Ma vie en l'air

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Dimanche 13h15 :

Je commence à me réveiller, je ne sais pas où je suis. Je ne sais pas quelle heure il peut être. Tout s'embrouille dans ma tête. Les douleurs sur mon corps se réveillent et quelques flashs me reviennent en mémoire. J'ouvre difficilement les yeux surtout le gauche. Je regarde autour de moi, je suis dans une chambre d'hopital, j'ai le bras droit en écharpe, on dirait même un platre. Mes jambes me font mal et j'ai un mal de crane terrible.

Autour de moi, mes parents sont là, ma mère assise à mes cotés, mon père debout en face de moi l'air sérieux, une chaise vide à coté de ma mère et Eva dans le coin avec un petit sourire quand elle me voit ouvrir les yeux, même si son visage reste inquièt.

Mes parents parlent tout bas, ma mère caresse mon visage mais je grimace tout est encore trop sensible. Le médecin entre et demande à tout le monde de sortir. Il est avec une infirmière. Il lui donne quelques indications, me pose des questions sur le niveau de la douleur. Apparement j'ai le coude fissuré, des points sur le visage aux niveau de l'arcade sourcilière et la jambe. Un début d'hémorragie interne qu'ils ont pu stopper par simple endoscopie. Pour le reste beaucoup de bleus et de contusions avec des oedemes. Apparemment je m'en sors plutôt bien au dire du médecin. Il modifie mes médicaments en fonction de mes réponses lors de l'auscultation. Donc le platre 10 jours avec après une prothèse rigide pendant 3 semaines, pas de sport biensur. Je pourrai sortir dans 3 jours si tout va bien avec des médocs contre la douleur. Il sort, Eva revient, mes parents sont partis, ma mère a craqué, elle ne supportait pas de me voir comme ça.

Even arrive avec les garçons, il sourit faiblement, il s'avance dans un élan pour m'embrasser et se stoppe net en voyant mon état car il se rend compte que je ne supporterai pas qu'on me touche.

Il fait le tour du lit, s'assoit sur la chaise où était ma mère et me prend la main gauche, seul membre de mon corp pas trop abîmé. Un larme coule sur son visage, je fais non de la tête.

Isak : c'est bon, je suis là, je vais bien.

Even pose son front sur ma main pour cacher ses larmes. Je vois bien ses épaules bouger.

Magnus : c'est lui dans le lit en kit et il dit, ça va tout va bien. C'est le monde à l'envers.

Jonas : Magnus !

Magnus : quoi ? c'est vrai non ?

Even : Isak, j'ai eu la trouille de ma vie. J'ai bien cru que je t'avoir perdu. C'était horrible.

Eva m'explique que c'est le gardien de l'immeuble qui m'a trouvé, je lui réponds que c'est son arrivée qui a fait fuir mes agresseurs. Il a ensuite prévenu Linn qui était à l'appart et elle les a prévenu, entre temps une ambulance était passée me prendre. Aucun n'a participé à la fête et sont tous restés dans le couloir à attendre les résultats des examens que je passais pendant que j'étais inconscient.

Tout le monde parle en même temps, j'ai du mal à suivre, alors je ferme les yeux un instant alors tout le monde se tait. Au milieu du silence on tape à la porte. Deux types se présentent comme des policiers, mon père a déposé plainte pour agression, comme je suis mineur, c'était à lui de le faire. Ils viennent me poser quelques questions. Ils demandent à tout le monde de sortir. Je leur demande si Even peut rester, c'est mon petit ami, j'ai confiance en lui.

L'un d'eux fait signe de la tête à l'autre, ils n'y voient apparemment pas d'inconvénient.

Policier 1 : Racontez nous ce qu'il s'est passé.

Je leur raconte ce dont je me rappelle au plus précis, même pour le coup de poing américain, mais qu'il m'est impossible de dire qui ils sont. Une vague description mais je ne les connais pas. Et surtout je ne donne pas la raison pour laquelle ils m'ont frappé, ça causerai des ennuis à Sana et ça franchement je ne veux pas.

Policier 2 : Est-ce la première fois que cela arrive ? il n'y a pas eu d'évènements avant ? même minimes, des brimades, des insultes ou quoique ce soit d'autre ?

Je sers alors la main d'Even et je le regarde comme pour m'excuser de tout ça. Il me regarde interrogatif, puis son visage se relache, il comprend.

Policier 1 : Il faut parler mon grand, tu dois pas rester ainsi, ça risque de continuer.

Isak : non, ce n'est pas la première fois. Je resserre encore plus la main d'Even pour me donner du courage.

Policier 1 : ça c'est passé où ? Dans la rue, dans ton quartier ? au lycée ?

Isak : Au lycée.

Je regarde Even, qui semble abassourdi par mes mots.

Policier 2 : que s'est-il passé ?

Une larme coule sur ma joue, je regarde Even : On m'a poussé dans les escaliers il y a 2 semaines

Even relache ma main.

Et on m'a frappé dans les toilettes la semaine dernière, ce type je ne le connais pas, je pense même ne l'avoir jamais vu au lycée avant.

Even se lève et sort de la pièce.

« Even ! » Je pleure. Je continue à répondre aux policiers entre 2 sanglots.

Non je ne les connaissaient pas, ils ont juste dit « ne t'approche plus d'elle », ils ont été dérangé par l'arrivée du gardien.

Policier 2 : Qui elle ?

Isak : Je ne sais pas.

Policier 2 : Tu en ai sur ?

Isak : Au cas où vous ne vous en seriez pas rendu compte je suis homo !! je l'avais dit presque en criant. Mes larmes continuaient à couler

Policier 1 : Tu penses qu'ils pourraient se tromper de personne ?

Isak : possible . En reniflant

Policier 1 : on te laisse te reposer, si quelque chose te reviens en mémoire n'hésite pas à nous contacter.

On entend le bip d'un message arrivant.

Ils se lèvent tous les 2 et sortent, je vois qu'ils font un signe à quelqu'un pour rentrer dans la chambre pour ne pas qu'on me laisse seul.

Eva arrive très vite, elle me prend la main et me regarde interrogative.

Eva : Les gars sont partis à la suite d'Even, quand ils l'ont vu sortir en furie.

Qu'est-ce qu'il se passe Isak ?

Isak : Eva j'ai merdé, j'ai tout foutu en l'air.

Je lui montre mon portable, elle me l'apporte et je lui avec stupeur et incompréhension ce qui défile sous mes yeux.

Messenger :

Even : Je ne comprends pas, je n'ai pas compris, pourquoi tu as fais ça, tu m'avais promis, beaucoup de chose mais surtout de croire en moi, d'avoir confiance et maintenant tu as tout brisé, tu n'y a pas cru et je suis seul à présent.

Je repars en sanglots. Elle me tient la main pour me faire comprendre qu'elle est là, je sais que je peux compter sur elle.

Fin de la scène.

Isak 2.0 (Skam - version soft)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant