Chapitre 8

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Kurt allait complètement rater son devoir d'Anglais. A la fin de l'heure du cours du mercredi, tout ce qu'il avait réussi à faire c'était de diviser en deux parties la liste des thèmes qu'ils devaient traiter.

Le jeudi matin fut presque un désastre quand Mr. Robertson leur donna dix minutes au début du cours pour discuter de manière plus approfondie avec leur binôme. Blaine avait lâché un de ses commentaires vulgaires habituels, et Kurt l'avait regardé avec mépris avant de lui demander quand est-ce qu'il comptait être prêt pour travailler sur le devoir. En guise de réponse, Blaine avait sorti un couteau suisse et avait entrepris d'entailler sa table. Kurt était resté bouche bée, et les élèves autour d'eux avait arrêté de parler et s'étaient retournés pour regarder le spectacle en silence. La soudaine baisse de volume sonore avait immédiatement alarmé Mr. Robertson. Après un autre silence tendu au cours duquel le professeur, visiblement terrifié, avait observé Blaine vandaliser son bureau, le Principal Figgins avait été appelé et le garçon avait été renvoyé de la salle de classe.

Il ne vit plus Blaine du reste de la semaine, mais où qu'il aille les gens parlaient de lui. La séance de Glee Club du jeudi avait été partagée entre une discussion à propos de la folie de Blaine et la lapidation verbale de Rachel qui avait fait fuir une fille appelée Sunshine, qui apparemment avait une voix spectaculaire, mais qui se trouvait à présent entre les griffes de Vocal Adrenaline. Kurt détesta le fait d'avoir déjà manqué autant d'événements. Il n'avait raté que deux répétitions, mais il avait déjà l'impression que les choses étaient devenues incontrôlables.

Le lundi, Kurt commença à s'inquiéter. Blaine n'était  toujours pas réapparu et une part de lui se demandait s'ils l'avaient viré pour détention d'un couteau dans l'école et dégradation du matériel de l'établissement. Mr. Robertson l'aurait sans doute averti et mis avec un autre groupe. D'un autre côté – et il détestait devoir l'admettre – ce stupide connard lui manquait.

Quand la sonnerie de midi retentit, Kurt prit son temps pour descendre jusqu'à la cafétéria. Aujourd'hui il n'avait personne pour manger avec lui, et depuis que Blaine semblait avoir disparu pour de bon plus personne ne venait l'embêter.

Quand il tourna au coin de la salle pour rejoindre sa table habituelle, il la trouva à sa grande surprise déjà occupée – Blaine.

Peu importe ce qui allait se passer, il fallait qu'il le fasse. Il avait besoin de mettre en place un plan de travail pour son devoir, parce qu'il ne voulait pas le rater.

Il s'approcha prudemment, et détesta la manière dont son rythme cardiaque s'accéléra à la vue des boucles brunes. Blaine était assis à califourchon sur le banc, les pieds bien à plat par terre et le dos appuyé contre le mur, les yeux clos. Avant d'atteindre la table, Kurt s'arrêta pour l'observer. Son front était ridé et ses yeux soulignés par des cernes noires. Son duvet de barbe était plus épais et plus sombre que les semaines précédentes. Mais c'était la douceur de son visage qui avait figé Kurt. Il l'avait seulement vue une fois auparavant, et c'était dans la même pièce à peine deux semaines plus tôt.

"Si tu veux me sauter je n'y vois pas d'inconvénient, tant que tu ne me tiens pas responsable des bleus que tu auras après."

Kurt leva les yeux au ciel devant le sous-entendu et posa son plateau sur la table. Blaine le rendait fou, mais il commençait à accepter le fait qu'il ne s'exprimait que de cette manière. Ce garçon n'avait aucune limite et tournait toujours ses phrases pour leur donner une connotation sexuelle. Même la remarque sur la salope ne l'avait irrité que quelques heures – prendre ce que disait Blaine au sérieux ne ferait que compliquer les choses. Blaine ne valait pas la peine de s'énerver.

Mais pour en revenir aux faits – ils devaient rendre leur analyse de roman vendredi.

"Et tu étais où ? ne put s'empêcher de demander Kurt en croisant les bras sur sa poitrine." Il essayait d'avoir l'air agacé, mais en réalité il s'en fichait un peu. Les yeux de Blaine étaient toujours clos.

Go Your Own Way (Klaine)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant