Manque [BxB]

8.

Je suis devant notre ancien collège, je l'attends. La sonnerie vient de retentir et le stress augmente. Et s'il me rejetait ? Ou pire, s'il m'avait remplacé. Soudain, je le vois. Il est seul et malgré sa tête fatiguée sans parler du sac à dos qui est à moitié ouvert sur son épaule. Je le trouve magnifique. Il cherche sa sœur des yeux, elle ne viendra pas. Elle sait que je suis là. Ses yeux gris, si jolis pourtant, ne reflètent plus rien. Pourquoi lui ai-je fait tant de mal ? Je savais qu'il n'allait pas bien ! Je n'ai pensé qu'à moi. Le voir si misérable me donne envie de pleurer. Elles ne veulent pas me lâcher ces foutues larmes ! J'ai pleuré souvent lorsqu'il n'était pas à mes côtés durant cette année mais je pense ne pas être le seul.

C'est maintenant que cela se joue. S'il m'accepte tant mieux car je vais vivre avec lui pendant un an. S'il me repousse, je... je n'ose pas l'envisager, je ne saurais que faire. Il représente tant pour moi.

Je sors de ma cachette et marche d'un pas rapide le cœur allant vite, très vite. Je suis derrière lui à présent et tout me rattrape, si vite... Ma première et unique copine, je ne ressentais rien pour elle de ce que je ressens pour lui.

La fille sur la photo ? Ma cousine espèce d'idiot qu'il est. Je me rappelle de quand nous étions rentrés de l'école un vendredi soir, nous devions avoir 15 ans. Il était venu chez moi et sur le chemin, il avait remarqué ma main gelée alors il me l'avait tenue. S'il savait comme j'ai profité de ces quelques instants... comme lorsque je pouvais le prendre par la taille pour le soulever, je profitais un maximum du moindre petit contact qu'il m'offrait.

Lorsque nous étions arrivés chez moi, cela sentait bon les crêpes, ma sœur en avait fait. Et nous en avait proposées et nous n'avions pas refusé. Une fois la pile atteignant sa dernière crêpe, nous nous l'étions partagée. Enfin, plus exactement, je l'avais prise et j'étais en train de la manger quand il a attrapé l'autre bout et qu'il a commencé à m'imiter. Il a croqué deux fois dedans et il a abandonné voyant que je ne la lâcherais pas. Ce jour-là, nos visages ont été si proches... j'avais envie de le toucher moi mais comme d'habitude, je n'y fis rien. Le soir nous avions regardé un film sur l'ordi dans ma chambre, il avait posé sa tête sur mes jambes et avait fini par s'endormir. J'avais horriblement envie de l'embrasser, il était si mignon et aurais-tu remarqué ? Je ne l'ai cependant pas fait... je l'ai allongé dans mon lit et il s'est blotti dans mes bras.

Maintenant, je n'ose qu'espérer qu'il ne me rejettera pas. Je lui tapote l'épaule, je sais qu'il m'a remarqué car il s'est figé. Lentement, il se retourne et les larmes remplissent ses yeux.

Les miens aussi pleurent, ne t'inquiètes pas. Je me penche au-dessus de lui et viens sceller mes lèvres aux siennes.