le Diable devient vulgaire

bonne à rien

Il était 15h00 lorsque Agape, vêtue d'un long pull, d'un collant et de sa paire de docs sorti par sa fenêtre.

Elle marchait droit devant elle lorsqu'une silhouette l'accosta,

-Wowowow attend deux secondes minette,

Une voix douce comme du miel et une odeur fleurie si délicate...

- C'est dingue, ta silhouette me rappelle quelqu'un... quelqu'un  que je ne connais pas...

Agape tourna la tête.
Un visage fin, deux grands yeux verts, une petite bouche discrète, l'arcade sourcilière accompagné de deux petits fils grisâtre et des cheveux violets.

Vio-lette.
Violette,
Luc,
sa vie d'avant,
sa peine de toujours,
le doux front de sa mère contre sa bouche tous les matins,
et ses larmes qui tombent telle une pluie de cordes, tel un ouragan de misère, et Agape qui s'acharne, qui survit alors que le monde s'écroule sous ses pas.

Agape meurt, maintenant elle pleure.

Violette l'a pris entre ses deux bras et lui esquissa au coin de l'oreille,

-J'ai faits des choses que je regrette suffisamment, excuse-moi si je t'ai fait du mal dans le passé, je ne me souviens pas...

Violette, c'est toi.
lança Agape tout bas.

-Violette, c'est moi.
Le parfum de tes cheveux m'est familier.

Sale gouine.
susurra Agape avant que Violette ne la repousse d'un geste brusque.

Elle contempla Agape dans son intégralité avant de la reprendre contre elle et d'ajouter,

- Je t'ai cherché le lendemain, et le lendemain et encore, et toujours...

Violette était sublime, les cheveux guidés par le vent, les quelques mèches qui s'accrochaient à son visage et ses yeux remplis d'humidité qui ne cessait de bouger.

Une main sur la joue d'Agape, l'autre sur sa hanche, Violette l'embrassa.

Un simple baiser, des plus quelconques qu'il soit, un simple baiser, qui traversa Agape de pars en pars, c'était la foudre, le tonnerre qui gronde, la pluie lourde qui nous griffe, la grêle qui nous frappe et le vent qui nous brûle. Elle était, a elle seule, le plus brusque des intempéries.

-Ça c'est mon numéro, pour que plus jamais tu ne me quittes petite fleur. ajouta Violette blotti dans le cou d'Agape.

Le vent frappe et Violette s'est envolée, elle n'est plus là, parmi la foule.

Fait attention à toi, Agape.

Juillet,2018.