L'héritage des pénétrators

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Le reste du weekend reste morose, je sors de ma chambre juste pour manger sous les menaces d'Eskild. Je ne lis et encore moins réponds aux messages que je reçois de mes amis.

Le début de semaine est tout aussi glauque, je me sens au ralenti, le gout de rien, heureusement que j'ai encore cette foutue prothèse, au moins je n'ai pas besoin de prendre des notes, je n'aurai pas pu, je me contente de faire semblant d'écouter les profs.

Mardi 14h10 :

Les terminales préparent leur russ et de nombreux bus commencent à apparaître de toutes part aux alentours des différents lycées. Vilde, Eva, Sana et Chris sont avec moi en pleine spéculation pour le notre l'année prochaine, une fois encore je n'écoute pas vraiment et pour cause. Je vois Even en grande discussion avec des camarades à lui. Je sais très bien ce qu'il pense du russ. Je ne le vois pas du tout prendre part a ce genre de chose mais apparemment quelqu'un a réussit à le faire changer d'avis. Je vois encore ce putain de type tourner autour de lui, comme je suis plus près que la dernière fois, il me semble le connaître. Un espèce de blond avec sa coupe de premier de la classe.

Ça y est, je m'en souviens, la fameuse soirée chez Eva où Even était retourné avec Sonja. Ce type le draguait quand Sonja est arrivée. C'est un putain de vautour, je n'en crois pas mes yeux. Il est encore là, à le coller, une vrai sangsue.

Et il lui file encore un papier. Je boue, je n'en peux plus, je suis sur le point d'aller lui en coller une.

Isak ! Isak tu m'écoutes ! c'est Eva. Chris nous propose d'acheter le bus de pénétrators, cette année il a été loué à des potes à lui, mais si on pose une option dessus pour l'année prochaine il est bon pour nous.

Vilde sautille dans tous les sens de la bonne nouvelle, le bus des pénétrators est super bien équipé et surtout en excellent état, il va falloir parler du prix. Le reste des filles pensent qu'il risque d'être assez cher, il faudra peut être attendre d'autres propositions.

Elles me sortent juste un instant de mes pensées violentes, et je regarde une dernière fois le groupe des terminales et ce putain de blond caresse le bras d'Even en lui parlant de très près, de bien trop près.

Jeudi 15h30

Je suis avec les garçons au café, on parle de tout et de rien, je suis absent de temps à autre, je repense aux moments que j'ai passé avec Even dans ce café et le moral redescend dans les chaussettes.

Jonas se rend compte de ma mine froissée.

Tu n'as aucune nouvelle de ceux qui t'ont agressé ? Ils ne les ont pas retrouvé.

Isak : non rien

Jonas : Et Even ?

Isak : C'est finit (les larmes montent aux yeux)

Jonas : Oh ! ça va se tasser, qu'il va se rendre compte pourquoi tu as ne lui a rien dis.

Je fais non de la tête et baisse les yeux, je suis au bord des larmes.

Isak : en plus, il y a un mec qui lui tourne autour depuis que nous avons rompu.

Jonas : Hein ?! non Isak, les terminales préparent leur bus, c'est normal qu'il soit avec les même types pour organiser tout ça.

J'ouvre la bouche pour répondre mais Magnus me coupe.

Magnus : Au fait, c'est bon les gars j'ai réussi à convaincre Vilde de nous incruster dans leur bus pour l'année prochaine.

Mahdi : mais on ne fait même pas parti de leur groupe de théâtre !

Isak : ben elle doit considérer que oui, vu que j'y suis et que vous êtes venus à plusieurs reprises pour certaines soirées.

Jonas : ouai juste comme ça ? En fait c'est pas une mauvaise idée, on aura rien à faire.

Mahdi : Exact Vilde organise toujours tout au millimètre près! c'est pas con.

Isak : enfin !! rien à faire c'est vite dis.

Jonas : on s'occupera des boissons !!

Magnus : des boissons, en faisant oui de la tête aux 2 autres.

Mahdi : des boissons ! elle pourra compter sur nous !!

Isak : Bah des boissons !!

Ils trinquent avec leurs canettes de sodas

Vendredi 11h05.

Isak est en sport, mais ne participe pas aux exercices, comme il va mieux ; le prof s'en sert d'arbitre pour les matchs de volley.

Une des filles veux aller aux toilettes, et le prof me demande de l'accompagner. Pfff, franchement sortir dans les couloirs le vendredi devient un vrai traumatisme pour moi, mais bon je ne suis pas seul et puis ce type ne passe certainement pas son temps enfermé dans les WC du lycée. Enfin j'espère.

Je laisse la fille devant les toilettes pour filles et me décide d'y aller aussi, pas facile avec cette prothèse. Mince j'ai oublié d'envoyer un message à Eskild pour qu'il passe me chercher à la fin des cours car je finis plus tôt. J'essaie avec ma main gauche d'écrire mais au bout de 3 reprises le correcteur de mon portable semble vouloir écrire le message tout seul « vin me pêcher porte 14 heurts ». J'efface tout et je décide alors de passer par la reconnaissance vocale pour envoyer mon message. Je cherche la fonction sur le téléphone dont je ne me sers pratiquement jamais. Ah enfin l'icône du petit micro est là, hop avec le pouce gauche pas facile. Je suis dans les toilettes en train de commencer à dicter mon message. Une présence derrière moi parle.

« Alors, le message pas été assez clair à ce que je vois ! » il bouscule Isak qui décide de bien rester sur ses jambes et tient fermement son portable pour ne pas encore le faire tomber, il regarde le type droit dans les yeux.

Isak : Tu crois vraiment que j'ai peur de toi !

Le type : Et pourtant tu devrais !

Isak : T'es pas venu avec tes potes, tu t'es dis que pour frapper un manchot tout seul cette fois-ci tu pourrais y arriver !

Le type : la dernière fois dans ton immeuble, j'ai retenu mes coups, cette fois-ci ça ne sera pas le cas !

Isak : Et ben voyons, je tremble de peur, tu penses sincèrement que tes coups vont changer quelque chose à ce que je suis ou aux idées que j'ai !

Le type : je l'espère bien et surtout que tu comprennes enfin que tu dois plus lui parler.

Isak : mais tu n'as vraiment rien compris pauvre type.

Le gars est sur le point de me frapper, quand une voix féminine m'appelle dans les couloirs, elle entre dans les WC des garçons. Le type se cache dans les WC en fermant une des portes. Je regarde la fille avec un sourire et sort pour la raccompagner en cours de sport.

Et bien il s'en est fallu de peu, mais je suis content de l'avoir affronter pour lui faire comprendre que ses coups ne changeront rien.

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Le weekend reste aussi fade que les derniers weekends qui viennent de passer, je me plonge encore dans mes révisions, quelques messages de mes potes pour me sortir de mes pensées sombres mais je retombe aussi vite dans le néant.

Fin de la scène


Isak 2.0 (Skam - version soft)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant