Go Your Own Way (Klaine)

Chapitre 6

Quand Kurt revit finalement Blaine en chimie, il fut surpris. Le garçon ne lui adressa ni de remarque ni de regard dévastateur, il n'eut même pas droit à un bref coup d'œil. S'il avait su qu'il serait si facile d'arrêter Blaine, il l'aurait fait au moment où ils s'étaient rencontrés. Pourtant, il ne comprenait toujours pas vraiment pourquoi il s'était arrêté.

Depuis quand Blaine respectait-il une quelconque demande de sa part ?

Il n'arrivait pas non plus à se sortir de l'esprit le regard qui était passé dans les yeux de Blaine. Il avait d'abord pensé que son rejet avait blessé Blaine, mais ils jouaient au chat et à la souris depuis mardi. Comme si, plus Kurt rendait les choses difficiles, plus Blaine le poursuivait d'une manière obsessionnelle. Honnêtement, il ne savait pas quoi penser de ce regard, mais il était certain qu'il lui avait donné un premier aperçu minuscule de l'énigme qu'était Blaine Anderson.

Une fois de plus, Blaine termina son TP bien avant le reste de la classe. Sans un mot, il laissa tomber son compte-rendu sur les genoux de Mrs Mentore, ignora ses remarques lui demandant de retourner s'asseoir, et sortit.

Cet après-midi de retenue se déroula de façon similaire. Blaine était à l'heure, mais incroyablement belliqueux. Il tapait son crayon sur la table, faisait claquer son piercing de langue et cognait son bracelet électronique contre le pied de son bureau jusqu'à ce que Mr Robertson le menace de le garder jusqu'à ce que les concierges les mettent à la porte. Après cela, il s'affala, laissa tomber sa tête sur le bureau derrière lui, et s'endormit jusqu'à 17h.

Kurt ne comprenait pas ce manque d'intérêt soudain. Et plus important encore, il ne comprenait pas pourquoi le fait que Blaine ne lui prête aucune attention était si contrariant. Il détestait Blaine, et tout ce qu'il avait fait et dit, alors pourquoi n'était-il pas plus qu'heureux de voir qu'il avait finalement décidé de le laisser tranquille ?

Pourquoi voir Blaine regarder un autre gars – un gars incroyablement quelconque – en anglais le lendemain matin le fit détester le garçon encore plus, mais en même temps, lui donna envie de le plaquer contre le tableau noir ? La même chose se produisit en cours d'histoire. Bien qu'ils soient assis l'un à côté de l'autre, les yeux de Blaine étaient plutôt rivés sur la cheerleader assise de l'autre côté, et il ignorait l'existence de Kurt.

Ce ne fut qu'au moment où il se laissa tomber à sa table habituelle pour le déjeuner, tout en regardant Blaine pratiquement baiser du regard la même cheerleader depuis l'autre bout de la salle, qu'il réalisa ce qu'était la sensation chaude qui avait bouillonnée dans sa poitrine toute la matinée.

Il était jaloux. Mon dieu, il était jaloux parce qu'il n'avait désormais plus l'exclusivité de l'intérêt de Blaine – ou bien ça y ressemblait fort.

La cheerleader était pratiquement sur les genoux de Blaine à présent et tirait joyeusement sur une boucle rebelle de son front. Kurt lança des regards noirs à son assiette et poignarda sa laitue d'un air maussade. Maintenant, il n'avait plus du tout faim.

Impossible qu'il soit jaloux. La jalousie était seulement possible s'il appréciait Blaine, et il n'y était hors de question qu'il puisse éventuellement avoir des sentiments pour lui. Le garçon l'avait rendu complètement fou pendant presque quatre jours. Il n'y avait rien du tout qu'il appréciait chez lui.

Ok, ils avaient fait ce truc contre le tableau noir, et alors ? Ou cet autre truc qu'il n'arrivait pas à nommer, dans les toilettes. Cela ne signifiait pas qu'il l'appréciait. Ils étaient des adolescents débordants d'hormones et Blaine était le premier mec attirant à avoir jamais montré un quelconque intérêt pour lui. Il avait juste saisi l'occasion d'acquérir un peu d'expérience. Oui, c'était clair, c'était ça. Il n'y avait aucun moyen qu'il puisse développer quoique ce soit, excepté du dégoût, pour Blaine Anderson.