Le lendemain

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Elle

La douleur était insurmontable.

Une vie sans lui m'était inenvisageable.

Je n'arrivais pas à faire comprendre à mon esprit qu'Isaac n'était plus.
Je rêvais de lui, vivant, me parlant et souriant mais lorsque je me réveillais, la réalité me frappait à nouveau comme une rafale de vent.

Lorsque je croyais mes yeux vides de larmes, voilà qu'ils en trouvaient davantage pour me mouiller les joues.

Diluant ma rage et ma tristesse dans les mots, je me mis à écrire tous mes sentiments. Mettre sur papier mes ressentis m'est plus avantageux qu'un rendez-vous avec un psychologue.

Mes premiers mots sont morbides, tristes et sans lueur d'espoir.
Mais au fil du temps, je recommence à croire en certaines choses et j'écris:

« Je suis jeune et j'écris pour diluer ma rage, cette injustice qu'est la mort d'Isaac. Mais j'écris aussi car sans lui je n'aurais pas eu cette force de vivre, et cette volonté de réaliser tant de choses. Les jeunes sont le futur, nous sommes ceux qui avons encore de l'espoir. Les adultes l'ont perdu cet espoir, ils sont tous rongés par la peur de déplaire, d'échouer ou de décevoir. Nous, jeunes, croyons en nos rêves. Et c'est parce que je suis jeune que j'écris, parce que je crois chaque jour en mes espoirs et que ce sont eux qui me font avancer. »

Je termine sur le bout de page qu'il me reste, un peu gondolé par mes larmes, en écrivant: « Je vais vivre dès à présent pour Isaac, pour vivre toutes les expériences qu'il ne vivra pas et qu'il aurait adoré vivre. Parce qu'Isaac est désormais mon soleil. »

LA FILLE DE L'OMBREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant