison Maly, on ne peux plus rien faire pour lui.» dit-il d'un ton réconfortant. Malyna hurla de fureur, brassant son poing vers le plafond. On lui donna quelques minutes, et elle se leva par elle même. Elle poussa la porte avec terreur, me regarda dans les yeux et dit:
- Oublie les "infectés". Nous, on les appelles les zombies.
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73 Heures
Horror-22 septembre 2036- Enfin. La science a eu raison de la maladie. Créant un insecte dont la morsure avait la capacité de raviver les cellules dans certaines parties du corps, les scientifiques, dont mon père, ont enfin découvert le remède pour le ca...