Chapitre 5

818 41 12
                                    

Le lendemain matin, Kurt ne pouvait plus regarder un seul tableau noir sans rougir.

Il n'avait jamais eu autant de mal à essayer de suivre un cours d'anglais. Tout simplement parce que le tableau où ça s'était passé était juste là, en train de le juger pour tous les péchés qu'il avait commis contre lui la veille. Toute la pièce lui rappelait à quel point il avait été stupide. Mercedes et Tina continuaient de lui donner des coups de coude et de lui passer des mots pour lui demander s'il allait bien, mais il se contentait de hausser les épaules. Hors de question qu'il leur parle de ça. Elles ne feraient que l'encourager à recommencer. Ou pire, elles demanderaient à ce qu'il repousse les limites, déjà brisées, encore plus loin.

Derrière lui, Blaine était inhabituellement calme et discret. Il ne lui avait pas adressé un seul geste, ne l'avait pas cherché avant le cours. Et cela était encore plus agaçant pour Kurt que quand il le harcelait.

Tandis que Mr. Robertson marmonnait au sujet de ce qu'ils étaient censés avoir lu pour le cours d'aujourd'hui, les yeux de Kurt dérivèrent à nouveau vers le tableau. La chaleur éclata dans son cou et coula sur ses joues comme la lave chaude. Il n'arrivait pas à saisir ce qu'il s'était passé. Son premier baiser. Son premier vrai baiser. Et il l'avait donné à un véritable porc, qui avait seulement deux talents : un don pour les problèmes et une langue incroyable.

Il ne pouvait pas croire que chaque détail de tout ça s'était réellement passé. S'il passait le reste de sa vie à se donner lui-même des coups de pieds dans les couilles pour ça, il ne serait pas surpris. Jamais il n'avait imaginé qu'il cèderait à Blaine Anderson si facilement. Ou alors pas de cette manière.

Même si les lèvres de Blaine étaient la chose la plus délicieuse qu'il ait jamais goûtée. Et la perle de métal de sa langue avait été incroyable, glissant contre la sienne…

Il gifla sa main posée sur le bureau pour arrêter ses pensées de l'emporter. C'était exactement ce genre de pensées qui l'avait mis dans ce pétrin.

Les gens autour de lui le regardèrent fixement. Oups.

Dieu, il perdait la tête.

Lorsque la cloche sonna, il ramassa ses affaires et quitta la salle avant que Tina ou Mercedes ne puisse commencer à le questionner au sujet de la façon bizarre dont il venait d'agir. Ils les connaissaient assez bien pour savoir qu'elles essaieraient de le suivre. Il décida donc d'aller dans le seul endroit où elles n'oseraient pas le suivre – les toilettes des hommes.

C'était vraiment un dernier recours pour lui. La dernière fois qu'il s'était retrouvé dans des toilettes pour hommes, à part celles des vestiaires, c'était au début de l'année précédente lorsque Puck avait essayé de lui lancer un slushie. Inutile de préciser qu'il ne s'y était pas précipité de nouveau. Il se glissa rapidement à l'intérieur en gardant les yeux baissés et pria pour être seul. Un rapide coup d'œil sous les portes des cabines et vers les urinoirs lui permit de respirer un peu plus facilement. Il était seul. Pour l'instant du moins.

Kurt laissa tomber son sac sous le lavabo le plus proche et tourna le robinet au maximum. Il eut un petit aperçu de lui-même dans le miroir et grimaça. Même avec les vingt minutes supplémentaires de soin pour la peau ce matin, la coupure sur sa joue était impossible à rater sur sa peau pâle. Grommelant dans sa barbe, il tira une petite bouteille de crème pour le visage de sa poche arrière, la posa sur le bord du lavabo et se pencha pour éclabousser son visage-

Il haleta bruyamment et faillit s'étouffer avec une gorgée d'eau.

Rapide comme l'éclair, une paire de mains avait attrapé ses hanches et des doigts appuyèrent étroitement – possessivement – dans sa chair. Un corps chaud et dur le pressa contre le lavabo. Il s'agrippa au rebord de l'évier et se redressa, clignant des yeux pour y chasser l'eau et tenter de voir qui avait osé le coincer.

Go Your Own Way (Klaine)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant