Un froid glacé envahit le corps et gèle l'esprit d'Agnia. Le cocktail est à ses pieds, la tasse en morceaux à l'entrée a écorché la peau lorsqu'elle a marché jusqu'à la lumière pour mieux voir.
Mieux voir ce courrier, ces photos qu'on lui a envoyées. Le tout accompagné d'un mot d'une écriture qu'elle ne reconnait pas « Si vous ne pouvez pas satisfaire votre mari, il vaut mieux arrêter là plutôt que d'insister inutilement. Il ne vous aime plus. ». Les photos sont indiscutables. Deux de dos mais même de dos, elle le reconnaitrait entre tous et deux de face, pour que le doute ne puisse s'installer. La femme dessus n'est pas spécialement belle, peut-être bonne pour un petit coup et voilà. Sauf que les photos sont espacées. L'une date d'il y a deux jours, il vient de se faire couper les cheveux. Les autres, les dates sont écrites dessus directement, avec tous les endroits où ça a eu lieu. Charmante attention. La plus vieille date d'il y a un mois et demi, et elle ne s'est aperçue de rien.
DE RIEN.
Une colère sourde lui ronge le ventre et s'étend. Elle voudrait bien la contenir et la digérer mais... Il faudrait déjà qu'elle respire calmement pour pouvoir réfléchir.
Réfléchir... Ah ! La colère gagne d'un cran et lui souffle à l'oreille que c'est tout réfléchi.
Il faudrait aussi qu'elle ramasse la tasse et qu'elle nettoie le sang par terre.
Et puis non, elle va reprendre une douche, une bien chaude, qui va la détendre et lui faire oublier pour quelques secondes.
Et en sortant de la salle de bain, une voix lui souffle :
- Tu vois, toute ta colère s'est atténuée...
Puis elle éclate d'un rire froid. C'était une blague entre elle et elle-même. Bien au contraire même, la colère lui a montré d'autres images et même des films qui ont comme introduction les photos reçues. Chez elle. Ils ont fait ça ici. Et elle était là. Sous-entendu, elle n'était pas partie en vacances, ne s'était pas absentée quelques jours et hop. Non, ce sont des jours où Aydan a dû travailler à la maison. Lorsqu'elle rentrait le soir, il était normal. Elle n'a rien vu de différent. Absolument rien.
- Il est évident que je ne le connais pas. Mais lui non plus ne me connait pas. Alors procédons méthodiquement.
Elle augmente tout d'abord le son de la musique, fort, très fort, jusqu'à sentir les paroles résonner dans sa tête.
Maintenant, elle est prête.
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L'incendie
Short StoryUne nouvelle sur l'amour, une trahison, comment réagir ? Tant de possibilités... Faire comme si de rien n'était ? Pardonner et garder cette blessure ? Divorcer ? Ou...