"La jeunesse est une douleur en manque de compréhension. "
-Daniel Balavoine-Elle
« Ethel! s'écria Olive en vers moi les bras grands ouverts, ses longs cheveux bruns sautant dans les airs.
- Hé choupette, murmuré-je alors qu'elle s'agrippait à moi pour réussir à grimper sur le lit, remuant les quelques fils qui étaient encore attachés à mon corps.
- Liv! Doucement! Ethel est encore très faible, je t'ai expliqué dans la voiture, souviens-toi! gronda ma mère. »
Voir ma sœur, son sourire radieux et ses yeux pétillants me font monter les larmes. Elle m'avait tant manqué.
Mes parents sont déjà venus hier mais j'étais trop sous le choc et trop fatiguée pour avoir une conversation continue et normale avec eux.
J'ai eu tellement peur de m'endormir hier soir, tellement peur de retomber dans le coma. Adaline n'a cessé de me rassurer.
Olive se couche de tout son poids sur moi, je la sens rigoler car son ventre tremble sur moi.
« J'ai... j'ai l'impression que c'est pas toi, avoue ma sœur sans lever la tête.
- Moi aussi j'ai l'impression de rêver. Tu m'as tant manqué. »
Au moment où ces paroles franchirent les lèvres, mon frère entra dans la chambre.
« Harold! l'appelé-je en souriant faiblement. »
Mon petit frère, de trois ans mon cadet répliqua à mon sourire et vint m'enlacer en me murmurant que le temps commençait à devenir long sans moi.
Vint le tour de mes parents de m'enlacer et de me dire que je leur avait manqué.
Olive ne cessa de m'expliquer tous les potins qui s'étaient passés sans moi. Ses histoires de cœurs, de chamailleries. Bref, ces petites visites qui nous semblent anodines mais qui lui sont indéniablement importantes.
Après ces retrouvailles un peu étranges, la porte s'entrouva et mon regard croisa le vert émeraude des yeux d'Isaac.
Il devint rouge écarlate et referma la porte alors que les parents me demandaient qui était cet inconnu.
« Tu le connais? me demanda mon père.
- Non, répondis-je. »
Et je ne mentais pas: je ne connaissais vraiment pas Isaac.
Lorsque qu'une trentaine de minutes plus tard ma famille repartit à la maison, j'appuyai sur le bouton qui appelle une infirmière.
« Tu as appelé, jeune fille? me demanda une jeune dame métisse en s'approchant de mon lit.
- Connaissez-vous un certain Isaac? Je pense qu'il fait partie de l'hôpital. C'est un garçon qui doit avoir mon âge et il n'a plus de cheveux mais...
- Oui, Isaac McLines, me coupa-t-elle.
- Dans quelle chambre est-il? J'aimerais lui rendre visite, demandé-je.
- La 316. Mais Ethel, je refuse que tu sortes de ton lit avant demain minimum. Tu es encore beaucoup trop faible. On te prêtera une chaise roulante pour te faire traverser les couloirs si tu le désires, mais demain. Et sous l'accord d'Adaline, tu le sais bien. »
J'acquesciai à contrecœur,
Mais demain j'irai le voir.
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LA FILLE DE L'OMBRE
Short StoryElle est dans le coma et son corps semble vouloir y rester. Lui, vient lui parler, lui réciter des poésies ou lui faire écouter de l'opéra. Elle se dégrade au fur et à mesure, mais dès qu'il vient auprès d'elle, son cœur se remet à battre de plus be...