Chapitre 8 : Les braises crépitent

31 1 0
                                    

Les mois passent, 14 mois pour être exact. Dans la douce chaleur d'un vendredi matin, la joie et le bonheur sont de mises à l'approche du week-end.

- Je suis en retard, je suis en retard...

- Pas plus que d'habitude, détends-toi !! Et puis le petit déjeuner est prêt, tu n'as plus qu'à manger.

- Pas faim, j'ai une grosse journée qui m'attend, pleins de rendez-vous. Je te laisse déjeuner seule, je file.

- OK, à ce soir. »

La dernière phrase se termine sur un claquement de porte ! Aussitôt suivi par un deuxième.

- Oubli de clé ?

- Je t'aime.

Sur ce il embrasse Agnia et retourne au garage. Il y a des jours où il est vain de se poser de question, il s'agit juste de profiter de ce qu'on a. Elle prend le temps de finir son café, de ranger la table. Nettoyage rapide avant de mettre ses chaussures lorsqu'elle entend enfin la voiture démarrer et partir.

Il est temps pour elle de partir également. Une longue journée l'attend, le boulot, une livraison de livres à sa sœur, elle lui a promis et puis quelques courses. Ce soir, ce sera diner aux chandelles surprise. Ça fait un moment qu'ils ne se sont pas fait un petit repas un peu sympa tous les deux.

Pourtant, alors qu'elle rentre chez elle et range les courses dont une partie est stockée au garage, elle s'aperçoit d'une chose. Le temps de tout réorganiser, plus de temps pour le diner. D'ailleurs, Aydan arrive dix minutes après.

- C'est moi !

- Je m'en doute bien ! répond-elle en l'embrassant. Tu as changé de vêtements ?...

- Et toi tu as de la poussière et des cochonneries dans les cheveux ! Viens voir ! Tu as été au garage ?

Les deux échangent un regard porteur de soupçon.

- J'ai trop faim, on mange quoi ce soir ? Reprend Aydan choisissant d'oublier tout ça.

- Est-ce une façon de traiter sa femme ?, répond Agnia en riant, Pour te faire pardonner, emmène-moi au restaurant, je n'ai rien préparé à manger. La flemme ! Commente Agnia  préférant s'abstenir de tout commentaire.

- Bon, mais c'est bien parce que c'est toi ! Et que je sais très bien que si je te refuse le resto, tu vas encore me faire des pâtes. C'est parti, on y va.

Finalement, après le restaurant, s'enchaine une séance de cinéma. En rentrant, Aydan vide de son portefeuille de tickets de courses de la semaine. Il y en a un qu'il jete immédiatement au feu. Petite habitude qu'il a prise depuis un mois maintenant, pour quelques factures qu'il doit juger particulières. Elles lui passeront.

- Je retourne à la voiture deux minutes, j'ai oublié mon portable dedans.

- Ok, je vais prendre une douche en t'attendant, le taquine Agnia.

Il se dirige alors vers le garage, mais ne s'approche pas de la voiture. Il a acheté, dans la semaine, un meuble-étagère qui ira parfaitement dans un angle où la place s'est libérée depuis peu. Il faut juste nettoyer avant les marques des bidons qui devaient être restées au sol, sous une bâche. Pourtant, il a la surprise de découvrir que le meuble est déjà en place. Lorsqu'il veut le déplacer pour voir si le sol est propre, il constate que le meuble est lourd, plein de vieux cartons. Il réussit néanmoins à le bouger de quelques centimètres. Le sol est poussiéreux et quelques moutons trainent. On aurait dit que le meuble était là depuis un bon bout de temps. Sous la bâche, aucune trace de bidon, juste des traces de noir, venant de vélos qui ont été déplacés dans ce coin et d'outillage.

Lorsqu'il monta les escaliers pour rejoindre Agnia, son esprit tourne à cent à l'heure. Qu'elle se soit occupée du meuble, pourquoi pas. Mais pourquoi l'avoir rempli de vieux cartons sans lui en parler avant ? Après tout, c'était lui qui l'avait acheté. Et toute la poussière dessous et dessus et les cochonneries sur les étagères... C'était vraiment parfait. Mais... Le bruit de la douche interrompit ses pensées. Il la rejoint mais derrière la porte, il hésitait encore à l'interroger. Ce fut elle qui ouvrit et l'attira, tout habillé, sous l'eau ruisselante. Alors, toutes les questions s'envolèrent.

L'incendieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant