Sœur D'artiste

2) Après le beau temps... la pluie.

Pendant les grandes vacances de mes 13 ans. Je partis une semaine chez papi Bâteau en compagnie de ma sœur.
Le soleil avait eu du mal à s'installer sur les rives de Bretagne, mais une fois présent j'ai cru qu'il ne partirait jamais.
Il y avait une chaleur importante, vous savez ces étés où l'on cherche l'ombre d'un arbre ou la fraîcheur du carrelage; et bien... C'était ce genre d'été que nous devions supporter.
Papi Bâteau perdait peu à peu la mémoire mais nous reconnaissait tout de même.

Un matin, alors qu'il faisait encore frais, la rosée du matin, le vent délicat...
Ma sœur vint me réveiller pour voir le levé progressif du soleil nageant paisiblement sur les falaises du littoral. C'était tellement beau...
Alors celle-ci me proposa de partir danser sur le sable.
Une fois sur la plage, elle se mit à chanter, une chanson qu'elle chantait souvent et que je connaissais presque par cœur...

ESTË : 🎶 danse , danse vent mêlé de douceur et d'énergie... toi qui nous redresse face à la vie... 🎶

MOI : 🎶 chante, chante oiseau des champs, joue avec l'enfant malin ... Ainsi la mélodie touche à sa fin... 🎶

Estë me pris les jambes et me fit tomber. Comme vengeance je lui attrapai les épaules et la couchai à mes côtés. Nous riâmes de bon cœur. Ces beaux yeux gris regardèrent le cieux, elle était ravissante et ses cheveux châtains clairs étaient légèrement soulevés par le vent atlantique. Quand soudain... elle se redressa tel un lapin entendant le chasseur , fronça les sourcils puis elle chuchota:

ESTË : Lydie... Regarde Papi. Il a remis sa tenue de marin.

MOI : C'est génial... Peut-être qu'il nous emmène en voilier.

ESTË : Tu t'es présenté ce matin ? Tu sais pour ne pas qu'il t'oublie. Il faut se présenter.

MOI : Non... j'ai oublié.

ESTË : Moi aussi.

MOI : MAIS IL NE VA PAS NOUS RECONNAÎTRE !!

ESTË : Calme toi... Lorsque tu a raté ton mélange de peinture tu rajoute du blanc pour pour pasteliser la couleur... Alors...
Allons nous habiller comme des touristes.

MOI : QUOI ?

Elle me pris par le bras et m'emmena derrière la maison pour éviter de croiser notre papi.
Nous passames par une porte en bois afin d'arriver au sous-sol. Une fois à l'intérieur elle me dit:

ESTË : On improvise.

MOI : Mais t'es complètement folle il faut préparer un plan avant.

ESTË : Tu sais à quel point j'ai horreur de m'organiser. Alors s'il te plaît fait moi confiance et enfile des vêtements de touristes.

Vexé, je partis me changer en touriste. J'avais peur de ce qui allait se passer par le suite, papi nous avait oublié comment faire pour qu'il se souvienne de nous ?
Nous sommes en vacances ici... Seules... si il ne nous reconnaît pas... On est mal, très mal.