Chapitre 10

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Kurt s'endormit en pleurant ce soir-là. Il ne se rappelait pas s'être déjà senti aussi insignifiant et inutile que maintenant, à cause de Blaine. Blaine n'en avait rien à faire de lui, si ce n'était pour trouver un moyen rapide d'assouvir ses pulsions sexuelles et Kurt, en tant que seul autre garçon gay de McKinley, était sa seule option.

Il haïssait la manière dont il s'était emballé malgré les mises en garde de son père et de Carole. Il se haïssait lui-même pour apprécier ce qu'il s'était passé et plus que tout, il haïssait Blaine. Il haïssait les petits bleus laissés par ses doigts sur ses hanches et les suçons tout autour de sa clavicule et de son cou, et particulièrement celui sur son os iliaque.

Blaine l'avait bercé de fausses espérances tout en sachant combien il était inexpérimenté et combien il était gêné par tout ce qui touchait le plaisir physique, et il n'en avait rien eu à faire. Il s'était fait plaisir, puis s'était ni plus ni moins débarrassé de lui comme d'un vieux déchet.

Dieu, il haïssait Blaine plus que jamais. Son premier moment intime avec un autre garçon avait été complètement ruiné. Même le souvenir de son premier baiser lui comprimait la poitrine. Rien n'avait signifié quoi que ce soit pour Blaine, parce que la seule chose qui importait à Blaine, c'était sa queue.

C'est pour cette raison qu'il l'évita comme la peste une fois que leur lecture analytique fut terminée. Il s'assurait qu'il y avait toujours quelqu'un d'autre avec lui où qu'il aille et quand ce n'était pas possible, il allait du point A au point B le plus rapidement possible. Parce que cette fois-ci, il n'allait pas rompre la promesse qu'il s'était faite : c'en était fini de Blaine Anderson, et rien n'allait le faire changer d'avis. Ce connard avait déjà anéanti assez de ses premières expériences et il n'allait pas le laisser en ruiner une de plus.

Jusqu'au mardi suivant, Blaine fit tout son possible pour se retrouver seul avec lui. Il prit l'habitude de suivre Kurt à la trace et quelque soit l'ami avec lequel celui-ci marchait, il coupait leur chemin et s'incrustait dans la conversation. Chaque fois que Kurt faisait un arrêt à son casier, Blaine l'y attendait avec les livres dont il avait besoin pour le cours suivant.

Lors de leur cours de chimie de l'après-midi il sembla presque désespéré, s'imposant entre Kurt et son binôme et essayant de toucher chaque parcelle de lui à sa portée. Presque en panique, Kurt demanda à sortir pour aller aux toilettes, dans le seul but de s'échapper quelques minutes pour reprendre ses esprits. Même s'il avait pris sa décision, il n'arrivait toujours pas à contrôler les réponses de son corps à la promiscuité de Blaine. C'était vraiment le pire. Il haïssait tout ce que Blaine avait fait, mais il frissonnait encore à la vibration de plaisir que lui procurait le moindre de ses contacts.

Mais Blaine n'avait pas abandonné la partie quand il s'était esquivé aux toilettes. Quand Kurt sortit de sa cabine il fonça droit dans le garçon, dont un rictus auto-satisfait étirait les lèvres.

"Tu sais, tu n'as vraiment pas besoin de te donner tant de mal pour en avoir plus, bébé.

- Ce n'est pas un jeu, répondit Kurt avec mépris en se mettant rapidement en alarme et prenant un air ouvertement menaçant. J'en ai fini avec toi."

Un rapide pas vers le lavabo pour se laver les mains ne sembla absolument pas dissuader Blaine.

Un gloussement grave résonna dans son oreille quand il lui saisit les hanches et ses doigts appuyèrent sur les petits bleus qui n'avaient pas encore tout à fait disparus. "Je crois que toi et moi savons très bien que c'est un mensonge."

Kurt savait qu'il allait être à peu près impossible de se débarrasser de lui. Il avait laissé Blaine goûter à la seule chose qu'il voulait. C'était un peu comme s'il avait agité un énorme sac de bonbons sous le nez d'un gamin, mais qu'il lui en avait seulement donné un et s'était assis devant lui pour manger le reste. Ce simple avant-goût avait transformé l'envie de Blaine en un désir éperdu et obsessif, et Kurt devait trouver une manière d'y mettre fin sans céder à tout ce que son propre corps voulait. Car un frisson d'excitation descendait encore sa colonne à son toucher. Il n'avait jamais été plus confus à l'intérieur de lui-même, car une moitié de lui l'acceptait et pas l'autre. Il maudit silencieusement ses hormones qui détruisaient complètement ce qui avait été un cerveau intelligent et compétent il y avait à peine trois semaines.

Go Your Own Way (Klaine)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant