Chapitre 25

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La première chose que sentit Kurt fut la main qui serrait étroitement la sienne, et le pouce qui caressait ses phalanges. Son esprit était embrouillé et son épaule le lançait encore quand il essaya d'ouvrir les yeux.

"Je crois qu'il se réveille... Kurt ? Mon gars, tu m'entends ?"

Son père était là, donc. Kurt grogna faiblement pour signifier qu'il avait reçu l'information, et réussit enfin à ouvrir les yeux. Même l'effort de les garder ouverts d'un centimètre était trop dur. Il ne comprenait pas trop pourquoi il était fatigué, ou pourquoi il avait l'impression que quelqu'un avait coulé du ciment dans chaque centimètre cube de son corps, mais une deuxième main plus douce que la première caressa son front en chassant ses cheveux vers l'arrière. Une bouffée de vanille et de cerise lui parvint aux narines. Carole était là, elle aussi.

"Ouvre les yeux pour nous, Kurt."

Cette voix-là ne lui était pas du tout familière. C'était une voix de femme, mais trop aigue et trop piquante pour être celle de Carole. Carole répéta les mots que la femme venait de prononcer, et la curiosité le poussa à obéir. Après quelques moments à batailler, il cligna lentement des yeux et jeta un coup d'œil autour de lui. Sa vision périphérique était floue, mais après quelques autres battements de cils les choses commencèrent à se préciser, et avec la clarté vinrent des pointes d'une douleur plus aiguisée encore qui le pinçait sous la peau au niveau de sa clavicule.

"Ouch, gémit-il faiblement.

- Salut, dit doucement Burt." Et Kurt leva les yeux pour voir le visage soulagé de son père apparaître dans son champ de vision.

"Papa, croassa-t-il. Quesqu'il s'pass ?

- Le Dr Burke est là pour bander ton épaule et vérifier que tout est en place, expliqua Burt en l'aidant à s'asseoir."

A ces mots, Kurt baissa les yeux et la vue de son bras dans une attelle - et des bleus sur sa clavicule - fit resurgir tous ses souvenirs d'un coup. L'onde de peur qui lui avait heurté la poitrine, la course frénétique jusqu'à sa voiture, le fracassement du verre contre les os, puis le bruit aigu et perçant de la batte en aluminium contre le corps de Blaine. Le visage ensanglanté de son petit-ami lui revint brusquement à l'esprit et soudain, il était parfaitement réveillé et terrifié.

"Où est Blaine ? demanda-t-il en pivotant pour sortir ses jambes du lit." Mais elles heurtèrent son père dans la poitrine et furent renvoyées dans leur position initiale.

"Détends-toi, Kurt, il va s'en sortir, se précipita Burt pour le rassurer. Il est en train de se reposer.

- Mais où...

- Il est juste là, lui dit Burt en pointant le doigt au-dessus de la poitrine de Kurt pour désigner le côté opposé de la chambre." Kurt suivit le bras de son père et vit un second lit d'hôpital à quelques mètres du sien. Son cœur se serra dans sa poitrine à la vue des boucles noires de Blaine et des bandages serrés autour de sa tête, son oreille et son œil. Le reste était couvert par la chemise d'hôpital et des couvertures, mais le fait de le voir et d'entendre le bip régulier de son moniteur l'apaisa. Blaine était là avec lui, et il vivait, respirait et l'aimait encore. Il allait se rétablir. Cela ne pouvait pas se passer autrement.

"Nous t'autoriserons à te lever et t'asseoir avec lui une fois que tu auras laissé le Dr Burke examiner ton épaule, d'accord mon grand ?" Burt écarta les cheveux qui lui tombaient devant les yeux et déposa un baiser sur son front. Kurt s'étouffa un petit peu à ce geste. Cela fait des années que son père n'avait pas fait ça. Pas qu'ils étaient moins proches à présent, mais c'était quelque chose qu'il avait arrêté de faire quand Kurt était entré au collège et avait commencé à se débrouiller tout seul.

Go Your Own Way (Klaine)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant