4) Tempête

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Vu par Lydie

L'océan était légèrement agité et la chaleur étouffante et fatiguante.
Nous étions partis un peu avant six heures et il était déjà 13h00. Nous n'avions rien mangé et mon estomac gargouillait sans cesse.

Ma gorge était sèche et il n'y avait rien dans notre sac, car il n'était censé servir seulement de costume.

Je fis part de ma faim à Estë et elle me fit comprendre qu'elle partageait la même sensation. Alors elle sortie de ses pensées et s'approcha de Papi.

ESTË :  Comptez vous rentrer à la plage pour manger ?

PAPI :  Non d'après mes horaires nous rentrons à la plage à 17h00 et pas avant. Je vous conseille de manger.

MOI :Eu... Nous... N'avons pas emporter de nourriture.

PAPI :  Misère de misère... C'est ce qu'il disait lorsque les choses ne marchaient pas à son goût.
Vous avez de la chance que j'ai pris deux sandwichs.

Il nous tendit un sandwich que je coupai en deux pour partager avec ma sœur.

ESTË :  Oh... Merci beaucoup de votre générosité. C' est très gentil.

Je portait le morceau à ma bouche affamée.

MOI :Merci beaucoup monsieur.
Dis-je la bouche pleine.

Manger... Oh quel plaisir je prenais à cela et encore plus lorsque j'étais affamée. Les saveurs jouaient avec mes papilles et le goût dansait dans ma bouche. Peu de temps après j'avais déjà finis et l'eau des aliments avait rafraîchi ma gorge sèche.

Je n'étais pas tout à fait rassasiée et pour faire passer la faim j'eus une idée.
Danser...

Alors je me redressai d'un mouvement rapide, ce qui surpris les passagers du voilier, et commençai à danser.
Je fis décaler et tourner ma tête tel un robot,  puis je fis rouler mes membres tel un serpent.

Cela faisait plaisir à Papi Bâteau qui riait de bon cœur, son sourire me fit plaisir à moi aussi.
Estë fini sa dernière bouchée et se colla au rebord du navire, et frappa les paroies du voilier en rythme.
Un rythme attrayant qui m'entraîna soudainement.
Je ne pouvais plus m'arrêter mon corps parlait, exprimait ses émotions.

Et la pluie commença  à tomber, une averse puissante.
Le vent hurlait _peut être voulait-il danser avec moi_ d'une énergie que seule la nature pouvait créer.
L'océan s'énervait pour une raison inconnue et la chaleur disparue petit à petit. Les poissons paniquaient moi-même ainsi que Estë et papi.

Alors pour s'abriter nous nous refugeames sous une toile plastifiée là ou les affaires de secours étaient cachées.

Papi avait les sourcils froncés signe qu'il réfléchissait. Et il hurla pour se faire entendre malgré ma tempête.

PAPI :Rassurez-moi... Vous êtes majeures en cas d'accident ?

Je regardai ma sœur apeurée et elle fit de même.

ESTË :Je... Je n'ai que... 16 ans.

Puis par réflexe elle couru sous la pluie comme pour échapper à la colère de Papi Bâteau. Mais celui-ci sorti à son tour pour la rattraper et voulant voire la scène je fis de même.

Quelques mèches des cheveux mouillés d'Estë lui collaient au visage.
Ses yeux semblaient perdus et malgré la pluie j'étais presque sûre qu'elle pleurait elle courait partout et manqua de tomber à plusieurs reprises car le voilier chavirait brutalement.

Papi avait les yeux noirs de colère, ses cheveux et sa barbe semblaient plus blanc que jamais. Il était furieux car nous étions venues sans adultes. Et sans autorisation.
Je cru lors d'un instant que ses sourcils s'étaient détendus et qu'il y avait comme une illumination.
Quand soudain il cria :

PAPI : ESTË... Estë... viens... Mon ange...

Je ne savais plus si il fallait rire ou pleurer alors je dis les deux,.. Je pleurai de joie... Il l'avait appelé comme lorsqu'elle était petite..
Il nous avait reconnues. Puis il me regarda à mon tour

PAPI :Et toi... Ma Lydie...

Je me mise à pleurer tout ce que j'avais. Mais la pluie camouflait mes larmes.

Papi couru pour prendre Estë dans ses bras mais celle-ci ne se laissa pas faire car elle n'avait pas remarqué ni entendu qu'il nous avait reconnu.

Alors elle paniqua, elle couru et moi après pour l'avertir de la nouvelle mais elle continua, elle tomba, se releva, elle pleurait.

Le voilier continuait à chavirer mais toujours  plus , moi et papi courions après Estë qui n'entendait pas nos voix à cause du vent et de le tempête.

MOI:  Estë !! Arrête toi le voilier va chavirer.... Arrête toi il nous a reconnu !!

PAPI :  Mon ange, écoute-moi...
Arrête toi tu vas nous faire chavirer.

Elle n'entendait pas. Je me pris le mat et trébuchai sur le sol.
Ma tête me faisait mal je voyait flou et soudain... Je la sentit... L'eau ,je tentai de m'agripper aux planches de bois humides mais je glissais.
Le voilier chavirait ,je criai.
Je ne voyais plus Papi, je ne voyais plus Estë.

L'eau m'englouti avant même que j'ai pu respirer, je remontai à la surface. Mais le courant repris et une vague me couvrit à nouveau l'eau était froide mais elle ne me faisait aucun effet, j'étais bien trop occupée à survivre.

Je vis le voilier, il était retourné alors je nageait tant bien que mal malgré les vagues puissantes et enfin... Je m'agrippais à la coque maintenant à la surface.

L'eau m'engloutit de nouveau,mais cette fois je n'avais pas pris du tout d'air. Encore une vague, l'océan était déchaîné il ne s' arrêtait plus et j'avais peur de ne pas pouvoir remonter à la surface.
Je remuai tout mes membres et j'atteins enfin la surface.

Où étaient-ils ? Noyés ? Je les appelais
Mais aucune réponse.
Ma voix me faisait mal à force de crier leurs noms.

Et j'apercu la rive. Alors je nageai plus vite que jamais. Lorsque l'émotion prend le dessus, la fatigue ne nous atteint plus.

Et je les vis.
Papi était allongé sur le sable humide.
Et Estë par dessus lui tentant de le faire respirer tout en pleurant et moi avec.

Je continuais de nager, quand je la vis tomber à son tour au sol en abandonnant.

Mon pied toucha le sable alors je courus dans l'eau et enfin j'arrivai sur la rive.

Je courus vers Estë qui se redressa et me sauta dans les bras tout en pleurant. Elle était décomposée par le vent la pluie l'océan... La tristesse.

Je me penchait au dessus de notre grand père et écoutait son pouls. Son cœur battait très lentement et irrégulièrement. Il était encore vivant.

Alors Estë couru chercher son portable et appela les pompiers qui arrivèrent un quart d'heure plus tard.

Sœur D'artisteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant