Miss Kilos 3 - La ronde finale

Chapitre 9 - Sexual

Après une victoire écrasante d'Alexis sur l'ensemble du groupe, tout le monde est parti se coucher, chacun dans sa chambre. Caleb, à l'exemple des bébés, n'a pas mis longtemps à s'endormir tandis que je suis à ses côtés. Nous n'avons pas discuté malgré mes attentes. Nous n'avons pas échangé un mot.

Qu'est-ce qui aurait pu être dit de plus ?

Malgré tout, je n'ai pas réussi à trouver le sommeil et je me suis dit qu'une balade nocturne dans la maison s'imposait. J'ai besoin de m'aérer l'esprit. J'ai besoin de penser à autre chose qu'à l'homme étendu là, de tout son long, à côté de moi. J'ai besoin de penser à ce qui va arriver ensuite.

Vous savez, cette fameuse question : et maintenant ?

Maintenant quoi ?

Alors que j'arrive dans le salon, enroulée dans une couverture tel un nem, je découvre que Pauline est toujours là. Assise dans un fauteuil, face à la cheminée.

Elle me regarde à peine, elle se contente de me suivre du regard et je me serais bien contentée de passer mon chemin mais au fond, j'ai envie de savoir. J'ai envie de savoir « pourquoi ? ».

— Pourquoi tu les as aidés ?

Je l'entends soupirer à peine ai-je fini ma phrase puis après un long moment, elle se relève, une tasse à la main et me dévisage de la tête aux pieds.

— Je n'en sais rien.

Faux. Cette réponse ne me suffit pas.

— Dis-moi pourquoi, Pauline. Je pensais que tu me détestais, alors pourquoi aider ?

— Alex, Alex, Alex... Toujours à penser, toujours à imaginer. Il est là ton problème, tu penses trop et tu penses faux. Je ne te déteste pas... Mais disons que ton existence ne me réjouit pas particulièrement. Tu es de ces filles qui se lamentent tout le temps, constamment sans voir et percevoir la chance qu'elles ont. Tu es de ces filles que l'on a envie de secouer tel un cocotier pour les réveiller. Tu es de ces filles que l'on rêve de frapper pour qu'elles réagissent. Au lieu de ça, tu es là, jouant les martyres de je ne sais quelle cause au nom de je ne sais quel but et le pire... C'est que tu ne t'en rends même pas compte. Quand j'ai rencontré Caleb, la première fois que nos regards se sont croisés, tu sais ce qu'il m'a dit ? « Tu me fais penser à la fille que j'aime ». C'était une claque autant qu'un compliment car à cet instant, je me suis dit que cette fille, c'était une sacrée chanceuse. On ne rencontre pas des types comme lui à tous les coins de rues, tu le sais ? Même des gens aussi formidables qu'Alexis ou Joey...Voire Nicolas quand il est de bonne humeur. Tu fais partie de ces filles à qui la vie sourit et pourtant, on te retrouve là, enroulée comme un rouleau de printemps dans le drap du « malheur ». Tu es malheureuse mais tu refuses d'être aidée. C'est énervant à la fin. Les gens comme toi sont énervants. La vie est trop courte pour que l'on s'en plaigne...Au bout d'un moment il faut se dire que l'on n'est plus des enfants et qu'il faut savoir passer outre. Aller de l'avant. Donc va de l'avant. Profite de ce que l'on t'offre.

— Pourquoi tu ne me l'as jamais dit auparavant ?

— Parce que tu n'es pas obligée de tout savoir. Tu n'es pas l'une de ces héroïnes de roman à l'eau de rose sachant tout et s'amusant à faire la potiche. La vie c'est aussi une part de découverte. Je suis étonnée d'ailleurs que tu ne saches pas qui est Caleb depuis le temps. Tu es sûrement la mieux placée pour le comprendre et pourtant... Sur ce, tu m'excuseras, tu gâches mon début de matinée.

Quand je regarde vers l'horloge numérique suspendue là, il est clairement indiqué qu'il est deux heures du matin passé.

Deux heures du matin et je ne dors pas. Je ne peux pas dormir alors tandis que je regarde Pauline s'éloigner dans le couloir, je l'entends dire :