Leçon n°1: Napoléon est ton meilleur ami

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Cela faisait vingt minutes déjà que Sarah me faisait visiter le Lycée. Il faut avouer qu'avec ses cinq ailes il était plutôt grand. Chaque aile avait une spécialité, l'aile des hirondelles étaient dédiées aux langues, et bien sûr, des hirondelles ornaient les murs, certaines étaient gravées dans les détails de pierre datant de la construction, mais les élèves d'art en avait peint des nuées sur les murs, et même ajouté quelques cabanes à oiseaux. Selon Sarah, allias cheveux-violets, l'aile à était appelé ainsi à cause des oiseaux qui élisaient domicile dans les alcôves autrefois, aujourd'hui il n'y en a plus, mais le nom est resté. Les salles étaient spacieuses et bien équipée, je fus étonnée de voir un bahut si bien entretenu et surtout, si peu dégradé.
L'aile dédiée aux sciences était appelée Le Labo par les élèves, mais le nom officiel était l'Observatoire. Parce qu'on y observait les sciences et surtout parce qu'un télescope trônait sur le toît de la tour de recherche qui terminait l'aile. Des chercheurs en astronomie y travaillaient. Je trouvais cela bizarre, mais visiblement il n'y avait pas d'autres raisons à cela que le déplacement du télescope aurait coûté trop cher.
La partie pour la littérature, l'histoire-géographie et la philosophie était La Bibliothèque, c'était l'aile la plus grande mais surtout c'était là que se trouvait la bibliothèque du bahut, elle était immense et regroupait des ouvrages de tout genre, d'information comme de loisir, on pouvait y lire des bandes-dessinées autant que des essais de chimie.
Enfin les deux dernières ailes, celle pour les différents clubs et le gymnase, appelée le Bazar, et celle, au centre de la cour, comme une sorte de donjon mais en plus accueillant, la cantine, appelée, tenez-vous bien... La cantine! Très original, je n'aurais pas trouvé mieux. Cette dernière n'était reliée aux autres ailes qui l'entouraient comme pour la protéger que par la cour ou un pont au dessus de cette dernière relié à l'arrière du Lycée qui permettait d'acheminer les stocks et de sortir les poubelles.

"Bon, commença Sarah, on a fait le tour des banalités, t'as compris pour les salles, l'emploi du temps, la cantine tout ça tout ça?
- Oui, répondis-je
- Parfait, on va pouvoir s'attaquer aux choses sérieuses ! elle fit craquer ses doigts (enfin, essaya pour paraître cool mais aucun son ne fut produit) Laisse moi t'expliquer un peu, commençons par les clubs. Tu peux créer un club de tout et n'importe quoi, il te suffit d'avoir au moins trois signatures de candidats et l'aval d'un CPE, ah oui! Mme Laurint que tu as rencontré plus tôt n'est pas la seule, il y en trois, elle elle s'occupe des terminales comme nous, ensuite il y a M. Trufaut pour les premières et celui pour les secondes à changé cette année donc je ne sais pas comment il s'appelle, bref on s'en fout. Si tu candidate à un club et que tu es acceptée, parce qu'ils ont le droit de refuser des candidats, tu devras assister aux travaux/rencontres du club, si tu ne totalise pas au moins deux heures de présence par semaine la CPE te radie du club. Or, les clubs apportent des avantages.
- Comment ça ?
Sarah parlait tellement que j'étais perdue.
- Si tu es inscrite à un club, tu reçois une carte qui te donne accès à un certain nombre de choses que d'autres n'ont pas. Notamment parce que les clubs sont tenus de participer à l'entretien du bahut et aux différents événements organisés par celui-ci.
- Quel genre d'avantage ?
- Hm... On a droit à un deuxième dessert à la cantine...
- Ça fait cher payé le dessert...
- Ah ouais ? Mais c'est pas tout, la carte donne accès à toutes les portes du Lycée...Toutes. Même celles que la majorité des élèves ignoreront toute leur vie. D'ailleurs, on a créé un club spécial pour que seul un petit nombre de privilégiés soient au courant de l'existence de ces salles et couloirs secret.
- La CPE est au courant ?
- Ouais, comme on aide a nettoyer le Lycée une fois par semaine, on a dis qu'il serait judicieux d'éviter l'accès illimité à l'ensemble du corps étudiant. Et elle a marché! Du coup on a des QG secrets et tout et tout
- Et ce ne vous dérange pas de devoir nettoyer le Lycée ? demandais-je surprise. C'est plutôt grand, ça doit être fatigant, non?
- Haha! Ça l'est crois-moi, mais ça vaut le coup, c'est génial pour sécher les cours par exemple. Et puis les femmes de ménages ne sont que deux pour tout le bâtiment, alors tous les élèves font preuve de respect, et nous on les aidé un peu chaque semaine.
- C'est la première fois que je vois ça. D'habitude les élèves n'en n'ont rien à faire et dégradent ostensiblement.
- Ouais il y a des cons partout, ici aussi. Mais ici les adultes nous respectent, alors on les respecte aussi.
- Eh bah, ça a l'air génial dis-moi!
- Et tu sais pas tout! Comme ça on a l'air de vrais petits anges mais la réalité est toute autre...
- Qu'est-ce que tu veux dire?
- Tu le découvrira bien assez tôt... Passons aux castes maintenant !
- Les quoi?
- Les castes, les groupes d'élèves du même style si tu préfères... c'est comme ça que je les appelle. Bah tiens! Regarde par là !
Nous étions dans la passerelle qui menait à la cantine, elle me désignait un groupe de jeunes "hippies" qui fumaient et discutaient dans la cour.
- Ceux là c'est les "fume-moquette"! Toujours à fumer un truc pas net qui pue, mais bon ils jurent que c'est bio. Ils ont tous le même uniforme, vêtements ample souvent fait main, mal fait bien sûr. Ils sont presque toujours défoncés et beuglent contre "cette société consumériste qui opère à chaque minute des génocides animaliers". L'excès me dégoute.
- Les gens sont les mêmes partout.
- Ouais, pour faire court il y a des cadres comme celle là à éviter si tu veux t'intégrer. Les gothiques par exemple, leur phrase préférée ? "Je suis pas gothique, je suis hyper-sensible!".
Elle avait prononcé cette réplique avec un ton plaintif exagéré. Je ne puis m'empêcher de sourire, les gens étaient vraiment les mêmes partout.
- Il y a encore des gens qui utilisent le terme gothique de nos jours? Remarquais-je dès que j'eus fini de rire
- On les appelle comme ça parce qu'ils détestent. Mais finalement ils adorent qu'on les maltraite, ça donne un sens à leurs styles vestimentaires et musicaux. Comment peux-tu te plaindre d'être persécuté et d'avoir une vie à chier si c'est pas vrai?
Elle éclata de rire, moi pas vraiment, mais je ris tout de même. Et ce fut la première fois depuis plusieurs mois que je riais, même un peu.
- Bon, t'as pas cours aujourd'hui, alors comme j'ai la mission de t'escorter et de te faire visiter, je vais sécher, et te faire visiter les trucs cools en ville!
- Oh mais ne te force pas pour moi surtout ! fis-je d'un ton faussement obligé
- Je t'aime bien toi! Je vais te donner un p'tit secret, rejoins les bon groupes et clubs, et Napoléon sera ton meilleur ami."

Elle me fit un clin d'oeil puis se dirigea vers les autres couloirs, je la suivis, ne sachant où elle m'emmenait. Je n'étais pas encore sortie de chez moi, à part avec mes parents, depuis que nous avions emménagé.

Si seulement tu étais là...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant